Réflexion

Violences en milieu scolaire : les solutions préconisées par les élèves de Port-Gentil

Violences en milieu scolaire : les solutions préconisées par les élèves de Port-Gentil
Violences en milieu scolaire : les solutions préconisées par les élèves de Port-Gentil © 2022 D.R./Info241

« Pourquoi les violences en milieu scolaire ? », était le thème central de la conférence débat organisé par le Carrefour de la diversité le 8 décembre dernier, à la foire municipale Pierre-Louis Agondjo Okawé de Port-Gentil. L’objectif était de donner la parole aux élèves afin qu’eux-mêmes puissent apporter des pistes de solutions à ce phénomène.

Moov Africa

Ils étaient plus de 600 élèves en provenance des différents établissements de la capitale économique gabonaise à prendre part, ce jeudi à la conférence débat sur les violences en milieu scolaire. Y prenait également part le secrétaire général de province, le maire Gabriel Tchango, le procureur de la République, la présidente de la juridiction pour mineurs, les confessions religieuses, les forces de sécurité et de défense et bien d’autres.

Une réflexion soumise à plusieurs établissements

« Pour moi, c’est une satisfaction déjà que le Carrefour de la diversité a eu l’idée de nous inviter autour de nos enfants, pour parler des violences en milieu scolaire. C’est important qu’on en parle et qu’on remette sur selle nos enfants. C’est un problème qui doit être pris au sérieux parce que les apprenants doivent être protégés lorsqu’ils vont à l’école », a laissé le maire de la commune de Port-Gentil.

Une vue des participants à cette conférence-débat

Selon le système élaboré, un questionnaire anonyme avait été remis au préalable à 19 établissements. Il était question de renverser la tendance pour que les parents n’aient plus à agir en législateur. « Il était question de donner la parole aux enfants pour qu’eux-mêmes puissent faire le diagnostic et nous proposer des pistes de solutions pour endiguer ou arrêter si possible ce fléau. J’ai été surpris de la qualité des interventions au niveau des propositions assez fortes. Maintenant tout est une question de volonté », a déclaré Léon Ababé manager du Carrefour de la diversité.

« Avec le phénomène des violences en milieu scolaire, les dernières modifications du Code pénal de 2020 dans la loi n⁰042, il y a eu des nouvelles introductions, notamment pour condamner et punir l’intrusion de certains élèves dans les établissements ou encore l’introduction d’armes blanches. Il est également important de faire dans la sensibilisation que la répression, car aujourd’hui beaucoup ne savent pas que ce genre de comportement est puni par le Code pénal », a précisé le Procureur de la République.

Les solutions préconisées par les élèves

Pour ce qui est des pistes de solutions, les élèves après un travail de groupe qui a duré plusieurs semaines, ont proposé afin de freiner le fléau d’instaurer une police scolaire, renforcer le personnel d’encadrement (surveillants), sanctionner les agresseurs par une exclusion définitive si le cas est grave, sensibiliser les parents élèves, affecter des agents de police aux abords des établissements, réajuster le rapport enseignant-élève, mobiliser l’association des parents d’élèves et bien d’autres. Il faut préciser qu’après avoir combiné toutes ces propositions, une charte sera dressée puis présentée aux autorités compétentes pour que ce code de bonne conduite puisse servir de cadre de référence pour la province de l’Ogooué-Maritime.

Un des orateurs de la manifestation

En revanche, les établissements se sont engagés à uniformiser leurs règlements intérieurs en matière de sanctions sur les violences en milieu scolaire mais également, fichier les élèves violents depuis la plateforme Xgest et bien d’autres. Pour ce qui est de la prévention, ils comptent organiser des causeries dans les établissements, distribuer périodiquement des flyers, vulgariser les droits et devoirs de l’enfant etc. Les victimes quant à elles, seront prises en charge par un service médical, psychologique et juridique.

Quelques chiffres

Par contre pour ce qui est des enquêtes menées, il ressort que sur un échantillonnage de 555 élèves, 280 vivent dans une famille nucléaire, 190 vivent dans une famille monoparentale et 85 élèves vivent avec un tuteur. Sur ce même échantillonnage 86 élèves ont été victimes de violences de la part du corps enseignant, 266 affirment avoir été victime de violences de la part de leurs camarades.

À noter également que dans ces enquêtes quatre types de violences ont été enregistrées à savoir les violences physiques avec 315 cas soit 56,76% (bagarre et braquage simple 45,97%, bagarre et braquage avec une arme blanche 10,79%). Mais également des violences verbales avec 148 cas soit 46,98%. On note surtout les violences physiologiques (harcèlement) 51 cas pour un pourcentage de 16,19%, ainsi que les violences sexuelles 7 cas soit 2,22%.

@info241.com
Moov Africa

Newsletter de Info241.com

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir notre newsletter quotidienne


Info241.com s'engage à ne pas vous envoyer de messages non sollicités. Si vous changez d'avis, vous pourrez vous désabonner de cette newsletter à tout moment.

Commenter l'article