Volte-face

Raymond Ndong Sima réagit aux critiques sur son ralliement à Ali Bongo

Raymond Ndong Sima réagit aux critiques sur son ralliement à Ali Bongo
Raymond Ndong Sima réagit aux critiques sur son ralliement à Ali Bongo © 2016 D.R./Info241

Arrivé 4e avec 1432 voix selon les chiffres officiels de la Cour constitutionnelle, le candidat malheureux Raymond Ndong Sima s’est défendu hier de son ralliement à Ali Bongo dont il était pourtant l’un des 9 rivaux à la présidentielle gabonaise du 27 août. Pour l’ancien Premier ministre d’Ali Bongo, ce volte-face s’explique par le fait qu’il « respecte les institutions de la République » dont pourtant il avait « fait la preuve qu’elles ne fonctionnent pas correctement ».

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Dénonçant « un déferlement d’injures et de menaces » depuis qu’il a couragement fait partie des 4 petits candidats malheureux à avoir honorés de leur présence l’investiture d’Ali Bongo mardi dernier, celui qui obtenu 0,42% des suffrages s’étonne que les chancelleries occidentales pourtant critiques sur cette élection présidentielle et présentes à cette cérémonie, n’aient pas été « l’objet de critiques particulières ».

Celui qui obtenu 0,42% des suffrages exprimés avec son projet de société à la dernière présidentielle précise que « Lorsque l’Estuaire et l’Ogooué-Maritime, qui représentent 52% de l’électorat, ont un taux de participation de 46% à une élection majeure, il faut s’interroger sur le contenu de l’offre politique faite au pays ». Il admet que cette offre dont la sienne, particulièrement peu plébiscitée dans les urnes (0,42%), « est restée loin des préoccupations des électeurs ».

Plus encore, Ndong Sima justifie sa position actuelle par le fait qu’il « n’envoie pas aux gaz et aux balles (en caoutchouc ou réelles) une jeunesse dont une partie est excitée par des consommations de produits qui lui font perdre la tête ». Il proteste contre les « pyromanes qui jettent de l’huile sur le feu en poussant la population à l’affrontement et à l’insurrection, à mains nues, contre des troupes légales entraînées et armées sans, en contrepartie, vouloir en assumer les conséquences ».

En clair, il préfère se résigner à collaborer avec une « République » qui tire sur sa jeunesse à « mains nues » car ne pouvant accepter d’être de ceux qui la pousserait à l’insurrection pour se faire tuer par « des troupes légales » dont il respecte l’esprit « républicain ». Voilà qui est dit !

Voici l’intégralité de la réaction de Raymond Ndong Sima publiée le 1er octobre sur sa page Facebook :

Démocratie, que tu es loin !

J’ai le courage de mes opinions et je les revendique.

Je n’appartiens pas à cette catégorie de pyromanes qui jettent de l’huile sur le feu en poussant la population à l’affrontement et à l’insurrection, à mains nues, contre des troupes légales entrainées et armées sans, en contrepartie, vouloir en assumer les conséquences.

Je n’envoie pas aux gaz et aux balles (en caoutchouc ou réelles) une jeunesse dont une partie est exitee par des consommations de produits qui lui font perdre la tête. Je ne peux pas adhérer à des stratégies qui se donnent des objectifs quantitatifs de morts dans le but de faire intervenir les Nations Unies.

Je ne compte pas sur les réactions épidermiques de certaines provinces qui ont les nerfs à fleur de peau et se posent généralement des questions après avoir réagi.

Je ne crois pas qu’une élection soit un rendez-vous que le pays se donne tous les sept ans pour s’insulter, se diviser, s’entretuer, en un mot, pour s’entredéchirer.

Je défends des positions difficiles, peut-être, mais claires et conformes à l’esprit républicain. Ma présence à la prestation de serment du candidat déclaré élu par la Cour Constitutionnelle a déclenché un déferlement d’injures et de menaces qui en dit long sur les convictions démocratiques de ceux qui les profèrent.

Dans une République, espace dans lequel nous prétendons être, on commence par respecter les institutions. Au besoin, on fait la preuve qu’elles ne fonctionnement pas correctement. C’est bien ce que j’ai fait en allant à la Cour Constitutionnelle contester les décisions de la CENAP avant le début de la campagne. C’est encore ce que j’ai fait sans rencontrer le moindre écho (y compris chez ceux qui se plaignent aujourd’hui) en disant avec insistance que les préparatifs étaient bâclés et qu’il fallait reporter l’élection.

Je note au demeurant que les ambassadeurs des Etats Unis, de l’Union européenne et de différents pays européens qui ont dénoncé des failles dans ce processus électoral sont venus à cette prestation de serment, représenter leurs pays et ont validé par la même occasion cette élection. Cette présence ne fait pas pour autant l’objet de critiques particulières.

Le temps des bilans vient et chacun devra répondre de ses stratégies et non chercher à s’exonérer et même s’absoudre de ses erreurs en couvrant d’injures ceux qui ont eu le malheur d’exprimer des points de vue différents. Et ce n’est pas le vacarme sur le net qui y changera quelque chose.

Lorsque l’Estuaire et l’Ogooué-Maritime, qui représentent 52% de l’électorat, ont un taux de participation de 46% à une élection majeure, il faut s’interroger sur le contenu de l’offre politique faite au pays. Il faut admettre que cette offre est restée loin des préoccupations des électeurs puisque cela veut dire que 54 électeurs sur 100 enrôlés ne sont pas allés voter, ne se sont pas sentis concernés. La classe politique a là un problème. On ne peut pas, c’est bien connu, se prévaloir de ses propres turpitudes et de ses erreurs.

Alors que tous ceux qui m’adressent injures et menaces souvent derrière de courageux pseudonymes les gardent pour eux et commencent plutôt leur examen de conscience. De toute façon un jour ils sortiront de leur anonymat.

J’ai le courage de mes opinions et je les revendique. Je suis un républicain et je respecte les institutions de la République. Je n’approuve pas toujours ce qu’elles font mais je m’inscris dans la légalité. On ne construit pas un pays dans la haine mais dans le dépassement et le surpassement de soi ; dans la concorde et la fraternité.

Raymond Ndong Sima

@info241.com
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