Répression policière

Une marche pacifique d’élèves de Port-Gentil réprimée violemment par la police gabonaise

Une marche pacifique d’élèves de Port-Gentil réprimée violemment par la police gabonaise
Une marche pacifique d’élèves de Port-Gentil réprimée violemment par la police gabonaise © 2017 D.R./Info241

La capitale économique du Gabon Port-Gentil est marquée depuis ce matin pas des heurts et une énième répression et bavure policière sur des élèves qui manifestaient pacifiquement contre les dysfonctionnements scolaires enregistrés depuis le début de l’année. Les images des élèves grièvement blessés font réagir plusieurs gabonais à la liberté de réunion et de manifestation au Gabon suite à la crise qui secoue le secteur éducatif gabonais. Quid d’une dictature à peine voilée menée avec maestria par Ali Bongo qui incarne le pouvoir présidentielle en toute illégitimité. .

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La liberté de réunion et de manifestation est loin d’être acquise en terre gabonaise. Au moment où les pro-régimes organisent des manifestations, des regroupements à la gloire du président gabonais dont l’élection est contestée aussi par l’opposition gabonaise que par l’Union européenne. Au Gabon les opposants n’ont pas le doit de se réunir ni de manifester pacifiquement dans un lieu public. Ou même de procéder à une marche citoyenne de contestation en voulant exprimer leur droit de manifester.

Cette mesure antidémocratique s’est élargie aux élèves gabonais. Depuis ce matin à Port-Gentil, les élèves ont été violemment réprimés par la police dont l’action résulte désormais à étouffer toute manifestation citoyenne contre le régime d’Ali Bongo. A coups de matraques et de bombes lacrymogène les élèves qui ont voulu manifester contre le gouvernement gabonais qui n’arrive pas à solutionner la crise de l’éducation gabonaise ont été violentés.

Une élève grièvement blessée par la police à Port-Gentil

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Tous les observateurs de la vie politique gabonaise s’accordent pour dire que le Gabon est un pays qui s’enracine dans une dictature sanguinaire. En effet, après 42 ans de pouvoir absolu d’Omar Bongo, le Gabon est dirigé de main des fers par Ali Bongo depuis sept ans. Ainsi, les libertés publiques, de réunion libertés d’expression, d’opinions et de la presse sont régulièrement bafouées comme ce fût le cas ce matin à Port-Gentil, lors d’un mouvement d’humeur des élèves des lycées de la capitale économique. On note également des chasses à l’homme, des arrestations arbitraires des membres de la société civile libre.

La liberté de réunion est un droit chargé d’histoire. Si la liberté d’expression et la liberté de réunion sont deux libertés distinctes, l’une est la condition sine qua non du libre exercice de l’autre. Que ce soit en privé ou en public dans un régime démocratique, clandestinement dans un régime répressif et dictatorial comme c’est le cas au Gabon, les êtres humains où qu’ils vivent sont naturellement mués par le besoin irrépressible de se réunir et de manifester dans le respect des lois.

La liberté de réunion est une liberté fondamentale en ce qu’elle est inhérente à la nature humaine ; la liberté de réunion est au fondement de tous les échanges entre les hommes et constitue le support indispensable à la libre communication de leurs pensées. Consubstantielle à la liberté d’expression, la liberté de réunion assure à l’orateur la possibilité d’une diffusion plus large de son message que dans la sphère privée et se trouve ainsi au fondement de toute liberté politique dans une société démocratique.

Plus une ombre ne fais aucun doute à ce constat : depuis 2009, Ali Bongo Ondimba a consolidé une autocratie répressive par le biais de sa nouvelle oligarchie, composé des nouveaux riches, hauts cadres de l’administration gabonaise, hommes politiques restés fidèles, des nouveaux affairistes mafieux (Seydou Kane, Maixent Accrombessi, Roberto Tomasini, famille Michel Tomi), lobbys occidentaux (entreprises du CAC40 français, Bolloré, Eramet, Veolia) et tous les réseaux françafricains.

Le Gabon est un pays véritablement insécure où se revendiquer de l’opposition, où s’exprimer contre le régime PDG, au pouvoir depuis 1968 est un crime de lèse majesté. Le régime dictatorial gabonais souhaite comme à l’époque du stalinisme et du communisme chinois que tout le peuple fasse les louanges de son bourreau royal incarné par Ali Bongo Ondimba. Plusieurs questions s’imposent : comment vouloir organiser un dialogue dit national en réprimant dans le sang la jeunesse gabonaise ? Comment vouloir aplanir la crise politique en poursuivant des exactions contre l’expression citoyenne ? Sommes-nous résolument face à un régime qui n’a que pour credo la répression, les arrestations arbitraires, les tueries sans fin ?

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