Fonds aux partis politiques gabonais : Gérard Ella Nguema dénonce une répartition floue et inégale
Le gouvernement gabonais a renoué depuis ce mardi 17 janvier avec le règlement de la subvention de l’Etat aux partis politiques, impayée depuis 2014 soit 9 longues années d’attente. Un retour de subvention dont la raison de la suspension reste un secret bien gardé. Ce qui n’a pas empêché Gérard Ella Nguema, le président du Front patriotique gabonais (FPG, opposition) de dénoncer ce jeudi 19 janvier lors d’un point de presse à Libreville, le partage inégal de ces fonds à certains leaders de l’opposition accusés d’être manipulé par le ministère de l’Intérieur et le régime de Libreville.
Lambert-Noel Matha a en a pris pour son grade de la part du président du FPG. Selon lui, plusieurs partis gazelles de l’opposition qu’il a nommément cité pour n’avoir aucun siège et aucun élu, auraient eu droit à 30 millions au lieu des 5 à 10 millions perçus par des partis de plus grande importance. Il a exigé la publication de la grille de répartition de ces fonds publics pour démontrer la supercherie qu’organiserait le ministre Matha.
« Ces indemnités que doivent recevoir chaque année les partis politiques ont été payées de façon inéquitable, à la tête du client », a révélé d’entrée Gérard Ella Nguema. « Certains partis, on ne sait sur quelle base, ont obtenu la somme de 5 millions, d’autres 10 et 30 millions et plus », s’est-il interrogé face à la presse hier à Libreville. Avant de clairement désigner ces partis gazelles qui auraient perçus 30 millions sans aucune base légale.
Dénonçant l’existence de « fossoyeurs de la démocratie » dans l’opposition gabonaise, il a révélé que : « Il y a des fossoyeurs qui mentent d’être de l’opposition et c’est comme ça qu’ils vont bénéficier des commissaires au CGE soit disant qu’ils sont de l’opposition. Des commissaires qui dans le fond vont servir la majorité », a-t-il prévenu. Ces partis arrosés par le pouvoir gabonais seraient ceux membres de la Ligue panafricaine et patriotique de défense de la souveraineté (Lippades), un regroupement d’une dizaine de partis présidé par Thierry d’Argendieu Kombila.
Chacun des partis de ce regroupement politique aurait reçu de la part du ministère de l’Intérieur 30 millions sans que cela ne se justifie, a-t-il souligné. Il a cité en guise d’exemple le Parti du peuple uni (PPU) et le Morena Originel. « 30 millions pourquoi ? », s’est-il interrogé à haute voix sur la manne reçue par ce regroupement. Ces partis dits de l’opposition auraient ainsi deux pieds : un dans l’opposition, l’autre dans la majorité. Ce qui expliquerait les largesses du ministère de l’Intérieur à leur endroit, a accusé Gérard Ella Nguema.
En attendant que le gouvernement éclaire sur la grille de répartition de cette subvention, le président du FPG et leader de la 3e voie, a annoncé qu’il allait restituer les fonds reçus par son parti. Ce, en protestation de cette injustice et en solidarité avec les populations du Haut-Ogooué et de l’Ogooué-Lolo dont le quotidien a été bouleversé par l’accident ferroviaire du 24 décembre qui les a coupé du reste du pays en carburant et en denrées alimentaires. Elles font face à une flambée des prix tout azimut, a-t-il martelé.
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