Crise post-électorale

Que contient exactement la résolution finale de l’UE sur le Gabon ?

Que contient exactement la résolution finale de l’UE sur le Gabon ?
Que contient exactement la résolution finale de l’UE sur le Gabon ? © 2017 D.R./Info241

L’Union européenne par l’entremise de son parlement, a voté ce jeudi en fin de matinée, une résolution très attendue sur la crise post-électorale gabonaise. Les eurodéputés y dénonce le manque de transparence et les résultats « extrêmement douteux » donnant Ali Bongo vainqueur de la présidentielle du 27 août. Un camouflet sévère pour Ali Bongo et ses soutiens qui pourraient subir des sanctions de l’UE au cas où la situation s’enliserait, conclu le texte final.

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Les eurodéputés à une écrasante majorité (553 sur 647) ont voté ce jeudi une résolution autour des crises post-électorales du Congo et du Gabon nées d’élections présidentielles jugées « frauduleuses ». Le moins que l’on puisse dire est qu’il est de nouveau accablant pour les autorités gabonaises même si l’UE a préféré différer le bâton des sanctions pour plus tard si la situation ne s’améliorerait pas dans le pays.

Outre avoir déploré le travail de la Cour constitutionnelle lors du contentieux, l’Union européenne dénonce le manque de légitimité que revêt désormais la réélection controversée d’Ali Bongo. De même qu’elle « demande instamment au Conseil de lancer un processus de consultation au titre de l’article 96 de l’accord de Cotonou dès qu’il y aura une absence de progrès dans le dialogue politique intensifié ».

Une victoire donc pour l’opposition gabonaise incarnée par Jean Ping qui continue de réclamer sa victoire volée à cette présidentielle décidément controversée. En conclusion, si la sincérité du dialogue national ne serait pas au rendez-vous dans les prochains jours, l’UE via son Conseil, pourrait recourir instamment à l’article 96 de l’accord de Cotonou. Une autre façon d’accentuer la pression sur le régime d’Ali Bongo.

En clair, voici dans le détail ce que contient cette résolution prise à l’encontre du Gabon par le Parlement européen qui :

- considère que les résultats officiels de l’élection présidentielle manquent de transparence et sont extrêmement douteux, ce qui a pour effet de remettre en cause la légitimité du président Bongo ; regrette que le processus de recours ayant attribué la victoire à Ali Bongo se soit déroulé d’une manière opaque, et que les irrégularités constatées dans certaines provinces n’aient pas été suffisamment prises en compte par la Cour constitutionnelle, notamment dans le Haut-Ogooué, fief d’Ali Bongo ; déplore le refus de la Cour constitutionnelle de procéder au recomptage des voix et de comparer les dépouillements avant la destruction des bulletins ;

- s’inquiète profondément de la crise politique au Gabon et des violences qui ont eu lieu entre manifestants et forces de sécurité à la suite de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle de 2016 ;

- dénonce fermement les manœuvres d’intimidation et les menaces dont les membres de la MOE de l’Union européenne ont été victimes, ainsi que les mises en cause de sa neutralité et de sa transparence ; déplore profondément le fait qu’en dépit du protocole d’accord signé avec le gouvernement gabonais, la MOE de l’Union européenne n’ait eu qu’un accès limité aux étapes de centralisation des résultats au niveau des commissions électorales locales (CEL) et au siège de la commission électorale nationale (CENAP), et que la MOE de l’Union européenne ait ainsi été empêchée d’observer des éléments essentiels du processus électoral présidentiel ;

- prend acte du lancement d’un dialogue national, tel que proposé par Ali Bongo, le 14 novembre 2016 ; émet par conséquent des réserves quant à la crédibilité et à la pertinence de tels processus ; rappelle cependant que la principale figure de l’opposition, Jean Ping, refuse d’y participer et souhaite lancer son propre dialogue national ;

- invite instamment le gouvernement du Gabon à procéder à une réforme approfondie et rapide du cadre électoral, en tenant compte des recommandations formulées par la MOE de l’Union européenne, afin de l’améliorer et de le rendre totalement transparent et crédible ; souligne que les autorités gabonaises doivent garantir une coopération pleine et loyale avec tous les acteurs nationaux et internationaux pertinents afin de veiller à ce que les prochaines élections législatives soient totalement transparentes et équitables et se déroulent dans un environnement libre, démocratique, ouvert à tous et pacifique ;

- demande une enquête indépendante et objective sur les violences électorales et les allégations de violations graves des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et souligne la nécessité de veiller à ce que tous les responsables soient traduits en justice ; invite, en outre, l’Union européenne, en collaboration avec les Nations unies et l’Union africaine, à continuer de suivre de près la situation générale au Gabon et à signaler tous les cas de violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales ; prend acte des demandes d’enquête préliminaire près la Cour pénale internationale (CPI) sur les violences post-électorales ;

- demande instamment au Conseil de lancer un processus de consultation au titre de l’article 96 de l’accord de Cotonou dès qu’il y aura une absence de progrès dans le dialogue politique intensifié ; invite le Conseil, au cas où aucun accord ne pourrait être trouvé dans le cadre du processus de consultation, à envisager d’imposer des sanctions ciblées aux responsables des violences post-électorales, des abus des droits de l’homme et du sabotage du processus démocratique dans le pays ;

Cliquez sur l’icone pour télécharger l’intégralité de cette résolution

@info241.com
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