Corruption au Gabon : Ali Bongo sort du bois et conforte Brice Laccruche Alihanga
Dans une interview datant du 10 mai dernier, accordée à Jeune Afrique, le dictateur déchu, Ali Bongo bat en brèche l’idée selon laquelle son épouse Sylvia Bongo et son fils Noureddin Bongo Valentin l’auraient transformé en marionnette afin de diriger le pays et de détourner des deniers publics. Il s’y oppose fermement et reconnaît avoir été au centre de tout. « C’est n’importe quoi, assure t-il. Aucune décision n’a été prise sans mon aval, ni aucune nomination d’ailleurs. », a-t-il soutenu.
C’est là une déclaration qui devrait à nouveau faire couler beaucoup d’encre dans un contexte où la justice vient de rendre un verdict contre Brice Laccruche Alihanga l’ancien directeur de Cabinet d’Ali Bongo accusé d’avoir dirigé le pays en profitant de la supposée incapacité de l’ancien despote à le faire. Cette déclaration du fils de l’autocrate Omar Bongo apporte de l’eau au moulin de la défense de BLA. En ce que ce dernier jouissait du statut de délégataire de fonds de l’ancien chef de l’Etat n’aurait rien pu faire sans que des instructions fermes n’aient été données.
En déclarant dans le média panafricain être le responsable de toutes les décisions et nominations, le dictateur déchu Ali Bongo soutient donc sa posture d’instigateur principal et ordinateur des transactions financières supposément délictueuses soulevées pendant l’audience ayant condamné Brice Laccruche Alihanga. Car, rappelons-le, sur la question des bonus indûment perçus, l’ancien membre du gouvernement a toujours indiqué que les fonds dont il est question provenaient du compte personnel de l’ancien chef de l’Etat en opposition aux fonds détournés dont il a toujours été fait allusion au sein de l’opinion.
Alors que les propos d’Ali BONGO semblent attester de ce que BLA ne s’est jamais vautré dans démarches individuelles, le refus de la justice gabonaise d’entendre Ali Bongo comme témoin prend encore du relief. Cela aurait à tout le moins permis de situer les responsabilités des uns et des autres et, surtout, de dégager la responsabilité de Laccruche Alihanga dans un contexte où, rappelons-le, aucun élément matériel n’a été produit par le ministère public pour étayer sa décision du 25 mai dernier.
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