Précipitation bananière

Ali Bongo a prêté serment mardi en totale violation de la Constitution gabonaise

Ali Bongo a prêté serment mardi en totale violation de la Constitution gabonaise
Ali Bongo hier, au Palais du bord de mer de Libreville © 2016 D.R./Info241

Les faits sont graves. Le président sortant Ali Bongo, confirmé « vainqueur » par la Cour constitutionnelle, s’est une nouvelle fois mis hors-la-loi. En effet, selon la Constitution gabonaise, le mandat présidentiel est de 7 ans et débute dès la cérémonie de prestation de serment.

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Or Ali Bongo, le sortant, avait précédemment obéi à cette tradition constitutionnelle un 16 octobre 2009. Une énième hérésie constitutionnelle pour ouvrir un septennat de nouveau contesté par l’opposition, victime du penchement univoque de la Tour de Pise qu’a toujours été la Cour constitutionnelle, chargée de la désigner perdante à tous les coups.

Ali Bongo connaîtrait-il la Constitution qu’il a juré de défendre hier devant un parterre d’invités aussi peu élogieux que sa victoire en elle-même ? La question mérite d’être posée au regard du mépris que constitue la prestation de serment d’hier, intervenue 19 jours avant l’expiration de son mandat. Celui-ci court toujours jusqu’au 16 octobre, date de sa précédente prise de fonction après le décès inopiné de son père et de 42 années de pouvoir sans partage.

La précieuse présidente et belle-mère d’Ali Bongo, lui remettant la Constitution hier à Libreville

En effet, la Constitution gabonaise est très claire en ce qui concerne la durée du mandat présidentiel. Elle stipule en son article 9 que « Le Président de la République est élu pour sept (7) ans ». Plus loin, l’article 11 fixe le début et la fin de celui-ci : « La prestation de serment marque le début du mandat présidentiel » (article 11a).

Ce même article 11a, précise même le début du mandat présidentiel du nouvel entrant ou de celui réélu, selon qu’il ait contentieux électoral ou non. Justement en cas de contentieux, ce qui a été encore le cas pour l’élection présidentielle d’août dernier : « S’il y a contentieux, la décision de la Cour Constitutionnelle intervient dans un délai maximum de quinze jours à compter du huitième jour qui suit l’annonce des résultats ».

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On le voit, le président sortant Ali Bongo s’accommode bien peu des dispositions légales en République gabonaise. Après avoir été désigné vainqueur par les 9 juges de la Cour constitutionnelle - non sans avoir annulé sans les faire reprendre, les bureaux défavorables au candidat de la « haute Cour » - Ali Bongo foulerait désormais au pas de course cette même Constitution. Et ce, devant les yeux éclairés des membres de cette Cour qui ont bel et bien été présents à cette cérémonie d’intronisation organisée à la-va-vite, 3 jours seulement après le verdict contestée de la Cour dirigée par sa belle-mère, l’indéfectible Marie-Madeleine Mborantsuo.

Ainsi va donc la République gabonaise où son « président » foule au pied la loi fondamentale qui dira protéger et faire observer. Voici donc le Gabon dirigé de main de fer par une famille qui s’offre le pouvoir de père en fils depuis déjà 50 ans devant les yeux coupables d’une communauté internationale qui prend « note » quand elle ne prend pas simplement « acte ». Voici le Gabon rêvé par le seul Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1967), vainqueur éternel de toutes les présidentielles organisées par une république pétrolière, peu scrupuleuse de ses propres lois.

@info241.com
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