Liberté de la presse

Ali Bongo harassé par la « calomnie » d’une certaine presse gabonaise

Ali Bongo harassé par la « calomnie » d’une certaine presse gabonaise
Ali Bongo harassé par la « calomnie » d’une certaine presse gabonaise © 2016 D.R./Info241

A l’occasion de la journée de la liberté de la presse célébrée hier, le président gabonais Ali Bongo recevait une soixantaine de journalistes pour commémorer cette journée spéciale. En effet, la communauté internationale célèbre chaque 3 mai, la journée mondiale de la liberté de la presse.

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Le président gabonais s’est dit particulièrement outré par les "calomnies" distillées à son encontre dans la presse privée avant d’appeler "à un sursaut éthique favorable aux faits et non pas aux calomnies".

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Sans jamais parvenir à les nommer, Ali Bongo a tenu à deviser avec les journalistes, producteurs et autres éditorialistes de presse gabonais à l’occasion de la journée mondiale dédiée à la liberté de la presse au palais de la présidence de la république de Libreville.

Occasion pour le numéro un gabonais, cible de nombreux titres de presse depuis près de deux ans, de clamer son désappointement face au ton employé par les journalistes. Où il est souvent traité de "dictateur" alors qu’en 7 ans, malgré quelques poursuites judiciaires enclenchées par le Palais, aucun journaliste n’a été emprisonné.

« Vous pouvez critiquer sans insulter », a-t-il conseillé d’un air décontracté à ses convives du jour. N’hésitant pas à faire allusion au scandale du Watergate qui avait conduit à la démission du président américain Richard Nixon du fait du rôle de presse qui n’avait fait que relater les faits.

Ali Bongo harassé, a déclaré : « On assiste à une compétition du journaliste qui doit être le plus fort dans l’insulte. La qualité ne compte plus », s’est-il offusqué. Dans ces conditions, il a justifié à demi-mots le partage de la subvention de l’Etat allouée à la presse que seuls les médias proche du palais ont eu droit. « Pour vous aidez à mettre le pays à feu et à sang ?  », s’est-il interrogé.

Cependant au Gabon, plusieurs médias proches du pouvoir sont passés maîtres de la calomnie et de désinformation à grande échelle. Dans un tel climat, l’exécutif serait mal placé pour passer pour victime d’autant que plusieurs organes de presse privée ne pratiquent aucunement de calomnies, cantonnés eux, dans l’énonciation des seuls faits.

Il faut noter l’accaparement notoire du palais du Bord de mer de toutes les chaînes publiques financées par les deniers publics, notamment Gabon Télévision, Radio Gabon, l’Union (quotidien pro-gouvernemental). Ces médias sont considérés par l’opinion publique gabonaise comme des caisses de résonances du pouvoir politique gabonais. Le choix éditorial de ces presses aux ordres font la part belle au parti au pouvoir depuis 1967, car les nominations proviennent du palais présidentiel.

Mais aussi, le traitement de l’actualité se fait à sens unique et d’une manière totalement partisane. Toutes les composantes de la nation, société civile, associations n’ont pas toujours accès à ces médias, sauf avec l’apport d’une manne financière dénommée, "gombos". Les journalistes de la presse qui dénoncent les crimes rituels, la mauvaise gouvernance, les travers du régime au pouvoir sont tancés par le Conseil National de la Communication (CNC) et pourchassés par les hommes du pouvoir. D’où le renouvellement de l’occupation de l’espace public se fait désormais sur les réseaux sociaux.

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Malgré ces réprimandes, rappelons que le Gabon a de nouveau perdu 5 places au classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF) publié le 20 avril dernier, passant de la 95e à la 100e place mondiale. Une situation tout de même inquiétante pour notre pays.

@info241.com
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