Sous la contrainte, Sylvia Bongo restitue à l’État gabonais son luxueux avion « privé »
Les autorités gabonaises continuent d’accentuer la pression sur les « biens mal acquis » de la famille Bongo, renversée le 30 août par l’armée. Cette course à la réappropriation de ces biens, dispersés à travers le monde, a récemment abouti à la saisie de l’avion privé de l’ex-première dame. Selon Mondafrique, Sylvia Bongo aurait finalement accepté de céder son Boeing 737 à l’État en échange d’un assouplissement de ses conditions de détention. Un aéronef qui pourrait bien rejoindre le parc de Fly Gabon, la nouvelle compagnie aérienne nationale.
Mise à jour du 18/09/2024 à 14h10 : Selon de nouvelles informations glanées par Info241, Sylvia Bongo n’aurait pas cédé de son propre chef cet avion. Il a été récupéré par les autorités gabonaises au terme d’une procédure légale de saisie de biens détournés par l’ancien régime Bongo qui a porté ses fruits. D’où aucune contrepartie n’a été consentie ou négociée sur sa détention, confient des proches du palais présidentiel gabonais.
L’avion, un Boeing 737 immatriculé P4-BBJ, figurait parmi les priorités du général Brice Clotaire Oligui Nguema, désormais chef de l’État. Géré par une société offshore maltaise, Carré Aviation Limited, l’appareil servait aux déplacements de la famille Bongo et de ses proches. Son immatriculation à Aruba, un paradis fiscal des Caraïbes, accentuait l’image de luxe et d’opacité entourant ses activités.
L’ancien couple présidentiel avant sa chute
Sous la pression des nouvelles autorités, l’appareil a été restitué à l’État il y a une quinzaine de jours. Cette restitution s’inscrit dans la volonté des autorités de transition de demander des comptes à la famille Bongo, accusée d’avoir détourné les ressources du pays grâce à sa mainmise sur l’économie et les ressources minières du Gabon. Ce jet de luxe s’ajoute à un vaste patrimoine accumulé au détriment du peuple.
Malgré cet acte, espéré comme un geste d’apaisement, les conditions de détention de Sylvia Bongo et de son fils Nourredine ne semblent pas avoir été assouplies. Ils demeurent incarcérés dans des conditions difficiles, sans traitement de faveur. Cette cession, perçue comme une tentative de relâcher la pression, illustre la persistance des tensions entre le clan Bongo et le nouveau pouvoir, alors que le Gabon cherche à tourner la page de près de six décennies de règne ininterrompu de la famille Bongo.
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