Séraphin Moundounga interpelle « sur les menaces qui pèsent sur la paix et la stabilité au Gabon »
La crise post-électorale gabonaise née de l’élection contestée d’Ali Bongo est loin d’avoir trouvée une solution durable quand bien même son dialogue politique s’ouvre ce mardi à Libreville. C’est dans ce sens que le Dr Séraphin Moundounga, Président de l’ONG UNITE, installé en France depuis septembre 2016, interpelle dans une note parvenue ce mardi à la rédaction d’Ifo241, tous les hérauts de la paix du monde à concevoir la « paix et la stabilité au Gabon eu égard à l’indivisibilité et à l’universalité des droits de l’homme et des valeurs démocratiques, promus et défendus par tous les épris de paix, comme gage de sécurité mondiale »
Le Président de l’ONG UNITE (Union Pour la Nation l’Intégrité, le Travail et l’Egalité) pose son curseur sur les raisons qui ont conduit au rejet populaire du dernier septennat : « c’est à partir de 2013 qu’Ali Bongo s’est affranchi de tous les soutiens, hauts dignitaires gabonais ainsi que tous les amis du Gabon à l’international ; ce qui entrainé plusieurs démissions des hauts cadres du parti qui ont quitté notamment des institutions constitutionnelles ». Il faut souligner que l’ONG UNITE qu’il préside est de droit français. Elle a pour missions : la défense des droits de l’homme et autres valeurs démocratiques.
Les ingrédients d’une crise politique généralisée : retour sur le septennat d’Ali Bongo
Poursuivant ses explications M. Moundounga s’est exprimé sur la gestion opaque des finances publiques : « Les autorisations budgétaires votées par le Parlement n’ont plus jamais été exécutées de 2013 à 2016, lésées au profit des dépenses extrabudgétaires (spectacles, compétitions sportives, voyages multiples à l’extérieur...) ; ce qui a entrainé l’arrêt de plusieurs projets sociaux et chantiers d’infrastructures de base et a causé des graves dégradations de l’existant (routes, éducation, santé, eau, électricité…).
Ainsi a poursuivi le Président de l’ONG UNITE « qu’un grave cumul d’arriérés de dette intérieure ; de salaires, vacations et primes aux agents de l’État ; de pensions vieillesse des travailleurs du secteur privé ; de crédits de fonctionnement des administrations centrales, provinciales et départementales ; ainsi que des représentations diplomatiques et consulaires ; de subventions des collectivités locales, d’indemnités de chefferie traditionnelle ; de bourses et frais de scolarité et de subsistance d’étudiants au Gabon et à l’étranger. Cet engrenage a entrainé une grave déstructuration du tissu économique et du lien social ainsi qu’une méfiance politique dont l’issu est une défiance généralisée contre la personne d’Ali Bongo ».
Pour le Président de l’UNITE : « Malgré tous les appels lancés par les forces vives de la nation, le président Ali Bongo est demeuré, pendant toutes les 4 dernières années, (2013, 2014, 2015 et 2016) insensible à la détérioration généralisée du climat social, économique et politique du pays, encouragé en cela par son ancien directeur de cabinet et un sondage d’opinion mené par un cabinet international, mais aux résultats instrumentalisés. Il s’en est suivi un rejet sans précédent d’un dirigeant par toute la population et les résultats de l’élection présidentielle que tout le monde connaît ».
La crise post-électorale née du déni de démocratie perpétué par Ali Bongo
Contextualisant l’essor de cette crise post-électorale, M. Moundounga pour qui au sortir de la dernière élection présidentielle, les résultats prédisaient la victoire de Jean Ping « Ali Bongo conteste, le 30 août 2016, les résultats, en alléguant un hacker ivoirien, mais, curieusement, en refusant un recomptage transparent par confrontation des PV des bureaux de vote, tout en demandant au Garde des Sceaux Vice-premier ministre en charge de la Justice qui a refusé, parce que les résultats électoraux sur PV supports papiers ne peuvent être piratés électroniquement , de dénoncer à la télévision ce hacker ivoirien et d’instruire conséquemment le Parquet pour engager des poursuites pénales contre ledit hacker imaginaire ».
Lorsque le lendemain, le 31 août 201, le ministre de l’Intérieur explique Séraphin Moundounga « rend public les résultats falsifiés, extrajudiciairement, la par la Commission Nationale Electorale, sur la base des seules allégations du président sortant Ali Bongo, la contestation populaire s’empare de toutes les rues et se transforme en graves émeutes à Libreville et à l’intérieur du pays. La répression militaire se solde par plusieurs morts, des milliers des blessés et des centaines de disparus jusqu’à ce jour ; ainsi que des cas de tortures, enlèvements et assassinats ».
Selon le natif de Tchibanga, « à l’étape des recours, la Cour constitutionnelle refuse le recomptage transparent exigé par le peuple gabonais et par la communauté internationale. Les actions en rectification et en révisions ont aussi rejetées par la dite cour constitutionnelle. Mais il reste à l’évidence que jamais en Afrique et au Gabon, un Chef d’État n’aura été autant pris en flagrant délit de fraude électorale ».
Conséquences de la fraude électorale d’Ali Bongo : répression militaire et menace sur la paix et la stabilité du Gabon
Etayant sa démonstration, le Président de l’UNITE a déclaré : « La répression se poursuit jusqu’à nos jours ; les positions se radicalisent de chaque côté ; des charniers sont découverts au fur et à mesure ; toute l’administration est paralysée par les grèves ; la contestation des élèves et étudiants s’aggrave ; les arriérés des salaires, primes, vacations et bourses d’études s’accumulent ; les infrastructures de base se détériorent davantage ».
L’économie est au bord de l’asphyxie selon M. Moundounga « au point où les autorités de fait, multiplient des contrôles et redressements fiscaux intempestifs notamment dans des entreprises détenues par des leaders politiques ou de la société civile ainsi que des représailles et mesures de rétorsion contre des opérateurs économiques ressortissants des États membres UE et du monde libre. En riposte au rapport des observateurs de l’Union européenne, et de la résolution du Parlement européen ; plusieurs chefs d’entreprises ressortissants européens sont parallèlement poursuivis au pénal pour les intimider et paralyser leurs actions au civil ».
Au sujet du dialogue politique, Séraphin Moundounga a exprimé son scepticisme en ces termes : « Le dialogue politique de l’article 8 de l’accord de Cotonou ACP-UE, est refusé par le Président sortant Ali Bongo. Le Président élu Jean Ping a organisé un dialogue avec son propre camp et refuse de participer à celui d’Ali Bongo. Chers épris de paix, le Gabon se trouve dans un climat de terreur dont les atrocités et autres graves violations des droits de l’homme n’ont d’équivalent ni dans la période monolithique, ni dans l’histoire coloniale, ni même durant la Traite des Noirs ».
Avant de poursuivre son cri d’alarme en ces termes : « L’impasse actuelle, politique, sociale et économique, ainsi que sociétale, risque de se transformer en chaos. C’est pour prévenir le chaos que chacun est sollicité, à la fois pour une médiation internationale et pour faire usage de tous les leviers aux fins du retour à la paix.
Quelques pistes de solutions pour une sortie de crise pacifique au Gabon
Dans ce cadre et en raison du caractère inédit, unique à son genre en Afrique a martelé le Président de l’ONG UNITE« d’un chef d’État pris en flagrant délit de fraude et de maintien au pouvoir par la force, des pistes de sortie de crise, pour le retour à la paix et à la sécurité des personnes, des biens et des activités économiques, pourront passer par les alternatives suivantes : soit la reconnaissance de la victoire du Président élu Monsieur Jean Ping, mais en recherchant une construction juridique étant donné l’épuisement de tous le recours juridictionnels ».
En précisant ce qui suit : « soit encore l’organisation, sous supervision et protection internationales, d’une élection partielle dans les circonscriptions contestées de la province du Haut-Ogooué et du 2ème arrondissement de Libreville. Soit enfin la mise en place d’une transition aux modalités, aux acteurs et à la durée à déterminer, pour réviser la Constitution et les lois électorales, aux fins d’un rééquilibrage institutionnel et une transparence électorale, avant d’organiser une nouvelle élection présidentielle, sous la supervision et la protection internationales ».
Femmes et hommes épris de paix a interpellé Séraphin Moundounga « L’histoire des peuples dans leurs relations endogènes et exogènes, est jalonnée d’aspects positifs et d’aspects négatifs. Se trouvant aujourd’hui à un nouveau virage, c’est l’Afrique qui demande, c’est le peuple gabonais, composé essentiellement des jeunes à 70%, presque tous diplômés des universités et grandes écoles du monde libre, branchés aux réseaux sociaux, qi sollicitent l’intercession de chacun et de tous. C’est un peuple en danger de vie qui aspire à faire triompher son droit de choisir et de révoquer librement ses dirigeants, aujourd’hui et demain ».
« Ce faisant : les Africains vont sortir de la tyrannie pour savourer la liberté. De façon durable, tout le monde libre sera préservé des vagues d’immigration massive et invasive qui stressent leurs populations, et qui transportent certains immigrés, chevaux de Troie du terrorisme vascularisé. L’ONG UNITÉ a foi en la solidarité mondiale pour la paix au Gabon et partout dans le monde », a conclu le natif de la Nyanga.
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