Concert : une aurore se lèvera le 21 janvier au Café de la danse à Paris
La crise post-électorale au Gabon, n’a pas finis de susciter sa vague d’indignation au delà des frontières gabonaises. Après les hommes politiques, la socité civile, la diaspora, les artistes gabonais ne sont pas en reste. C’est bien le cas de Tita Nzebi, de François N’Gwa, Jann Halexander, JeanRian et Chyc Polhit, sous le prisme du Label Bibaka qui organise à partir de 19h30, un concert intitulé ’’ Une aurore se lève’’, au Café de la danse, sis au 2/5 Passage Louis Philippe, 75011 Paris, pour continuer à entretenir la flamme de la résistance contre ce que les artistes qualifient d’un ’’déni de démocratie flagrant’’ perpétué par Ali Bongo Ondimba et ses sbires.
Interrogée par Info241 sur l’objectif de ce concert qui s’inscrit dans le cadre de la dénonciation de la crise post-électorale gabonaise, la chanteuse Tita Nzebi qui puise son inspiration dans les musiques traditionnelles des Nzebi, peuple bantou du Gabon, à qui la chanteuse a emprunté son nom de scène, a indiqué ce qui suit : "Le silence du monde est une aubaine pour toute dictature. Dénoncer une dictature de quelque façon que ce soit c’est déjà l’affaiblir et ainsi contribuer à libérer un peuple. Nous espérons que 500 personnes éprises de liberté se joindront à nous afin de donner un éclat particulier à ce concert."
Poursuivant ses explications, la native de Mbigou ( Sud du Gabon) qui a déjà composé et consacré un titre, ’’Dictature inavouée’’ pour dénoncer le coup d’état militaro-électoral d’Ali Bongo Ondimba s’est indignée sur l’absence criarde de démocratie dans son pays natal : ’’ Il y a encore des peuples à qui l’on nie le droit de disposer d’eux- mêmes. Le peuple Gabonais en fait partie. Fidèle à elle-même, la Cour Constitutionnelle du Gabon a nommé, pour la quatrième fois consécutive, un président à la tête du Gabon, se substituant ainsi au peuple souverain. Aidée dans cette tâche par d’autres institutions gabonaises : la Commission Electorale Nationale Autonome et Permanente (CENAP) chargée de l’organisation des élections, les forces de l’ordre et la justice, chargées de faire accepter cette décision aux Gabonais de force.’’
Le clip de la chanson engagée de Tita Nzebi ’’Dictature Inavouée’’.
Selon Tita Nzebi, ’’Omar Bongo avait réussi à se maintenir au pouvoir près de 50 ans de cette façon, s’appuyant aussi sur une manne financière colossale garantie par les richesses naturelles du Gabon. Son fils, Ali Bongo empruntera les mêmes voies pour accéder au pouvoir en 2009. Actuellement, un homme, non élu, occupe la présidence de la République du Gabon.’’ Avant de marteler ce qui suit : ’’Pour s’y maintenir il s’est rendu coupable de nombreux meurtres, d’arrestations arbitraires et autres violences. Cette fois ci, de nombreux Gabonais entendent lutter pour leur indépendance et pour leur dignité. Depuis le 27 août 2016, date de la dernière élection présidentielle, la diaspora gabonaise est fortement mobilisée à travers le monde pour crier haut et fort sa soif de liberté et de respect.’’
Selon ces artistes : "pour sortir de cette situation handicapante pour notre pays, nos dirigeants imposés proposent un dialogue au peuple gabonais, soutenus dans cette démarche par certaines voix dans d’autres pays. Pourquoi dans certains cas serait-il inacceptable de dialoguer avec des terroristes alors que dans d’autres cela deviendrait normal, banal ? Beaucoup de Gabonais à travers le monde ne veulent pas de ce dialogue et se battent pour que le verdict des urnes soit strictement respecté comme c’est le cas dans tous les pays ou le suffrage universel est l’une des bases du vivre-ensemble."
C’est dans ce cadre que François N’Gwa, Jann Halexander, Tita Nzebi, JeaRian et Chyc Polhit, tous artistes Gabonais de la diaspora, vous donnent rendez-vous au Café de la danse à Paris, le samedi 21 janvier 2017, pour un concert dédié au Gabon.
Petit rappel biographique des artistes qui presteront le 21 Janvier au Café de la danse à Paris
François N’Gwa
Né à Port Gentil au Gabon, plongé très tôt dans l’univers de la musique, François N’Gwa revendique dès l’origine une double influence artistique : Les rythmes anglo-saxons et la pure tradition de la musique africaine, en particulier gabonaise. Ses premières compositions témoignent déjà de la richesse née de cette fusion entre les deux genres musicaux.
Jann Halexander
« On ne construit pas une œuvre avec de bons sentiments » disait-il à un journaliste de France 3 il y a quelques années. Jann Halexander a choisi un parcours artistique inclassable, un répertoire de chansons provocantes, émouvantes, parfois drôles : « à table », « aucune importance », « Papa Mum ».
Tita Nzebi
C’est un petit bout de femme, à la voix étonnement puissante. Elle a une extraordinaire présence sur scène et on a l’impression de la connaître depuis toujours. Il y a ainsi parfois des rencontres magiques, avec des personnes qui rayonnent de quelque chose d’extraordinaire. Tita est de celles-là.
JeaRian
Chantant principalement en langue fang, JeaRian a un univers qui se veut être une rencontre de cultures. Influencé par les musiques africaines et la musique country, il choisit de définir sa musique par un mot qui désigne, non pas un style musical, mais l’intention qui l’anime : ékaza-folk (ékaza : le pont, la passerelle).
Chyc Polhit
« Je conte pour changer le monde »
Vous trouverez le lien de la billetterie pour l’achat des places de ce spectacle musical haut en couleurs et en symboles pour la restauration de la démocratie en terre gabonaise, en cliquant sur ce lien :
@info241.com