Arrestation sommaire

Privat Ngomo finalement relâché après plusieurs heures d’arrestation arbitraire au B2 !

Privat Ngomo finalement relâché après plusieurs heures d’arrestation arbitraire au B2 !
Privat Ngomo finalement relâché après plusieurs heures d’arrestation arbitraire au B2 ! © 2023 D.R./Info241

On en sait désormais un peu plus sur la folle après-midi de samedi de l’opposant et leader panafricaniste Privat Ngomo. Arrêté manu militari par 6 agents de la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (DGDGCIM) communément appelée B2, il a finalement été remis en liberté sans avoir ni été interrogé ni connaitre les motifs de son interpellation. C’est ce qu’il laissé entendre dans une vidéo de remerciement publiée ce dimanche.

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Quels sont les motifs ayant conduit à l’interpellation musclée de Privat Ngomo hier après-midi ? Nul ne le sait, encore moins les agents du B2 qui ont pourtant procédé à l’action violente alors que le responsable général du NewPower et de plusieurs organisations anti-françafricaines s’apprêtait à faire une déclaration à charge dans un hôtel du quartier Louis à Libreville contre l’arrivée au Gabon d’Emmanuel Macron.

Une arrestation manu militari

« Ces individus qui étaient au nombre de 6 avec deux véhicules, m’ont arrêté sans avoir un mandat d’amener, sans avoir une convocation », a déploré dans sa vidéo Privat Ngomo. « Ils ont usé de force et de brutalité. 6 personnes se sont employées à me jeter dans la banquette arrière d’un pick-up blanc », a-t-il relaté pour décrire son interpellation manu militari devant plusieurs témoins venus pour la déclaration politique qu’il entendait faire contre l’arrivée la semaine prochaine au Gabon du président français.

Arrivé dans les locaux du B2 à Akébé, il sera conduit dans une salle d’attente durant plusieurs minutes avant d’être sommé d’aller au premier étage, dans une salle de réunion, où l’interpellé atteindra encore durant 6h l’arrivée d’un agent. « C’est aux alentours de 21h30 qu’un officier de police judiciaire est venu. Lui aussi, il me dit ’écoutez monsieur Ngomo, très sincèrement il faut que vous nous expliquer parce qu’on ne sait même pas pourquoi on vous a arrêté’ ». Et bam !

Sans motif et sans base légale

« Les ordres sont venus d’en haut nous disant qu’il faut aller le cueillir à l’hôtel Hibiscus et c’est ce que nous avons fait », a poursuivi Privat Ngoma citant les propos de l’agent de police finalement peiné des « ordres » sans motif légal venus de sa hiérarchie. Une arrestation qui démontre une fois de plus le type d’interpellations extrajudiciaires dont sont coutumiers ce service de renseignement militaire au gré d’hommes tapis au sommet de l’Etat. Le B2 étant hiérarchiquement rattaché qu’à la Présidence gabonaise.

Après avoir finalement reconnu cette mégarde judiciaire, les agents du B2 sont allés « jeter » l’opposant au quartier Owendo plutôt qu’à son domicile. « Ils étaient 4. Ils ont démarré du B2 et sont partis au fin fond d’Owendo vers Sobraga. Ils sont rentrés dans une ruelle obscure et non goudronnée. Ensuite, ils m’ont demandé de sortir. Je suis sorti du véhicule et ils sont partis », a-t-il décrit pour relater cette « mise en liberté » sommaire. Le leader panafricainiste a pu ainsi appeler son épouse pour pourvoir regagner son domicile.

Privat Ngomo a profité de sa vidéo pour remercier les personnes qui se sont mobilisées pour sa libération. « Je suis très heureux de la mobilisation qu’il y a eu et qui a finalement fait comprendre à ce pouvoir-là que désormais les Gabonais vont se lever lorsqu’on s’attaque à leur leader », a-t-il conclu. Non sans adresser des pics contre la France qui serait derrière cette opération manquée. De quoi laisser perplexe sur la nature du travail des agents du B2 et sur l’etat de droit au Gabon si souvent clamé par les autorités politiques gabonaises.

@info241.com
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