Diplomatie

Gabon : Le controversé Persis Lionel Essono Ondo, propulsé ambassadeur en Guinée

Gabon : Le controversé Persis Lionel Essono Ondo, propulsé ambassadeur en Guinée
Gabon : Le controversé Persis Lionel Essono Ondo, propulsé ambassadeur en Guinée © 2025 D.R./Info241

C’est une résurrection politique que peu d’observateurs avaient pu voir venir. Moins d’un an après son éviction fracassante de la tête du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), Persis Lionel Essono Ondo signe son retour aux affaires. Il a été nommé ce jeudi 4 décembre, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Gabon près la République de Guinée Conakry.

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 De la disgrâce au prestige diplomatique

Le Conseil des ministres de ce jeudi présidé par Broce Clotaire Oligui Nguema a accouché d’une surprise de taille. L’ancien patron éphémère du FGIS, dont le nom avait disparu des radars officiels depuis la fin de l’année 2024, se voit confier une chancellerie stratégique dans la sous-région. Il succède à ce poste à Sébastien Ntoutoume Békalé, rappelé à d’autres fonctions.

Si la nomination d’un ambassadeur est un acte souverain courant, le profil du promu fait grincer des dents tant l’homme avait suscité un tollé médiatique en raison de son CV pas très catholique. Cette décision marque une réhabilitation spectaculaire pour un cadre que l’on croyait définitivement écarté de la haute administration pour des motifs éthiques.

 Le fantôme du « CV inexact »

Pour comprendre la polémique qui enfle à Libreville, il faut remonter à décembre 2024. À l’époque, Persis Lionel Essono Ondo avait défrayé la chronique en battant un triste record de brièveté à la tête du FGIS : trois semaines seulement après sa prise de fonction, il avait été limogé.

Son éviction avait été motivée par de lourds soupçons d’inexactitudes et d’enjolivements dans son curriculum vitae, couplés à des critiques internes sur une gestion jugée insuffisante dès ses premiers jours. Ce départ précipité avait alors été salué comme une preuve de vigilance des autorités de la Transition face aux défauts de probité.

 Moralisation ou recyclage ? L’opinion s’interroge

Aujourd’hui, sa promotion au rang d’ambassadeur passe mal auprès d’une partie de l’opinion publique. Cette décision est perçue par de nombreux observateurs comme un signal contradictoire, brouillant le message de « moralisation de la vie publique » prôné par le sommet de l’État.

« Comment justifier qu’une faute ayant entraîné un limogeage d’une direction générale ne soit plus un obstacle pour représenter le Gabon à l’étranger un an plus tard ? », s’interroge un analyste politique.

Pour les critiques, cette nomination s’apparente au « recyclage » des cadres déchus, une pratique que les Gabonais espéraient révolue. Elle relance, une fois de plus, le débat sur l’effectivité des réformes institutionnelles et sur la cohérence des critères de nomination aux hautes fonctions de l’État. En envoyant un profil controversé à Conakry, le gouvernement gabonais prend le risque d’écorner la crédibilité de sa diplomatie de voisinage.

@info241.com
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