Présidentielle 2016 : L’ambassadeur du Gabon en France prend fait et cause pour Ali Bongo

Une « diplomatie » à la gabonaise

Dans plusieurs photos qui circulent depuis hier sur les réseaux sociaux, on aperçoit Germain Ngoyo Moussavou, l’actuel ambassadeur du Gabon en France vêtu de tee-shirt et de casquette à la gloire du candidat Ali Bongo. Aurait-il démissionné entre temps de son poste de diplomate haut représentant de la chancellerie gabonaise de France ?

Germain Ngoyo Moussavou et Ali Bongo lors de la campagne de ce dernier

Au lieu de se murer dans le devoir de réserve qu’incombe sa fonction de diplomate, Germain Ngoyo Moussavou est fièrement apparu en campagne au Gabon pour son candidat Ali Bongo. Alors que se posent toujours des questions structurelles sur l’organisation du scrutin présidentiel pour la communauté gabonaise vivante en France, notamment avec la suppression des bureaux de votes de Strasbourg et Nantes et ses conséquences, l’ambassadeur du Gabon en France est lui au Gabon.

Dans plusieurs clichés ayant fuité on voit le précieux ambassadeur vêtu de la tête au pied de gadgets électoraux saluer religieusement son candidat pour la présidentielle du 27 août : Ali Bongo ! Une situation décriée sur la toile mais qui est bien symptomatique de la « diplomatie » à la gabonaise où les « hauts » diplomates de l’Etat sont fièrement des « hauts » représentants du régime au pouvoir à l’étranger.

Exit le devoir de réserve !

Il vrai que l’ambassadeur Germain Ngoyo Moussavou n’a jamais masqué son amour indéfectible pour l’actuel candidat sortant Ali Bongo à qui il doit au passage, sa nomination à la tête de la Représentation diplomatique gabonaise en France.

Un autre cliché

Par cet acte, Son Excellence Germain Ngoyo Moussavou montre bien la nature de la dévotion qui lie les ambassadeurs du Gabon, nommés pourtant en Conseil de ministres pour assurer la continuité de l’Etat, mais qui le sont en définitive pour servir les intérêts partisans du président du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1968) dont l’appartenance conditionne leur nomination.

L’affichage publique de sa préférence pour le scrutin présidentiel de ce samedi, pose plusieurs questions sur la partialité des ambassadeurs du Gabon en fonction à l’étranger. Sont-ils au service de l’Etat ou du candidat Ali Bongo ? Que fera Germain Ngoyo Moussavou si, en France, le résultat des urnes portait finalement un autre candidat que le sien le soir du 27 août ? Laissera t-il primer son devoir de réserve ou sa fidélité militante pour le candidat sortant ? Visiblement non et ce n’est pas un cas isolé.