héritage politique

PDG : Ali Bongo, héritier politique aux pieds d’argile ?

PDG : Ali Bongo, héritier politique aux pieds d’argile ?
PDG : Ali Bongo, héritier politique aux pieds d’argile ? © 2016 D.R./Info241

Depuis son entrée en politique, Ali Bongo a toujours fait face à une horde de protestataires qui le déniait tout droit à parler de la chose publique. Son accession au sommet de l’Etat en 2009, n’a pas réussi à calmer les ardeurs de ses détracteurs qui ont, de tout temps, toujours contesté son « habilité » à faire de la politique au Gabon. Retour sur des déboires politiques devenus tristement chroniques.

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Outre les sérieux doutes sur sa filiation qui alimentent allègrement depuis déjà 16 mois la presse internationale et nationale, les déboires politiques autour du leadership d’Ali Bongo ne datent pas d’hier. Le président du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1968) a toujours eu derrière lui une cohorte de contestataires qui n’ont jamais savouré son charisme politique.

Un héritage politique contesté

On se souviendra qu’en 2009, devant son insistance à se faire candidat du PDG, les démissions ne s’étaient pas fait attendre au sein du parti fondé aux aurores par son père un 12 mars 1968. Les dissensions avaient conduit à une pléiade de candidatures d’anciens ténors du parti au pouvoir et aux départs « volontaires ». On citera volontiers, Casimir Oyé Mba, Jean Eyeghé Ndong et le tonitruant André Mba Obame qui en a fait voir des vertes et des pas mûrs à l’actuel locataire du palais du Bord de mer.

D’ailleurs, cette crise ne semble s’arranger avec le temps. Ali Bongo est devenu avec usure, le fournisseur officiel de nouvelles recrues de l’opposition gabonaise. Détrônant au passage, les leaders de l’opposition dite classique après le décès de l’opposant historique Pierre Mamboundou survenu en 2011. Dans la lignée d’André Mba Obame, d’autres transfuges du parti au pouvoir sont rapidement venus grossir les rangs de l’opposition gabonaise, mécontents du traitement que les infligerait le nouveau tenancier du bongoisme moderne.

C’est un fait indéniable, Ali Bongo semble prendre soin de semer derrière lui les démissions en cascade de militants de la première heure du parti de son père préférant placer ses propres pions à l’échiquier PDG. Aujourd’hui, un ancien diplomate et cadre du PDG, Jean Ping, est annoncé comme son principal rival pour la présidentielle de cet été au Gabon. Toute chose qui donne matière à réfléchir.

Ali Bongo serait-il un éternel incompris au PDG ou simplement un héritier dont l’auto-proclamation peine à rassembler les énergies pourtant savamment galvanisées avec maestria durant 42 ans par son père ? Ali Bongo pécherait-il par défaut de charisme ou par excès d’assurance ?

La chasse aux caciques

La formation d’un PDG-bis par les tenants du courant indissoluble « Héritage et modernité » le 10 mars dernier, est venue consolider l’image d’un leader qui n’a jamais su contenter ses alliés, allant même souvent à dénoncer un régime de privilégiés dont il est pourtant la parfaite illustration. Sa chasse effrénée à gêner les « caciques » du parti a fini par payer : la grogne s’emplie de plus belle pour contester sa candidature au sein de cette formation politique hégémonique, héritage politique d’un père grognard de la Françafrique.

Les anciens alliés de son père, ne sont plus en odeur de sainteté auprès du nouveau régent bien qu’il ait joui de leurs soutiens en 2009 pour gravir les marches du pouvoir. Mieux, il aura réussi à en faire des ennemis redoutables à quelques encablures de la présidentielle. Le PDG, parti-Etat, est plus que jamais au bord de l’implosion généralisée, faisant au passage les bonnes affaires d’une opposition qui peine, elle aussi, à en tirer pleinement profit.

Espérons simplement qu’il saura en dernier ressort, stopper cet incendie engendré par l’aphonie aiguë du « Distingué camarade » qui accroît le nombre de mécontents. Encore que les résultats de sa politique ne sont guère au rendez-vous. Sa politique de la nation étant décriée en premier lieu, au sein des fidèles des fidèles du parti jadis fondé par Omar Bongo.

La succession financière de la fortune du patriarche de la Françafrique cède depuis le pas au volet politique dont les héritiers sont tout autant nombreux que ceux des 54 héritiers financiers qui ne désemplissent pas. Serait-ce la fin de près de 50 ans d’hégémonie politique du PDG ? Les gabonais n’auraient-il pas droit à une autre façon de faire la politique ?

@info241.com
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