Entretien Exclusif

Jean Ping : « Un partage du pouvoir entre Ali Bongo et moi est impossible »

Jean Ping : « Un partage du pouvoir entre Ali Bongo et moi est impossible »
Jean Ping, hier à Paris (France) © 2017 D.R./Info241

La crise post-électorale gabonaise continue d’inquiéter au plus haut point les pays démocratiques européens et de l’Hexagone. Dans un entretien exclusif accordé à Info241, mardi à Paris, Jean Ping qui revendique toujours sa victoire à l’élection présidentielle du 27 août 2016 a réaffirmé sa détermination et son engagement à réaliser le choix démocratique du peuple gabonais exprimé dans les urnes. L’ancien président de la Commission de l’Union africaine bat en brèche l’idée d’un partage de pouvoir avec Ali Bongo ou d’un dialogue politique de son régime si ce n’est celui qui sera consacré à la passation du pouvoir présidentiel.

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Jean Ping qui est à la tête d’une coalition des partis politiques de l’opposition pour une Nouvelle République n’envisage pas un partage du pouvoir avec le système Bongo-PDG. Il invite toute la nation gabonaise et sa diaspora à poursuivre le combat pour la libération du Gabon avec détermination. Car aujourd’hui selon l’ancien challenger d’Ali Bongo, le pays est dans un marasme politique, économique et social. Tous les secteurs de développement sont paralysés. Le diplomate gabonais appelle à intensifier la mobilisation autour de l’idéal d’une alternance démocratique au pouvoir dans l’unité des synergies d’actions qui s’impose à tout le peuple gabonais.

Ce que j’ai appelé le rapport de force est en place et en mouvement. C’était donc crucial que je vienne ici, comme je l’ai fait ce matin rencontrer les autorités du Quai D’Orsay....Ce n’est pas la communauté internationale qui mettra en place un plan d’ingouvernabilité du pays...face au déni de démocratie et à la violation de l’état de droit perpétués par Ali Bongo et son régime ".

Séjour en France et rumeur distillée sur un prétendu état de santé alarmant !

Jean Ping : D’abord je ne réponds pas aux informations de ce genre. Elles sont si grosses et si mensongères qu’il n’est pas nécessaire de démentir puisque la vérité finira toujours par se savoir. Et donc on saura exactement qu’il s’agit d’un montage. Je ne démens pas, je laisse les choses se faire. On ne peut pas imaginer un pouvoir en place en train de faire un montage si grossier quand ils savent que la vérité va se savoir. Tout fini par se savoir. Par rapport à ma présence en France, elle fait suite d’abord à plusieurs raisons. Normalement, je viens en Europe et vous êtes témoin, quasiment tous les trois mois.

Je viens en Europe, en France, à Bruxelles et ailleurs, mais aussi lorsque le temps me le permet, je vais aux Etats-Unis consulté tous nos partenaires internationaux. Donc il était temps que je revienne après quasiment un trimestre d’absence. Il fallait que je vienne en France surtout dans un moment décisif pour réaliser le même travail comme je l’ai toujours fait. Ce moment décisif est du au fait que l’Union européenne est en train d’étudier la phase importante après son rapport final et la résolution qu’elle a prise afin de prendre éventuellement des sanctions et un certain nombre de décisions. Puis, il y a un dialogue organisé par Ali Bongo où l’Union européenne sera vraisemblablement présente, mais aussi l’Union africaine.

Il y a donc ce dialogue qu’ils organisent, nous y sommes invités, mais nous avons indiqué que nous ne participerons pas à ce dialogue. Il faut qu’on explique à nos partenaires internationaux le pourquoi ? Il fallait venir en Europe pour cette raison. Mais aussi, parce que nous-mêmes, nous avons notre déroulé. Et ce que j’ai appelé le rapport de force est en place et en mouvement. C’était donc crucial que je vienne ici, comme je l’ai fait ce matin rencontrer les personnalités du Quai D’Orsay (Ndlr : siège du Ministère des Affaires étrangères français), que je rencontre d’autres décideurs, notamment Mme Elisabeth Guigou (Présidente de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Députée PS de la Seine-Saint-Denis, ancienne Garde des sceaux et ministre de la justice française).

Il fallait que je devise avec les gens que j’ai l’habitude systématiquement de rencontrer quand je viens en France et en Europe, car ces rencontres sont cruciales dans le combat que nous menons. Il n’est d’ailleurs pas exclut que j’aille à Bruxelles même si le temps ne me le permets pas. Si je n’y vais pas je vais rentrer en contact téléphonique avec les principaux décideurs de l’UE. Voilà une série des raisons qui m’amènent ici.

Il y a donc ce dialogue qu’Ali Bongo et son régime organisent, nous y sommes invités, mais nous avons indiqué que nous ne participerons pas à ce dialogue, il faut qu’on explique aux gens pourquoi ? Il fallait venir en Europe pour cette raison".

Alors, évidemment j’ai indiqué clairement que je venais aussi ici en France pour faire un check-up médical. C’était la bonne raison pour qu’on puisse ne pas chercher à m’interdire de sortir du territoire national. Et ce check-up médical, je vais de toutes les façons faire, car je ne peux priver de profiter de ma présence en Europe pour faire un bilan médical c’est tout à fait normal. Alors voyons qu’on utilise cette raison fondée pour raconter des blagues, vous-mêmes vous êtes là, je suis avec vous, est-ce que suis-je alité à l’hôpital américain ? Est-ce que je ressemble à quelqu’un qui atteint par une maladie quelconque ? Vous êtes témoin vous voyez ça !

Et nous sommes capables de diriger le pays immédiatement. Si demain, nous accédons au pouvoir tout est prêt. Nous avons un programme commun qui a été adopté et connu de tout le monde".

D’ailleurs, je vais ajouter que j’avais décidé normalement de ne pas rencontrer la diaspora, c’est-à-dire que je ne voulais pas qu’en sortant de Libreville, les gens viennent m’accompagner et qu’en arrivant en France les gens viennent m’accueillir et qu’en repartant à Libreville qu’on vienne aussi m’accueillir. Donc ne voulant pas ça, j’ai gardé l’information strictement confidentielle. Mais, maintenant elle est connue grâce à eux, je serai obligé de rencontrer des gens que je n’avais pas l’intention de voir. Car l’information est désormais connue de tout le monde.

J’ai indiqué clairement que je venais aussi ici en France pour faire un check-up médical. C’était la bonne raison pour qu’on puisse ne pas chercher à m’interdire de sortir du territoire national...Concernant mon état de santé alarmant, on ne peut pas imaginer un pouvoir en place en train de faire un montage si grossier quand ils savent que la vérité va se savoir".

L’alternance démocratique gabonaise en question : la prise du pouvoir présidentiel !

Jean Ping : Une prise du pouvoir, un plan de prise de pouvoir ne se dévoile jamais. On ne va pas dire à nos adversaires que je passerai par telle route, tel jour pour qu’on puisse nous en empêcher. Donc un plan est quelque chose qui reste stratégique et demeure assez discret. Je voudrais vous dire que durant notre dialogue nous avons tout mis en place. Et nous sommes capables de diriger le pays immédiatement. Si demain, nous accédons au pouvoir tout est prêt. Nous avons un programme commun qui a été adopté et connu de tout le monde. C’est un programme de gouvernement, nous avons pris la synthèse de tous les programmes préparés par les anciens candidats à l’élection présidentielle qui se sont coalisés autour de moi.

Une prise du pouvoir, un plan de prise de pouvoir ne se dévoile jamais. On ne va pas dire à nos adversaires que je passerai par telle route, tel jour pour qu’on puisse nous en empêcher".

Et nous en avons fait une synthèse d’où nous avons un programme de gouvernance politique qui est prêt. Nous avons des leaders et nous sommes en mesure de gouverner immédiatement. Maintenant, nous avons pris à témoin la communauté internationale, nous avons besoin d’elle, mais ce n’est pas elle qui viendra voter à notre place. Ce n’est pas la communauté internationale qui mettra en place un plan d’ingouvernabilité du pays comme celui que nous avons mis en place face au déni de démocratie et à la violation de l’état de droit perpétués par Ali Bongo et son régime. Ce n’est que nous-mêmes qui pourrions mettre ça en place. Et tout ceci est en voie de préparation.

Et nous sommes capables de diriger le pays immédiatement. Si demain, nous accédons au pouvoir tout est prêt. Nous avons un programme commun qui a été adopté et connu de tout le monde".

L’opération « Mamba » : le mandat d’arrêt à l’encontre de votre fils

Jean Ping : Sur le principe de l’opération Mamba qui vise à traquer les délinquants financiers et malversations financières, diligentée par Ali Bongo et son gouvernement, je réponds sans ambages chiche ! Qu’ils osent, vous pensez que moi Jean Ping si j’avais été acteur ou complice d’une malversation financière quelconque, il y a longtemps qu’on m’aurait déjà arrêté et emprisonné. Simplement, qu’il ne trouve rien même inventer, ça commence à devenir difficile de leur part.

Voilà un gouvernement qui s’amuse à dire et assumer que nous avons bloqué tous les comptes en banque de Monsieur Ping. Pourquoi bloquer mes comptes, quelles sont les raisons qui fondent qu’ils ont bloqué tous mes comptes bancaires ? Ils ont bloqué tous mes comptes en banque à Libreville et ils ont étendu la mesure en France. Et ils se posent la question de savoir où je trouve l’argent pour continuer à poursuivre mon combat démocratique pour la libération du pays. Alors le régime commence à inventer ça doit être son fils. Alors on lance un mandat d’arrêt contre mon fils, mais ce mandat d’arrêt repose sur quoi ?

Sur le principe de l’opération Mamba qui vise à traquer les délinquants financiers et malversations financières, diligentée par Ali Bongo et son gouvernement, je réponds sans ambages chiche ! Qu’ils osent".

Sur quelles accusations ? Sur quelle loi ? Vous comprenez qu’il n’y a donc rien. Et ce n’est pas un cas isolé. Souvenez-vous de leurs accusations sur l’ancien premier ministre Jean Eyeghe Ndong concernant l’affaire des fêtes tournantes et qu’il aurait détourné. Mais bon dans ce domaine chiche, allons-y. Et M. Eyeghe Ndong a dit chiche ouvrez les comptes, allez voir exactement l’analyse des comptes publics et ils ont été obligé de reculer. Car en procédant ainsi ça retombait sur eux-mêmes. Et dans sa modestie Eyeghe Ndong n’a pas voulu tout dire sur les fêtes tournantes. Moi d’ailleurs les fêtes tournantes je n’étais pas là, j’étais à l’ONU, sans quoi ils auraient essayé d’inventer quelque chose sur celles concernant l’Ogooué Maritime me concernant. Donc ils n’ont absolument rien, c’est pourquoi on leur dit chiche, allons-y.

Concernant mon fils, vous avez remarqué en général que lorsqu’il s’agit des informations aussi farfelues, comme c’est le cas à l’heure actuelle à propos de ma maladie et que je serai à l’hôpital américain, je ne démens pas parce que la vérité finira par triompher. Et alors si mon fils est cité dans l’affaire de Sinohydro, il faut d’abord s’interroger si cette activité professionnelle est légale ou illégale. Est-ce qu’on lui reproche est illégal ou pas ? Il faut d’abord le savoir, c’est donc une accusation et un mandat d’arrêt basé sur quoi ? Si c’est sur des allégations qui ont été faites par le passé, on ne répond pas parce qu’à cette période c’est Omar Bongo qui était président de la République et c’est la sœur d’Ali Bongo qui était directrice de cabinet et lui-même fût ministre moi j’étais à l’extérieur déjà.

Concernant mon fils, vous avez remarqué en général que lorsqu’il s’agit des informations aussi farfelues, comme c’est le cas à l’heure actuelle à propos de ma maladie et que je serai à l’hôpital américain, je ne démens pas parce que la vérité finira par triompher".

Donc si toutes ces personnes se trouvent dans un complot cela veut dire qu’Ali Bongo et sa sœur Pascaline Bongo sont empêtrés dans cette affaire, car le travail effectué par mon fils en tant qu’apporteur d’affaires n’est pas illégal. Et si coupables il y a, Ali Bongo et sa sœur devraient être également sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Mais à nos jours ils n’ont même pas été entendus. Or, cette machination politique est fondée sur le principe suivant : nous avons gelé l’ensemble des comptes de Monsieur Ping, nous avons tout ficelé partout, comment arrive-t-il quand même à s’en sortir ?

Donc ou c’est mon fils ou c’est un parent et désormais tous ceux qui peuvent avoir des liens de parenté avec moi ce sont vus fermer leurs affaires. Ils vont à l’heure actuelle, jusqu’à accuser Monsieur Chen. Je vous affirmee que ce Monsieur de toute sa vie ne m’a jamais donner même pas 500 milles francs CFA, je ne dis pas 1 million avant, pendant et après. Comment ça se fait que le régime d’Ali Bongo l’accuse de me financer ? Peuvent-t-ils vérifier et démontrer les faits ? Simplement dès qu’ils ont un soupçon quelconque, il faut couper la source de financement.

La crise post-électorale, violation de l’état de droit au Gabon : quid des sanctions contre le régime d’Ali Bongo

Jean Ping : Une chose est claire, les violations des droits de l’homme au Gabon sont connues de tout le monde. Les 300 morts dont je parle ne constituent pas une invention. Nous avons découvert des charniers et nous avons porté une plainte devant la Cour pénale internationale (CPI). Et cette plainte est basée sur des faits et sur un rapport documenté de preuves d’exactions et de crimes commis. Ce ne sont pas des inventions, car lorsque nous avons mené ces démarches auprès de la CPI et de l’Union européenne, lorsque nous le faisons auprès du Conseil des droits de l’homme à Genève qui a été créé pour ça, c’est tout à fait normal. Et nous nous basons sur des faits et ils n’avaient qu’à prouver le contraire.

Ils ne peuvent pas et ils sont absolument incapables de prouver le contraire. Concernant le dossier de la CPI, l’enquête est ouverte et l’ouverture de l’enquête a été facilitée par le régime d’Ali Bongo lui-même ne connaissant pas les procédures et qui a été le premier à saisir la CPI. Vous savez la CPI, c’est le procureur, mais avant ce dernier, il y a des instances supérieures qui pouvaient bloquer l’action de la CPI, mais comme Ali Bongo lui-même l’a saisi il ne peut plus bloquer. Donc le dossier est en instruction auprès de la CPI. Et ce, grâce à la bêtise et à la méconnaissance de ses propres juristes. La suite ne peut pas être imminente car dépend de la procédure en cours et ça peut être relativement longue. Mais pour la suite, c’est claire nous aurons une suite.

Une chose est claire, les violations des droits de l’homme au Gabon sont connues de tout le monde. Les 300 morts dont je parle ne constituent pas une invention. Nous avons découvert des charniers et nous avons porté une plainte devant la Cour pénale internationale (CPI).".

Résistance de la diaspora gabonaise du monde entier !

Jean Ping : D’abord au-delà des félicitations, au-delà de l’admiration qu’on peut avoir sur l’action menée par la diaspora France, aux Etats-Unis, en Belgique, en Suisse, au Canada, en Allemagne, en Afrique et partout ailleurs, plus rien ne se passera plus comme avant. Car, qui pouvait imaginer que des Gabonais, pas n’importe quels citoyens mais des Gabonais qui sont connus pour être un peuple qui n’est pas combatif, qui se contente de boire du champagne, que ce n’est pas un autre pays, mais que c’est le Gabon qui mobilise les Africains en général et les Gabonais en particulier à la place du Trocadéro depuis bientôt une dizaine de semaines.

D’abord au-delà des félicitations, au-delà de l’admiration qu’on peut avoir sur l’action menée par la diaspora France, aux Etats-Unis, en Belgique, en Suisse, au Canada, en Allemagne, en Afrique et partout ailleurs, plus rien ne se passera plus comme avant".

Et ce, constamment tous les samedis qu’il pleuve ou qu’il neige qui pouvait l’imaginer ? Et je crois que c’est une fierté pour tout gabonais de voir que nous sommes le premier pays africain à avoir mis en place en France ce genre de résistance. D’où pour ma part, il y a des félicitations, des encouragements et de l’admiration que les Gabonais ont vis-à-vis de leurs frères et sœurs de la diaspora du monde entier.

Sortie de crise politique sans dialogue : une cohabitation et un partage du pouvoir sont-ils possibles ?

Jean Ping : Concernant le dialogue d’Ali Bongo et sur l’idée d’un partage de pouvoir, je ne commente pas des affirmations dont je ne maîtrise pas les contours. Sachant que je n’ai pas discuté avec le concerné pour en savoir davantage si cette information est réelle. Je ne sais ce qui a été dit et dans quel contexte et je n’ai pas de commentaires à faire à ce sujet. Un partage du pouvoir entre Ali Bongo et moi est impossible. Mais si certains hommes politiques disent qu’ils souhaitent partager le pouvoir avec Ali Bongo qu’ils aillent retrouver la cohorte des affidés du régime.

Nous avons dit en revanche qu’une solution de sortie de crise qui passerait par une négociation sur la passation du pouvoir au bénéfice du vrai vainqueur, nous sommes tout à fait disposer à y participer".

D’abord nous disons que le dialogue préparé par Ali Bongo est inutile. Il n’a pas besoin de dialogue. Car s’il dit comme on l’entend qu’il s’agira de plancher sur la libération des prisonniers politiques, mais il peut prendre un décret présidentiel qui vise à les libérer. S’il décide qu’il souhaite revenir à une élection présidentielle à deux tours, et à une limitation des mandats présidentiels il peut prendre une loi et un décret pour les réaliser. C’est-à-dire, tout ce qu’il propose de faire dans son dialogue, il peut le réaliser en prenant un décret en faisant voter une loi sans consulter personne.

Donc, pour quelles raisons les gens souhaitent que j’aille le voir pour des mesures de décrispation. Imaginons une seule seconde qu’Ali Bongo dise que j’ai détruit le siège de Monsieur Ping, je vais rembourser les frais de réparation est-ce qu’il a besoin de moi ? Il prend une décision un point un trait. Donc il n’a pas besoin de ma présence. Donc pour quelles raisons je vais aller participer à un simulacre de dialogue ou vous n’avez pas besoin de moi pour prendre toutes décisions qu’il souhaite prendre.

D’abord nous disons que le dialogue préparé par Ali Bongo est inutile. Il n’a pas besoin de dialogue...C’est pourquoi il faut croire toujours à une alternance démocratique au Gabon en comptant sur notre victoire à la dernière présidentielle parce que cette alternance viendra".

Nous avons dit en revanche qu’une solution de sortie de crise qui passe par une négociation sur la passation du pouvoir au bénéfice du vrai vainqueur, nous sommes tout à fait disposer à y participer. Et à y donner toutes les garanties nécessaires pour que tous ceux qui craignent pour leurs biens et des représailles soient rassurés. Car nous sommes pour ce triptyque : Vérité-Justice et Réconciliation Nationale.

La crise du secteur de l’éducation nationale : cri d’alarme de la jeunesse gabonaise

Jean Ping  : Nous sommes en présence au Gabon face à un gouvernement qui ne reconnaît plus le droit syndical et qui veut se prétendre démocratique en interdisant à un syndicat de manifester en l’affichant ouvertement. Je ne sais pas qui conseille ces gens-là. On passe de bêtises en bêtises et aujourd’hui on invente des mensonges que je serai à l’hôpital américain, alors que je suis face à vous. On décrète que les syndicats et leurs droit sont bafoués et on l’affiche ignoblement c’est à peine croyable.

Concernant la crise, je vous dis que tout le Gabon est dans une situation de crise généralisé...Mais tous ces sacrifices consentis par l’ensemble de la coalition, c’est pour la jeunesse gabonaise".

Une chose est certaine c’est que tout que nous faisons c’est pour la jeunesse. C’est pour nos enfants, mes enfants vos enfants les enfants de toute la nation gabonaise. Nous faisons tout ça pour eux, ce combat est d’abord pour la jeunesse. Ils savent très bien qu’on veut me tuer, si je meurs, je meurs pour eux. Ce n’est pas pour moi, car j’aurai pu prendre une retraite dorée et les jeunes savent que le régime d’Ali Bongo cherche à me ruiner et à me tuer. Mais tous ces sacrifices consentis par l’ensemble de la coalition, c’est pour la jeunesse gabonaise.

C’est pourquoi il faut croire toujours à une alternance démocratique gabonaise au Gabon en comptant sur ma victoire à la dernière présidentielle parce que cette alternance viendra".

Ce n’est pas pour autre chose, car si c’était le cas on aurait besoin d’être là. Donc la jeunesse doit savoir c’est pour elle. C’est pourquoi j’ai dit comme mon slogan à la présidentielle : « Un Gabon à l’abri de la peur et du besoin ». Et le besoin c’est en pensant à la jeunesse gabonaise. Donc dans ce contexte présent, nous mettons l’accent sur le social, la gouvernance sociale. Et dans cette dernière la priorité est à l’éducation. C’est-à-dire, tous les niveaux de formation en partant par le pré-primaire jusqu’à l’université. Notre priorité est également axée sur la santé, car on ne peut pas imaginer des jeunes malades vivre dans un pays. Il faut que la santé accompagne l’éducation. Et ensuite il y a tous les problèmes y afférents : le logement et le logement social. Mais aussi, la formation professionnelle évidemment et les débouchés d’emplois et du travail pour des jeunes.

Concernant la crise, je vous dis que tout le Gabon est dans une situation de crise généralisée. Les entreprises ne fonctionnent plus, elles ferment qu’elles soient étrangères ou gabonaises. Les cliniques médicaux et restaurants, les PME n’arrivent plus à avoir des clients. Cela veut dire que tout est en panne au Gabon. Il n’y a plus rien. Les fonctionnaires vont au bureau mais ne travaillent pas. Le pays est bloqué. Donc notre travail consiste à débloquer tout ce qui a favorisé ce blocage. Non pas, par la violence ou par la répression policière en manipulant la justice gabonaise, mais il faut trouver des solutions durables et pacifiques.

C’est pourquoi il faut croire toujours à une alternance démocratique au Gabon en comptant sur notre victoire à la dernière présidentielle parce que cette alternance viendra. Et même plus tard, elle se réalisera parce que les choses ne peuvent pas rester à l’état. Donc il faut absolument y croire. Il faut tenir bon, car quelque que soit la durée de la nuit, le jour finira par arriver. Et ce jour est plus proche, récent et il viendra plus vite qu’on le croit.

Propos recueillis par Rostano Mombo Nziengui

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