Promesses de campagne

Le mal logement au Gabon, l’épineux boulet du septennat d’Ali Bongo

Le mal logement au Gabon, l’épineux boulet du septennat d’Ali Bongo
Une vue de logements précaires de la capitale gabonaise appelés « matitis » © 2015 D.R./Info241

Alors que les Gabonais avaient unanimement salués l’initiative du candidat Ali Bongo de s’attaquer au mal logement, la promesse électoraliste après 6 ans de magistère est tout sauf élogieux.

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Sur les 30.000 logements attendus en 6 ans, seules 6.370 pourraient faire la joie de bénéficiaires triés eux sur le volet. Soit une promesse réalisée à seulement 21,23%, une statistique bien en deçà des annonces tonitruantes des accommodés du Palais du Bord de mer de Libreville.

Un taux de réussite provisoire de 21%

Selon des institutions internationales, le déficit gabonais en logement est estimé à 200.000 unités. Le président Ali Bongo comptait en réaliser 5.000 par an, soit une résolution en 40 ans ! Ces mêmes institutions enjoignaient l’Etat gabonais à construire 10.000 logements par an pour combler ce déficit dans un délai raisonnable de 20 ans.

Ali Bongo visitant les chantiers en cours, le 5 mars dernier

Le candidat Ali Bongo en 2009, avait donc décidé dans son projet de société de s’accommoder que de moitié de ces recommandations concourant pourtant au bien-être des populations les plus faibles. La réalité des chantiers de construction en cours sous la coupe de la Société nationale du logement social (SNLS) créée pour l’occasion, est elle encore bien plus lugubre. Ainsi en presque 6 ans de mandat présidentiel, seuls 6.370 logements pourraient être livrés aux populations à compter d’août prochain. Une réussite bien loin des projections présidentielles, bien loin de convenir aux populations qui avaient foi en la résolution de ce problème endémique bien connu de l’élite au pouvoir.

Un retard à l’allumage préjudiciable

Selon l’analyste Mays Mouissi, invité le 5 mai dernier chez nos confrères Africa24, « le volume de réalisation est si faible qu’à population constante, le déficit en logement ne sera résorbé au bout de 222 ans (6 370 étant le nombre d’unités construites tous les 7 ans et 200 000 unités le déficit à combler). Cette projection apparaît comme optimiste lorsqu’on considère le taux d’accroissement naturel de la population gabonaise qui de 2.7% et grâce auquel la population devrait se situé autour de 2.6 millions d’habitants dès 2030 ».

Le logement qui était avec le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), une des mesures emblématiques du septennat d’Ali Bongo est aujourd’hui un échec statistique cuisant (soit 1/5 de la promesse présidentielle). L’autre écueil de ce projet résidait également dans le coût à l’arrivée de ces logements aux bénéficiaires.

Celui-ci frôlerait l’hystérie financière pour des habitations dites « sociales ». Une promesse bien loin d’être le succès annoncé avec notamment la mise en place tardive de la SNLS qui a été créée 3 ans après l’arrivée au pouvoir d’Ali Bongo. Un retard à l’allumage qui constitue la marque de fabrique de ce septennat dont le bilan s’annonce déjà très controversé.

@info241.com
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