Imbroglio gouvernemental

Le repris de justice « zélé » Bilie-By Nzé assène de jurons le « schizophrène » Moubamba

Le repris de justice « zélé » Bilie-By Nzé assène de jurons le « schizophrène » Moubamba
Le repris de justice « zélé » Bilie-By Nzé assène de jurons le « schizophrène » Moubamba © 2017 D.R./Info241

Le gouvernement du Gabon, érigé par le contesté président Ali Bongo, vacille de plus bel et expose désormais l’incongruité et l’incompétence des personnalités qui le composent. Un spectacle éhonté d’un régime à bout de souffle est perceptible depuis plusieurs mois en terre gabonaise asséchée. La population asphyxiée par la crise post-électorale assiste sans voix à une dispute de potache, des insultes récurrentes entre le Vice-Premier ministre, le tristement célèbre Bruno Ben Moubamba et Alain Claude Bilie-By Nzé, le repris de justice le plus populaire du Gabon, devenu ministre d’état, en charge de la Communication et de la Culture, porte-parole du gouvernement.

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En 50 ans de pourvoir dictatorial, le système Bongo-PDG n’est jamais tombé aussi bas. Comment comprendre que des curieux personnages de cet acabit avec des comportements douteux et répréhensibles puissent occuper de telles responsabilités dans un pays digne de ce nom ? Le gouvernement contesté d’Ali Bongo semble dépasser par la situation de crise généralisée dans laquelle son régime a plongé le pays faute d’accepter le verdict démocratique des urnes.

Pendant que le pays sombre dans un cataclysme social qui plonge les populations dans une inquiétude grandissante, dans une pauvreté criarde, deux membres du gouvernement actuel s’adonnent à un triste spectacle, que dis-je à un concours de balourdise dont le pays n’a pas besoin, surtout en pareille circonstance. Faut-il réaliser que nous sommes en face « des ministres en carton » qui fondent leur action dans une décadence bondée d’une illégitimité et d’une illégalité, marques de fabrique de ce régime présidentiel ?

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A titre de rappel à nos deux troubadours-ministres que sont le repris de justice, Alain-Claude Bilie-By-Nzé et « le schizophrène » Bruno Ben Moubamba, les membres du gouvernement sont régis par un code de responsabilité et un devoir d’exemplarité. Dans un régime parlementaire, tel qu’il existe dans la plupart des pays au monde, le gouvernement est un organe collégial composé du Premier ministre, des ministres, chargés de l’exécution des lois et de la direction de la politique nationale. Ce régime de gouvernance fonde l’autorité politique sur le principe de la responsabilité : le gouvernement détient l’autorité politique, car il est responsable devant le Parlement. Selon la Constitution, le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation. C’est une responsabilité précautionneuse qui doit être exécutée dans un sérieux qui impose la lourde tâche des hauts cadres de l’administration d’Etat qui doivent l’incarner. Et non un lieu de querelles de bas étages exhumées des chapelles de politiques bananières.

Car il s’agit du sommet de l’Etat, ce n’est pas une cour d’école, où deux apprentis sorciers doivent monopolisés et abusivement utilisés leurs fonctions d’Etat pour convulser leurs tares, leurs troubles psychiques et intellectuels. Depuis le hold-up électoral d’Ali Bongo, on assiste béant à des échanges discourtois touchant parfois le bas de la ceinture de deux membres du gouvernement. Très récemment, après la réserve exprimée à raison par Bruno Ben Moubamba quant aux choix de se mettre sous tutelle du FMI, pour solutionner la crise de trésorerie budgétaire que subi le Gabon, Alain-Claude Billie-By-Nzé, en porte-parole du gouvernement, soutenu par Issoze-Ngondet a critiqué de manière acerbe et outrageuse la sortie de son collègue vice-premier ministre.

Ce, avec des termes qui frisent l’insulte à peine voilée. Le repris de justice Billie-By-Nzé a appelé Moubamba à « la réserve » et à « la solidarité gouvernementale ». Le Porte-parole du gouvernement, a regretté « que par le fait d’un seul membre du gouvernement, il y ait des coups de canifs régulier » dans l’unité gouvernementale. Sachant que cette solidarité est d’une importance fondamentale, pour la cohérence de l’action gouvernementale qui n’est pas « un artifice ». Ce n’est pas tout, il a poursuivi la satire de son collègue en ces termes : « Cette espèce de schizophrénie qui consiste à être l’un sans l’être en même temps n’est pas du tout convenable à ce niveau de responsabilités. Est-ce qu’en définitive ce compatriote est normal ? Derrière cette question se pose une autre : a-t-il des aptitudes pour être à ce niveau de responsabilités  ? Et de poursuivre, « Dès l’instant où le Conseil des ministres a adopté une position, elle devient la position du gouvernement. Il est donc malsain qu’un membre du gouvernement, fut-il vice-Premier ministre, sorte de là alors qu’il n’a rien dit pendant la tenue du Conseil et s’en va s’épancher sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas très responsable », a décrié AC, le « Lucky-Luke » du palais présidentiel.

La réponse de Bruno Ben Moubamba ne s’est pas faite attendre. Sur les réseaux, il s’est épanché en ces termes à l’encontre d’Alain Claude Billie-By Nzé, « au lieu de courir après les jupons des femmes mariées, il y a des personnes qui doivent s’atteler à travailler. Mon drapeau est plus important que la défense de mon image et de mes intérêts. Contrairement à certains. Si vous ne savez pas protéger politiquement un Président, c’est vous qui devriez démissionner et non le VPM. Moi je suis au travail pendant que certains ... Qu’ils fassent ce qu’ils savent faire. Ils peuvent aussi venir me tuer. Je n’ai rien à me reprocher dans le dossier du FMI car j’ai rendu public le malaise de mon Parti en tant que Président de l’ACR et non VPM.  ». Sommes-nous arrivés à ce point de déliquescence au sommet de l’Etat gabonais ? Que représente aujourd’hui un ministre de la République ?

La querelle de cloché s’est même transposée en affaire politique. En effet, le porte-parole du parti dit de l’opposition l’Alliance pour le Changement et le Renouveau (ACR), présidé par Bruno Ben Moubamba s’est rapidement empressé de dénoncer ce qu’il considère comme un énième dérapage du porte-parole du gouvernement. En affirmant : « que leur président n’a fait de rappeler une position du parti sur la politique budgétaire en ce qui concerne l’assainissement des finances publiques entraîne cette réaction des pedegistes ». En effet, a-t-il ajouté, « comment comprendre que Monsieur Bruno Ben Moubamba, publiant sur sa propre page Facebook, en sa qualité de président de l’ACR, le point de vue de sa formation politique, se fasse "ramener à l’ordre" par le Ministre d’Etat Alain Claude Bilie -By-Nze s’exprimant lui par les voies officielles. »

Et d’ajouter : « Nous notons dans ce cas de figure deux incohérences : D’abord qu’un Ministre d’Etat puisse recadrer un Vice-premier Ministre, qui est hiérarchiquement au dessus de lui, donc en lieu et place du Premier Ministre, Ensuite cela se fait hors des instances habilitées à se prononcer à savoir : le conseil Inter Ministériel et le conseil des Ministres. Toutes choses que l’ACR juge inacceptables !! Monsieur le porte parole du Gouvernement Alain Claude Bilie-By-Nze doit comprendre qu’il doit se défaire des attitudes propres au Gabon d’avant où l’anarchie sous toutes ses formes, l’autoritarisme et l’excès de zèle étaient des qualités propres aux roitelets de la République, soulevant ainsi la colère des Gabonais  ».

Voici étalés des échanges désobligeants, des élucubrations par voie de presse et de médias interposés de deux membres du gouvernement d’Ali Bongo. Comment comprendre une telle bassesse et de telles insuffisances exprimées sur la place publique par deux ’’personnalités’’ au sommet de l’Etat ? Alain Claude Bilie-By-Nze est connu au Gabon, comme étant un expert de chèques en bois qui lui a valu une condamnation judiciaire. Il est également accusé de détournements colossaux de fonds publics notamment ceux de Gabon Télévision et de La Poste gabonaise. sans en être inquiété par la Justice. Au nom de l’impunité. D’ailleurs, dans les années 90 lors de la contestation estudiantine, AC déshabilla celui qui devait devenir son chef de gouvernement, jadis recteur de l’UOB, le professeur Daniel Ona Ondo. Durant plusieurs années nous informait son défunt employeur André Mba Obame, il a été grassement payé pour son sale boulot d’espion d’Omar Bongo infiltré, dans le parti du RNB.

Bruno Ben Moubamba quant à lui est désormais l’agité politique le plus décrié du Gabon. L’ancien pseudo opposant de l’UPG et résistant éphémère de la diaspora Gabonaise de France contre le système Bongo-PDG qui perdure a machiavéliquement orchestré son entrée au gouvernement en bradant son score de 0,53% (soit moins de 10.000 voix) à la présidentielle du 27 août. Le pragmatisme à la Moubamba est d’accepter un coup d’état militaro-électoral d’Ali Bongo qui s’est opposé au verdict du suffrage universel à la dernière présidentielle en massacrant à l’arme lourde les citoyens gabonais épris de justice et d’alternance démocratique républicaine.

Pour tenter une explication, il faut aussi de ce fait interroger la psychologie de celui qui paraît incarner ce pouvoir présidentiel acquis depuis 2009 à la mitraillette de l’armée et des combines infâmes institutionnelles dont il n’a jamais su gérer. Le palais présidentiel du bord de mer est devenu un dépotoir marchand où toutes les mythomanies et scénarios insipides sont chers vendus. Selon un essayiste, chercheur gabonais, Ali Bongo qui veut à tout prix conserver et perdurer à la présidence du Gabon est atteint de manière chronique du syndrome de Peter Pan : la manifestation de son refus ou de son incapacité de grandir, qui le ramène sans cesse à l’inconscience d’une adolescence manquée.

En conclusion, Ali Bongo s’est semble-t-il entouré des personnages troublés qui partagent sa psychologie espiègle. Ils ont transformé le gouvernement d’une République autrefois enviée à une crèche scolaire où règne le gaspillage des fonds publics, la mauvaise gouvernance, des détournements massifs du Trésor public gabonais, des disputes puériles au lieu de s’atteler à remplir les missions régaliennes assurées par des ministres de la République. A quand un pugilat médiatisé entre Alain Claude Bilie-By Nzé et Bruno Ben Moubamba ? Affaire à suivre.

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