Crise post-électorale

Recomptage des voix à la CENAP : l’imbroglio juridico-politique d’Ali Bongo

Recomptage des voix à la CENAP : l’imbroglio juridico-politique d’Ali Bongo
Ali Bongo s’est substitué à lui seul à toute la classe politique © 2016 D.R./Info241

Au lendemain de l’annonce des résultats provisoires et controversés de la présidentielle gabonaise du 27 août, nombreux ont été ceux qui demandaient un recomptage salvateur des voix bureau par bureau. Le président sortant donné pourtant victorieux, s’y est farouchement opposé évoquant même une violation de la loi. Est-il président de la CENAP ? Sa voix est-elle prépondérante à celle des 9 autres candidats en lice ? Analyse.

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Un recomptage annulé sur la seule volonté d’Ali Bongo

Il faut rappeler que le recomptage des voix auprès de la CENBAP n’est pas prévu par la loi mais cette opération n’est non plus pas interdite comme l’a parfaitement rappelé Séraphin Moundounga, le ministre de la Justice, Garde des sceaux avant sa démission tonitruante. Alors pourquoi ce serait à Ali Bongo de l’autoriser ? Est-il alors en plus d’être l’un des candidats en lice, le président de cette institution électorale prétendument « autonome » ?

L’opposition formelle du président sortant, Ali Bongo, est finalement celle qui aura primé vu que ni Réné Aboghe Ella ni les 9 autres ont été entendu sur cette question pour parvenir à un consensus qui aurait évité au Gabon de s’embraser dans la violence qui ne sert aucun camp politique. Mais cette opposition farouche est plutôt l’expression d’institution aux ordres, qui reçoivent leurs instructions du Palais du Bord mer ber au lieu d’être fièrement indépendante et autonome comme le relève à l’envi le signe de cette commission électorale.

La loi d’un seul homme

Ce refus d’Ali Bongo loin de faire l’unanimité, est le symptôme visible d’une république malade qui souffre de la mainmise qu’exerce sans retenue du régime au pouvoir depuis 1968 sur des institutions sensées être indépendantes de de tout joug politique partisan. Quand on sait que tous les partenaires du Gabon à l’instar de l’Union européenne, de la France, de l’ONU et de l’UA ont appelés à ce recomptage, on s’étonne que cette proposition n’ait pas été soumise à la classe politique en général et aux candidats en lice.

Cette question a été finalement soumise qu’à un seul des 10 candidats, comme si les 9 autres n’avaient pas le mot à dire ou qu’ils n’étaient pas parties prenantes à cette présidentielle qui a fait couler d’encre et de sang. Contre la volonté de la sagesse et du bon sens, toute la classe politique s’est donc retournée vers le contentieux électoral car comme les 4 autres présidentielles de notre la démocratie tropicalisée, les victoires présidentielles se décident devant une cour de justice et non implicitement dans les urnes.

Une nation sous embargo

Toute la nation par cette prise de position d’Ali Bongo, a été au seul avis d’un président sortant qui s’accommode mal de la volonté du peuple qui s’est exprimé librement dans les urnes. Du coup, de la réalité qui ressort des urnes et de ce qui fait consensus dans l’opinion. Toute une classe politique vit au gré de ses envies et de sa clairvoyance alors que celles sont clairement mis en doute par des experts internationaux venus observer la 5e présidentielle gabonaise du retour au multipartisme.

Ainsi, Ali Bongo mène au gré de ses opinions tout un pays dans la déroute et dans un obscurantisme qui ne sert que sa cause, celle d’un régime demi-centenaire qui a été grandement mis en déroute par une vérité des urnes qui n’a pas largement plaidée en sa faveur. Ainsi va le Gabon et sa démocratie tropicalisée par un régime qui finalement fait loi au grand dam de la volonté populaire !

@info241.com
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