Corruption militante

Quand l’incarcération du maire de Libreville met à nu la corruption galopante des cadres du PDG

Quand l’incarcération du maire de Libreville met à nu la corruption galopante des cadres du PDG
Quand l’incarcération du maire de Libreville met à nu la corruption galopante des cadres du PDG © 2020 D.R./Info241

Le Parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir depuis 1968) serait-il arrivé au bout du rouleau ? Il ne se passe plus un mois avant de voir un cadre du parti subir les affres de la justice pour des faits de corruption. Celle du maire de la capitale gabonaise Léandre Nzue mardi dernier, est venue définitivement jeter le discrédit sur un parti présidentiel dont les cadres sont incarcérés à foison de la tour imprenable de la Présidence gabonaise à la grande mairie de Libreville. A moins qu’il s’agisse tout bonnement d’une chasse aux sorcières voilée entre les différents clans qui se disputent en interne le pouvoir.

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Le PDG aurait-il les cadres les plus corrompus du pays ? La réponse semble affirmative devant la quantité et la qualité des personnes jetées ces derniers mois en prison. Des ministres, collaborateurs de premier plan du régime et d’Ali Bongo, tous n’échappent plus à la prison. La valse anti-corruption a débuté en 2018 avec l’opération mains propres baptisée « scorpion », mise en place par la Primature pour jeter en prison les auteurs de faits de corruption et de détournements de deniers publics.

Une traque orientée

Depuis que cette traque judiciaire a été ouverte, plusieurs cadres du parti au pouvoir sont tombés dans la nasse. Parmi eux on peut citer le porte-parole présidentiel d’Ali Bongo, IkeNgouoni, son ancien ministre et directeur de cabinet présidentiel, Brice Laccruche Alihanga (BLA),... mais aussi des ministres de haut vol tel que celui de l’Economie Roger Owono Mba. Toutes ces stars du parti croupissent désormais en prison au titre de la détention préventive sans procès.

Une diversité de cadres qui montre bien que la corruption gangrène les rangs du parti présidentiel, responsable de nombreux détournements qui n’ont jamais été élucidés par la justice malgré les nombreux dispositifs légaux mis en place comme la Commission de lutte contre l’enrichissement illicite ou un ministère dédié à la Bonne gouvernance et à la lutte contre la Corruption. Les cadres corrompus continuent d’échapper à la justice. Une justice soudainement active ces derniers mois.

Des cadres en disgrâce, comme tableau de chasse

Les observateurs avertis ne peuvent manquer de relever que les cadres jetés en prison le sauraient à la suite de dissensions au sein du clan présidentiel. En effet, tous les cadres arrêtés ces derniers mois doivent leur arrestation à leur proximité à l’ancien directeur de cabinet Brice Laccruche Alihanga (BLA), ancien mentor de Noureddin Bongo, le fils d’Ali Bongo. Et le maire de Libreville Léandre Nzue, ne paierait ainsi que sa trop fidélité à l’ancien tout-puissant patron de la présidence gabonais qu’était BLA.

Quelques BLA boys mis aux arrêts

Rappelons que la corruption a toujours caractérisée l’administration publiques aux mains de cadres du PDG. De nombreux détournements ont été commis dans le pays sans que leurs auteurs aient été inquiétés le moins du monde par la justice que l’on dit indépendante dans le pays. Jusqu’à ces derniers mois, où elle semble avoir été guérie de sa cécité. Sauf qu’elle continue de choisir ses proies parmi ceux ayant des démêlés avec les tenants du palais présidentiel.

Le silence de cathédrale sur la famille Bongo

Une justice qui s’est bien gardée de se prononcer sur les affaires de biens mal acquis de la famille Bongo en France ou encore sur les 18% des recettes pétrolières dont jouissait illégalement Omar Bongo. Préférant se jeter en toute « indépendance » sur du menu frottin que constitue les cadres du PDG tombés en disgrâce. Une justice aux « ordres », comme s’évertue à dénoncer l’opposition gabonaise.

La répartition des richesses pétrolières du Gabon où Omar Bongo avait illégitimement 18%

La maison PDG n’aurait pas hérité de cette capacité criminelle de ses pairs fondateurs, Omar Bongo en premier ? La justice dont les cadres sont eux aussi nommé par le pouvoir présidentiel refusera d’y répondre. Laissant cette question de l’ordre du tabou. Un tabou sans cesse brisé depuis des lustres par la justice française qui a longtemps mis à nu les agissements de la famille Bongo sur de forts soupçons de détournements de deniers publics et de marchés frauduleux.

Une chose est irréfutable aujourd’hui à la lumière de l’actualité judiciaire de ces derniers mois, les cadres du PDG sont empêtrés dans plusieurs affaires de corruption. Des cadres corrompus dont nombreux continuent de tapir l’administration publique au grand dam des populations qui rongent leur frein de voir leur pays se doter d’infrastructures dont les emprunts se multiplient sans résultat sur le terrain.

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