L’opposant Ballack Obame détenu dans des « conditions inhumaines », selon son avocat
Arrêté le 21 janvier dernier pour complicité d’atteinte à la sûreté de l’Etat à la suite du putsch avorté du 7 janvier 2019, l’opposant Ballack Obame qui avait été depuis placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville, vivrait un véritable calvaire. Anges Kevin Nzigou son avocat a dénoncé ce mercredi sur RFI, les conditions inhumaines de détention de son client après avoir déposé un jour plus tôt devant le parquet une demande de remise en liberté provisoire.
"Il est détenu avec quatre autres militaires dans une cellule où il n’y a pas de lumière du jour. Il n’a accès ni à l’air, ni au soleil. Il cohabite avec des cafards, des rats, des moustiques. Ils sont exposés à la faim et à la soif", c’est ces termes qu’Anges Kevin Nzigou a décrit ce mercredi matin, les conditions inhumaines de détention de son client Ballack Obame.
Client qui après avoir été inculpé pour complicité d’atteinte à la sûreté de l’Etat à la suite du coup d’état manqué de la garde républicaine avait été placé en détention préventive. Et l’avocat de l’ancien membre du mouvement des jeunes de l’Union nationale (UN, opposition radicale) d’ajouter : "ils n’ont pas accès à leur famille en violation de la loi et ils restent dans la cellule".
Une situation qui a conduit l’avocat de Ballack Obame à introduire ce mardi une demande de remise en liberté provisoire. Et ce, d’autant que les charges retenues contre le jeune opposant semblent infondées. Revenant sur cette épineuse affaire qui a déjà coûté la vie à deux militaires, abattus par la police lors de l’assaut à la radio nationale, Nzigou a rappelé : « Ballack Obame habite à cinquante mètres de la maison de la radio aussi les premiers coups de fusil, il les entend, l’appel, il l’entend... Comme tous les Gabonais qui étaient proches de cet endroit, il s’est rendu sur place".
La prison centrale de Libreville où est incarcéré l’opposant
Avant de circonscrire la responsabilité de son client : "il a pris des photos pour les garder en souvenir, il en a publié certaines... mais ça ne fait certainement pas de lui un complice d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Il n’y a rien dans le dossier, qui justifie qu’il ait eu une soit disant entente, soit préalable, soit postérieure avec l’équipe de militaires. Et ce n’est pas suffisant pour justifier de la détention d’une personne qui n’a que pour seul défaut d’être opposé à Ali Bongo ».
Cette affaire éminemment politique pose la problématique d’une part du respect des droits du détenu et d’autre part, celle du sacro-saint principe de la présomption d’innocence en l’absence d’une condamnation de justice. Une disposition que ne semble pas reconnaître au prévenu la justice gabonaise, encore moins dans une affaire entachant l’autorité d’Ali Bongo.
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