Coup de libération : Maganga Moussavou dénonce un vil simulacre orchestré par les barons du régime Bongo !
Dans une interview accordée à nos confrères de Radio Gabon qui a fuité sur la toile ce lundi, Pierre Claver Maganga Moussavou, leader du Parti social démocrate (PSD), a exprimé sa profonde méfiance envers le coup d’État du 30 août dernier qui a renversé Ali Bongo. L’ancien vice-président n’hésite pas à qualifier cet événement de « simulacre », orchestré selon lui par ceux-là mêmes qui détenaient déjà les rênes du pouvoir, avec pour seul objectif de le conserver tout en se débarrassant d’Ali Bongo devenu un boulet.
« Ce sont ces mêmes militaires qui ont soutenu le pouvoir en place, qui était en place depuis des décennies », a-t-il rappelé, soulignant que ces forces armées, loin d’être neutres, ont contribué aux exactions qui ont suivi les élections controversées de 2016. Pour lui, « si ces militaires avaient été neutres réellement et n’avaient pas soutenu le pouvoir en place, il n’y aurait jamais eu des exactions, il n’y aurait jamais eu des morts d’hommes en 2016 ».
Une Garde républicaine au service d’intérêts du régime déchu
Maganga Moussavou estime que la Garde républicaine, qui a toujours été au service du président sortant, est au cœur de cette manœuvre. « On a changé de nom, mais la Garde républicaine est restée Garde présidentielle. Par conséquent, pour garder les intérêts du président », a-t-il déclaré. Selon lui, le choix de Brice Clotaire Oligui Nguema pour diriger la transition n’était qu’une stratégie visant à calmer les tensions régionales, notamment dans les fiefs des Bongo.
Le leader su PSD à l’origine de ces accusations de machination
Le leader du PSD a également évoqué le rôle d’Albert Ondo Ossa, l’un des principaux opposants au régime Bongo. Pour Maganga Moussavou, l’exclusion d’Ondo Ossa du processus post-coup d’État a été délibérée et stratégique. « Les tenants du pouvoir ont fait le calcul qu’il fallait prendre quelqu’un de la Garde républicaine, en l’occurrence Oligui Nguema, pour apaiser les tensions, tout en écartant Ondo Ossa qui aurait pu incarner un véritable changement », a-t-il affirmé. Selon lui, cette exclusion montre clairement que les acteurs de ce coup d’État n’avaient aucune intention de rompre avec l’ancien système, mais plutôt de perpétuer le statu quo sous une nouvelle façade.
Mborantsuo, maitresse du coup d’Etat
Pierre Claver Maganga Moussavou n’a pas hésité à pointer du doigt Marie-Madeleine Mborantsuo, présidente de la Cour constitutionnelle, comme l’une des figures clés derrière le coup d’État du 30 août. Selon lui, Mborantsuo aurait joué un rôle central dans l’orchestration de ce qu’il considère comme un simulacre de libération, visant à maintenir l’emprise de l’ancien régime sur le pays. « Ce coup d’État revenait bien de quelque part des gens qui voulaient conserver à tout prix le pouvoir », a-t-il affirmé.
Le président de la transition posant avec l’ancienne présidente de la cour constitutionnelle, cerveau présumé de coup d’Etat
Ajoutant que la réhabilitation rapide de Mborantsuo, nommée présidente d’honneur de la Cour constitutionnelle, en est la preuve. Pour Maganga Moussavou, cette manœuvre politique montre que les véritables instigateurs du coup d’État avaient pour objectif de préserver leurs intérêts en gardant le contrôle sur les institutions du pays, au lieu de permettre une véritable rupture avec l’ancien système.
Oligui Nguema arrogant
Pierre Claver Maganga Moussavou n’a pas ensuite mâché ses mots en critiquant l’attitude du général Brice Clotaire Oligui Nguema depuis son accession au pouvoir. Il déplore ce qu’il décrit comme une arrogance croissante chez le Président de la Transition, qui, selon lui, ne tient plus compte des avis de son gouvernement, ni même de son Premier ministre. « Il a décidé de faire ce qu’il veut », a-t-il déclaré, dénonçant une gestion autoritaire et solitaire du pouvoir.
Ali Bongo écarté par ses propres hommes
Maganga Moussavou va plus loin en accusant Oligui Nguema de préparer les prochaines élections en utilisant les ressources de l’État sans passer par les canaux officiels, comme le Trésor public, détournant ainsi les finances publiques à son profit. Cette attitude, selon le leader du PSD, révèle une dérive inquiétante qui risque d’entraîner le Gabon dans une crise encore plus profonde.
Pour Maganga Moussavou, le coup d’État du 30 août n’a pas libéré le Gabon, mais a plutôt « scellé encore un peu plus la condamnation du peuple gabonais », en maintenant le pouvoir entre les mains de ceux qui en bénéficiaient déjà. Cette position est partagée par Albert Ondo Ossa, qui a qualifié le coup d’État de « révolution de palais ». Selon Ondo Ossa, cette prise de pouvoir par les militaires est intervenue au détriment des résultats de la présidentielle, qui étaient largement en faveur du candidat consensuel de l’opposition, Albert Ondo Ossa lui-même.
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