Prison centrale de Libreville : Près de 80% des détenus toujours en attente de leur procès !

La prison centrale de Libreville traverse une crise inquiétante, marquée par une surpopulation alarmante et une lenteur judiciaire qui maintient des milliers de détenus en attente de jugement. C’est le constat dressé ce vendredi 28 mars par le procureur général près la cour d’appel de Libreville, Eddy Minang, lors d’une visite d’inspection effectuée avec plusieurs magistrats.

Avec 3 566 détenus recensés, la maison d’arrêt de Libreville souffre d’un engorgement dramatique. Plus préoccupant encore, 2 759 prisonniers, soit 77,4% de la population carcérale, sont en attente de jugement. En cause, une situation amplifiée par la récente grève des magistrats, qui a ralenti le traitement des dossiers. Toutefois, le procureur général a tenu à rassurer les détenus : « La grève étant levée, les audiences reprendront dès le lundi 31 mars 2025 ».
Une vue de la descente d’hier du procureur général
Outre la surpopulation et la lenteur des procédures, la visite des magistrats a mis en lumière plusieurs dysfonctionnements inquiétants. Certains détenus attendent un jugement depuis plus d’une décennie, tandis que d’autres, considérés comme condamnés, sont en réalité toujours en détention préventive faute de notification officielle. Plus grave encore, des dossiers de prisonniers auraient disparu, rendant toute issue judiciaire incertaine pour ces derniers.
« Il y a des gens dont les dossiers sont portés disparus et d’autres, très malades, qui ne devraient plus être en détention », a déploré Eddy Minang. Face à ces constats, les autorités judiciaires promettent d’agir rapidement. Une commission composée de magistrats et d’agents pénitentiaires a été chargée d’identifier les détenus dont l’incarcération n’est plus justifiée en vue de leur libération prochaine. Cette visite, la première du genre en cinq ans, a ravivé l’espoir chez de nombreux prisonniers, qui attendent désormais des actes concrets.
Reste à voir si ces annonces seront suivies d’effets ou si la prison centrale de Libreville continuera d’incarner les failles du système judiciaire gabonais.
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