Un jeune gabonais prend 11 ans de prison pour avoir poignardé à mort sa grand-mère de 72 ans

Ce drame s’est déroulé dans la nuit du 19 au 20 août 2016, entre minuit et 4h au village Salanou sis dans la commune d’Omboué. Thierry Presley Pambo se sentant fiévreux, a directement fait part de son état de santé inquiétant à la concubine de son défunt grand-père, Thérèse Mboumba. De suite, elle lui a fait un bain de vapeur (Ivounou), puis lui a administré un comprimé de Paracétamol. Plusieurs heures après, elle lui a imbibé une huile d’onction tout le long du corps avant de lui remettre un verre de cocktail composé de liqueur et de jus de pamplemousse.

Comme dans un état second

Fatigué extrêmement, c’est alors qu’il s’en alla au lit tout fiévreux pour enfin se reposer. C’est aux environs de 24h que subitement il s’est réveillé dans un état hallucinogène. Apeuré, il aurait dit à sieur « Mboumbe » qu’il voyait un certain Pambou, le frère cadet de la défunte effectuer des va-et-vient tout au tour de la concession en compagnie de deux autres personnes qu’il aurait identifié comme étant Mohamed et Mamadou, deux ressortissants sénégalais qui effectuaient dans le village, des travaux champêtres.

Une autre vue de l’audience de ce mercredi à Port-Gentil

Selon lui, ces personnes conspiraient contre lui afin de mettre fin à sa vie. Face à ce supposé « gang », il va mettre en place des tactiques lui permettant de s’échapper. Mais la robustesse de dame « Mboumbe », sera un véritable obstacle pour ce jeune compatriote de 20 ans. Convaincu qu’il fallait s’enfouir, il s’est muni d’un couteau d’une pointe de près de 10 cm, puis va prendre en otage la vieille mamie en lui pratiquant une clé 14. Une arme blanche qu’il a volontairement logé première dans la cuisse gauche de la victime. Ensuite, au niveau du cœur.

La panique

Pris de panique, les petites-filles de la défunte âgée de 14 ans, présentes lors du drame, vont immédiatement alerter les habitants du village, dont Mohamed et Mamadou qui en réalité étaient paisiblement entrain de dormir à poings fermés chez eux. C’est alors qu’il pris la poudre d’escampette dans les hautes herbes qui jonchent le village. Plus tard, Thérèse Mboumba finit par expirer des coups mortels. Informés de ces faits, les éléments de la gendarmerie vont très vite mettre la main sur le fugitif au village Congo, non loin d’Assèwé où il était parti se cacher.

Interrogé au fond lors des enquêtes préliminaires, il avait précisé que « C’était de façon involontaire qu’il avait planté le couteau à sa grand-mère sans intention de lui donner la mort ». Il sera déféré à la maison d’arrêt de Port-Gentil. Le 15 juin 2021, il était renvoyé devant la cour criminelle pour les faits de coups mortels. À la barre, il a farouchement maintenu ses déclarations en affirmant que « La défunte Thérèse Mboumba faisait partie des personnes qui voulaient attenter à sa vie. Et qu’il s’était muni du couteau pour se défendre face à ce gang ».

L’audience de ce mercredi

Aussi, ce mercredi lors du procès, Lucie Kombila qui était entendue en qualité de simple témoin a déclaré que Thierry Presley Pambo avait halluciné une semaine auparavant. Et le matin des faits, autour de 10 heures, elle avait constaté que ce dernier avait consommé de la liqueur. Quand elle est venue sur les lieux, la victime était encore en vie avec le couteau planté dans la poitrine non loin du cœur. Ainsi, des planches photographiques versées au dossier, il résulte que la victime aurait reçu deux coups de couteau aux endroits précités.

Fort de tout ce qui précède, l’avocat général tenant le siège du ministère public a requis la culpabilité de l’accusé et sa condamnation à 15 ans de réclusion criminelle. La défense du présumé criminel représentée par Me Dominique Ongonwou Dossou, a plaidé la relaxation de son client pour cause d’irresponsabilité, et subsidiairement, l’homicide involontaire et l’application de l’article 41 du Code pénal prévoyant des aménagements des sentences.

En application des articles 232, des articles 5 tiret 1 à 5 tiret 3, de la loi N⁰ 006/2022 du 30 juin 2020 portant Code pénal, des articles 11 et 12 du Code de procédure pénale, par ces motifs, la cour a déclaré Thierry Presley Pambo coupable du crime de coups mortels. Le condamne à 11 ans de réclusion criminelle. Ceci dit, coucou n’était certainement pas saint d’esprit et de corps au moment des faits. Par ailleurs, Thérèse Mboumba, la défunte, meurt avec le couteau qu’elle avait acheté un jour avant son décès au marché du camp Boiro pour confectionner son manioc. Une triste affaire qui a mis tout le village dans une psychose généralisée.