Post-CAN 2015

Guinée-équatoriale : l’opposition interpelle la communauté internationale sur des incarcérations liées à la CAN 2015

Guinée-équatoriale : l’opposition interpelle la communauté internationale sur des incarcérations liées à la CAN 2015
Guinée-équatoriale : l’opposition interpelle la communauté internationale sur des incarcérations liées à la CAN 2015 © 2015 D.R./Info241

Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, la Cored (Coalition d’opposition pour la restauration d’un Etat démocratique) a tenu à marquer son indignation face à la répression qui s’abat sur le peuple Equato-guinéen après les troubles qui ont eu lieu lors du match de la Coupe d’Afrique des nations entre la Guinée Equatoriale (pays hôte de la CAN) et le Ghana.

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D’après cette organisation politique de l’opposition Equato-guinéenne, depuis la nuit de ce jeudi 5 février et la journée du vendredi 6, plus de 600 personnes, la plupart des jeune adolescents, ont été arrêtées dans les rues de la ville de Malabo, la capitale du pays, le plus souvent de façon aléatoire, torturées et enfermées dans les locaux du Commissariat central de la police, connus sous le nom de « Guantanamo ».

Voici l’intégralité de ce communiqué de presse daté du 10 février 2015 :

La CORED, force politique démocratique d’opposition soucieuse de la sécurité du peuple Equato-guinéens, vous informe de la répression qui s’est abattue sur plus de 600 Equato-guinéens après les troubles du jeudi 5 février lors du match Guinée Equatoriale Ghana et la manipulation du régime pour diaboliser l’opposition, avec dans son collimateur la CORED.
 
Depuis la nuit de jeudi 5 février et la journée de vendredi 6, plus de 600 personnes, la plupart jeunes adolescents, ont été arrêtées dans la ville de façon aléatoire et arbitraire. Ils sont depuis enfermés et torturés dans les nouveaux locaux de la police de Malabo connus sous le nom de « Guantanamo ». D’après nos sources sur place, hier 9 février, ils ont reçu la visite du ministre de la sécurité national, Nicolas Obama Nchama. Il les a menacés de ne pas les libérer s’ils n’avouent pas que c’est l’opposition qui a ordonné les troubles et qu’ils doivent donner des noms. Nous rappelons qu’en Guinée Equatoriale les confessions s’arrachent par la torture.
 
La CORED réaffirme sa position quand elle a appelé au boycott de la CAN pour des raisons que nous avons clairement argumentées dans nos communiqués de campagne. Mais le principal responsable des actes de violence est le régime lui-même, dans sa stratégie de contourner les éventuels effets de boycott de l’opposition.
 
En effet, afin de s’assurer que le public soit au rendez-vous des matchs, le président a menacé les fonctionnaires pour qu’ils achètent 6 billets par match et de conserver le reçu comme preuve d’achat pour ne pas être renvoyé de leurs emplois. De la même façon, il a obligé les entreprises à acheter des billets pour leurs employés, si elles veulent continuer à obtenir des marchés publics. De son coté, il a acheté lui-même 40.000 places et demandé aux membres du gouvernement de faire de même.
 
La distribution sans contrôle de ces billets d’entrées gratuits a provoqué des incidents aux portes des stades, A Bata, des jeunes qui étaient sans billet, indignés d’être contrôlés par des forces de l’ordre étrangères (policiers de l’Angola et du Zimbabwe) se sont affrontés à eux. A Malabo c’est aussi la principale raison des émeutes, la frustration étant aussi accentuée par le match.
 
Le régime veut utiliser ces incidents pour diaboliser l’opposition. En effet, lors du discours du président Obiang le 12 janvier dernier, après avoir parlé de mesures dissuasives et répressives contre les ennemis de la patrie et les pouvoirs occidentaux à l’œuvre derrière eux pour des intérêts pétroliers, Obiang déclara qu’il allait faire des procès contre les opposants qui appellent au boycott sur internet, visée particulièrement : la CORED (sans la citer). Nous craignons donc que le régime cherche à obtenir des aveux sous la torture des détenus de Malabo afin de faire des procès et des condamnations par contumace contre certains dirigeants de l’opposition en exil, notamment ceux de la CORED ;
 
La CORED ne craint pas ces menaces de la part d’un régime débordé, incapable de trouver une solution à la grave crise politique, économique et sociale et dont l’ultime recours est la violence pour se maintenir. Notre seul souci est que des innocents ne soient pas malmenés, maltraités et torturés sous prétexte de chercher des preuves inexistantes.
 
Nous lançons cet appel pour que la situation de ces personnes soit connue par la communauté internationale et qu’elles puissent être relâchées le plus tôt possible.
 
Raimundo ELA NSANG
Secrétaire Éxecutif CORED

@info241.com
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