USA : Trump suspend l’accès aux visas des gabonais dès 2026, Oligui Nguema répond par la réciprocité
Annoncées ce mardi 16 décembre, les nouvelles restrictions d’entrée aux États-Unis visant le Gabon se traduisent par une suspension partielle de certaines catégories de visas parmi les plus prisés, études et tourisme, à compter du 1er janvier 2026. Quarante-huit heures plus tard, à Libreville, le président Brice Clotaire Oligui Nguema et son gouvernement ont acté ce jeudi, en Conseil des ministres, un réajustement des conditions d’entrée applicables aux ressortissants américains, au nom du principe de réciprocité.
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Washington justifie ce durcissement par des insuffisances relevées dans les mécanismes de contrôle et de sécurisation des documents de voyage, ainsi que par des taux de dépassement de séjour jugés élevés. Selon l’administration américaine, le Gabon afficherait un taux 13,72 % pour les visas touristiques et d’affaires (B-1/B-2) et de 17,77 % pour les visas d’études et d’échanges (F, M et J), des chiffres mis en avant pour étayer la décision.
Exceptions et clause de révision : diplomates, binationaux, évaluation périodique
Le dispositif américain prévoit toutefois des exemptions. Les résidents permanents légaux aux États-Unis et les personnes disposant d’une double nationalité, lorsqu’elles voyagent avec le passeport d’un pays non visé par les restrictions, ne sont pas concernés. Les détenteurs de passeports diplomatiques et de service bénéficient également d’exceptions, tout comme certaines catégories de participants à des événements internationaux majeurs, notamment sportifs.
| Volet | États-Unis (annonce du 16 décembre 2025) | Gabon (riposte actée en Conseil des ministres ce 18 décembre) |
|---|---|---|
| Nature de la mesure | Restrictions partielles d’entrée et suspension partielle de certains visas visant des ressortissants gabonais | Décision de réajuster les conditions d’entrée au Gabon applicables aux ressortissants américains, au nom de la réciprocité |
| Date / délai | Annonce le 16 décembre 2025 ; entrée en vigueur annoncée au 1er janvier 2026 | Décision prise 48 h plus tard, en Conseil des ministres à Libreville |
| Justification officielle | Insuffisances de contrôle/sécurisation des documents de voyage et taux de dépassement de séjour jugés élevés | Principe de réciprocité encadrant les relations diplomatiques et consulaires entre États souverains |
| Catégories citées | Visas touristiques et d’affaires (B-1/B-2) et visas d’études/échanges (F, M, J) concernés par la suspension partielle | Catégories non précisées dans le communiqué : il est question d’un « réajustement » sans détail opérationnel |
| Exceptions annoncées | Résidents permanents légaux, binationaux (avec passeport d’un pays non visé), détenteurs de passeports diplomatiques et de service ; exemptions liées à certains événements internationaux majeurs | Non précisées dans le communiqué, mais application annoncée « dans le strict respect des dispositions nationales en vigueur » |
| Clause d’évolution | Mesures présentées comme évolutives : rapport d’évaluation tous les 180 jours au président américain | Ajustement annoncé « en cohérence avec les nouvelles modalités arrêtées par la partie américaine » |
| Position diplomatique | Discussions parallèles annoncées pour permettre au Gabon de se conformer aux exigences américaines (sécurité, coopération migratoire) | Volonté de maintenir la relation : disponibilité à « maintenir un échange constructif » et à renforcer les partenariats « dans un esprit de respect mutuel » |
| Citation clé | — | « conformément aux usages et au principe de réciprocité (…) le Conseil a décidé du réajustement des conditions d’entrée (…) applicables aux ressortissants américains » |
Les États-Unis soulignent par ailleurs le caractère évolutif de ces restrictions, avec un mécanisme d’évaluation : un rapport doit être soumis tous les 180 jours au président américain afin de décider d’un maintien, d’un assouplissement ou d’une levée. En parallèle, des discussions sont annoncées avec Libreville, dans l’optique d’un alignement sur les exigences américaines en matière de sécurité et de coopération migratoire.
Riposte gabonaise : la réciprocité actée en Conseil des ministres
Quarante-huit heures plus tard, la riposte gabonaise a été actée à Libreville. Réuni ce jeudi 18 décembre, sous la présidence de Brice Clotaire Oligui Nguema, le Conseil des ministres indique avoir « pris acte des mesures annoncées par le Gouvernement des États-Unis d’Amérique le 16 décembre 2025 ».
Au nom du principe de réciprocité, l’exécutif annonce un ajustement des conditions d’entrée applicables aux Américains : « conformément aux usages et au principe de réciprocité qui encadrent les relations diplomatiques et consulaires entre États souverains, le Conseil a décidé du réajustement des conditions d’entrée sur le territoire national applicables aux ressortissants américains », tout en réaffirmant la volonté de préserver un cadre de dialogue, « dans un esprit de respect mutuel ».
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