Gouvernance

Le budget de la présidence Gabonaise en progression vertigineuse de 1074% depuis 2008

Le budget de la présidence Gabonaise en progression vertigineuse de 1074% depuis 2008
Le budget de la présidence Gabonaise en progression vertigineuse de 1074% depuis 2008 © 2015 D.R./Info241

Croissance, vous avez dit croissance ? Mays Mouissi, spécialiste gabonais en sécurité financière s’est amusé à comparer les différents montants des budgets alloués à la seule présidence de la République Gabonaise depuis 2008. Le constat est tout simplement ahurissant et explosif depuis l’arrivée de l’équipe du président Ali Bongo. Le budget de la présidence « émergente » a tout simplement explosé de 1074% en 7 ans depuis qu’il est occupé par le fils d’Omar Bongo avec l’arrivée d’institutions échappant à tout contrôle extérieur.

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Le budget général d’un pays est un document comptable qui retranscrit les crédits accordés par l’Etat aux administrations pour leur fonctionnement, l’investissement ainsi que les prêts et avances sur un exercice budgétaire. Dans le prolongement de notre série d’analyses budgétaires sur le Gabon, nous avons voulu mesurer la progression des crédits accordés à la Présidence de la République sur la période 2008 – 2014. Le résultat est tout simplement étonnant.

+ 1 074%, une incroyable progression

1073,74%. C’est l’incroyable augmentation qu’a connu le budget de la Présidence de la République gabonaise entre 2008 et 2014. Une progression tellement spectaculaire en seulement 7 ans qu’il ne nous a pas été possible de trouver l’équivalent dans un autre pays.

En 2008 en effet, les crédits alloués à la Présidence de la République gabonaise n’étaient que de 23,8 milliards de FCFA dont 15.7 milliards furent affectés au fonctionnement et 8 milliards consacrés à l’investissement. En 2014, le budget général de la Présidence de la République s’élevait selon l’annexe au projet de Loi de finances 2014 à 279 milliards FCFA. Ainsi en 7 ans, le budget de la seule Présidence de la République a été multiplié par 11 quand le budget général de l’Etat n’était multiplié que par 1.64 (passant de 1 798 milliards en 2008 à 2 954 milliards en 2014).


Progression du budget de la Présidence du Gabon entre 2008 et 2014

Des agences aux budgets mirobolants mais soumises à aucun contrôle

Comment peut-on expliquer que sur une période où le budget général de l’Etat n’a augmenté que de 64.29%, celui de la Présidence de la République progresse de 1073.14% ?


Progression du budget du Gabon entre 2008 et 2014

La Réponse se trouve principalement dans les agences. En effet, en créant de multiples agences directement rattachées à la Présidence avec des missions anciennement dévolues aux ministères, la première institution du pays réalisait par la même occasion une ponction importante des budgets des ministères. En clair, des ressources budgétaires qui étaient affectées aux ministères par le passé sont venues gonfler le budget de la Présidence via les agences. La Présidence dispose désormais d’un super budget, supérieur au budget de la Santé, du logement, de l’Agriculture et même de la Défense.

Les principales agences et organismes rattachés qui obèrent le budget de la Présidence de la République sont :
- L’agence nationale des grands travaux (ANGT) ;
- L’agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF) ;
- Le fonds souverain de la République gabonais (FSRG) ;
- L’agence nationale des bourses du Gabon (ANBG).

Alors que de plus en plus de voix s’élèvent pour s’insurger contre le rattachement d’agences à la fois techniques et opérationnelles à la Présidence, il est évident que la question de leur contrôle se pose au regard notamment des énormes ressources dont elles disposent en proportion du budget de la nation.

Ainsi, alors que les ministères sont désormais soumis à des objectifs de performance, le texte liminaire de l’annexe explicative 2014 précise que la Présidence de la République n’est soumise à aucune démarche de performance. Il en résulte que les agences qui lui sont rattachées ne sont pas, elle aussi, soumises à une démarche de performance. Un mélange de genre bien fâcheux pour un pays qui ne cesse de crier « Emergence ».

Source : mays-mouissi.com

@info241.com
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