Crise post-électorale

Résolution sur le Gabon : Le régime d’Ali Bongo menace de cesser sa coopération avec l’UE

Résolution sur le Gabon : Le régime d’Ali Bongo menace de cesser sa coopération avec l’UE
Alain-Claude Bilie-By-Nze, hier à Libreville © 2017 D.R./Info241

La guerre est désormais déclarée entre le régime d’Ali Bongo et l’Union européenne après la cinglante gifle diplomatique que les eurodéputés ont asséné jeudi depuis Bruxelles à Ali Bongo. Selon le porte-parole du gouvernement gabonais, Alain-Claude Bilie-By-Nze qui tenait vendredi son traditionnel point presse hebdomadaire à la maison George Rawiri, il y aurait un « acharnement manifeste » sur la désormais victime Ali Bongo.

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Rien ne va plus entre les autorités gabonaises et l’Union européenne. Après la résolution du Parlement européen qui dénonçait la réélection « très douteuse » d’Ali Bongo à la présidentielle du 27 août, il en aura fallu de peu pour voir débouler une riposte des fidèles du régime, accusé clairement d’avoir manipulé le scrutin présidentiel au grand dam de l’état de droit et de la vérité des urnes.

Le premier à s’y coller aura donc été le porte-parole du gouvernement gabonais, Alain-Claude Bilie-By-Nze qui a dénoncé cette résolution évoquant même un « acharnement manifeste » contre les autorités de Libreville. « Nous réfutons ce comportement rétrograde que rien ne justifie. Le Gabon est un Etat souverain qui exerce pleinement ses droits et s’agissant de la coopération à travers l’Accord de Cotonou », a-t-il lancé visiblement mécontent.

Face au spectre de sanctions prochaines contre le régime au pouvoir accusé d’être illégitime, Billie-By-Nze a menacé de rompre la coopération du Gabon avec l’Union européenne : « nous allons examiner toutes les implications de cet Accord et nous déterminerons en temps voulu s’il est opportun de poursuivre cette coopération », a-t-il conclu. Avant d’indiquer que le Gabon ne percevait que 8 milliards en guise d’aide au développement de l’UE contrairement à d’autres états continentaux.

Cette résolution complique donc les choses pour Ali Bongo qui jusque-là n’avait pas réussi à pacifier le pays après les résultats du Haut-Ogooué qui frôlait l’indécence électorale. Dans cette province, considéré comme fief électoral des Bongo, Ali Bongo aurait réussi à faire voter près de 100% des électeurs inscrits et d’obtenir à lui-seul 95% des voix. Une participation algotovéenne qui contrastait sérieusement avec la participation observée dans les 8 autres provinces du pays. C’était son score dans cette province qui avait permis à Ali Bongo de remporter la présidentielle avec un peu moins de 3 provinces sur les 9.

Ce refus pose tout de même la question de l’isolation international du Gabon et sonne presque comme un aveux car c’est bien la première fois de l’histoire du pays que l’UE soit contrainte d’évoquer les « fraudes » électorales gabonaises et qu’elle menace de sévir et de geler les avoirs du régime disséminés en Europe. Ce bras de fer renforce Jean Ping, le rival d’Ali Bongo, qui continu de se considérer comme le « président élu » du Gabon.

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