Immixtion gênante

Pour que la politique cesse de torpiller le sport en général au Gabon !

Pour que la politique cesse de torpiller le sport en général au Gabon !
Pour que la politique cesse de torpiller le sport en général au Gabon ! © 2016 D.R./Info241

Dans cette analyse sans concession, notre confrère Jean-Claude Nounamo de Gabonallsport, pointe sans détour l’épineuse question du décaissement des fonds alloués à l’action sportive au Gabon. Il évoque ainsi ce frein structurel des pouvoirs publics qui freine la vie sportive nationale mais aussi surtout une immixtion contre-productive pour les performances tant au niveau national qu’international.

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Du foot au handball en passant par le volley et les sports de combats, le sport au Gabon n’aura jamais connu autant de misères. Tout est presque arrêté, à moins pour certains de forcer les choses à leurs risque et périls. Le Trésor public tardant à débloquer les fonds, on craint de voir nos Panthères U17 au tournoi de l’Uniffac bloqués au Congo.

On ne cessera jamais de le dire, le Gabon est un pays sans pareil. Alors qu’on pensait que seul le sport pourra garder la cohésion nationale au moment où la politique est en train de nous conduire à petits pas dans l’incertitude, voilà que ces mêmes politiques ont pris la résolution de « tuer » le sport.

Faute de virer entièrement la subvention aux Fédérations depuis l’année dernière, certains responsables de régies financières, sous la bénédiction de leurs patrons, ont choisi de se servir du sport pour s’enrichir, se mettant du coup en déphasage avec la politique sportive du Chef de l’Etat, qui veut faire du Gabon un grand pays de sport.

Des judokas en route pour les JO non préparés, le championnat national de taekwondo reporté à plusieurs reprises, le championnat de handball semi pro en arrêt et élite encore reporté, non démarrage du championnat semi pro de basketball, sont autant d’activités statutaires bloqués « faute de moyens ».

Et parmi les Fédérations qui risquent de payer le plus lourd tribut de cette situation, il y a celle du football. Après les difficultés d’organisation du championnat de football féminin en avril dernier à Tchibanga, après le report sine die du tournoi de la montée en D2, le report ou l’annulation du tournoi des cadets à Makokou, voici l’équipe nationale cadette en grandes difficultés au Congo Brazzaville.

Dans leur parution de vendredi, informations confirmées par nos confrères de Presse Sportive de l’Ogooué Maritime, nos confrères de L’Union déclarent que la délégation gabonaise à Brazzaville éprouverait plusieurs difficultés qui seraient liées au non déblocage par le Trésor public des fonds alloués à l’équipe.

Pour preuve, « les titres de transports n’auraient pas jusqu’ici été payés, l’hébergement et la restauration auraient été négociés par la Fédération congolaise de football pour la Fégafoot avec la promesse d’un paiement qui devrait se faire avant la fin de la compétition, c’est-à-dire, avant le 31 août ».

Des engagements pris par le président fédéral Pierre Alain Mounguengui afin d’éviter de déclarer le Gabon forfait pour cette importante compétition qui prépare la double confrontation de nos espoirs contre l’Algérie pour les éliminatoires de la Can 2017 à Madagascar.

Conséquence de ce laxisme, disons de ce j’en-m’en-foutisme manifeste des financiers du Trésor, c’est que les chances des matches officiels que doivent livrer nos Panthères U17 face à l’Algérie les 5 et 20 août prochains, sont compromises.

Et voilà qui donnera du grain à moudre à certains détracteurs et éternels mécontents que l’organisation de la CAN 2017 ait été attribué au Gabon, un pays qui éprouve de criantes difficultés à déplacer correctement ses sélections nationales et à respecter les engagements pris tant sur le plan national qu’international.

Mais si le ministère des Sports peut plus ou moins se dédouaner de cette situation cette fois-ci, l’entière responsabilité de l’échec de notre pays reviendra donc au ministère du Budget et des Comptes publics, en cette période de ligne droite vers la Can 2017.

« Le ministère des Sports a donné son accord pour le décaissement des fonds mais malheureusement il y a des priorités telles les paiements des salaires, et tu comprends que les autres doivent patienter pour leur paiement », nous a dit un responsable du cabinet du ministre Blaise Louembé.

Raisonnement curieux lorsqu’on sait que les activités de toutes les Fédérations sont connues plusieurs mois d’avance, d’ailleurs en début d’année, et transmises à qui de droit.
Mais si l’expression cachée est l’année électorale, il aurait été mieux en début de cette année de décréter un forfait général de toutes les activités sportives du Gabon, tant nationales qu’internationales.

A partir du moment où cela n’a pas été fait, il va falloir que le politique arrêter de prendre le sport en otage. C’est le Gabon qui gagne et qui avance !

Jean-Claude Nounamo

@info241.com
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