Transparence électorale

Présidentielle 2023 : Le Gabon ne veut plus d’observateurs de l’Union européenne !

Présidentielle 2023 : Le Gabon ne veut plus d’observateurs de l’Union européenne !
Présidentielle 2023 : Le Gabon ne veut plus d’observateurs de l’Union européenne ! © 2023 D.R./Info241

C’est la bombe lachée lors du déjeuner de presse organisée ce mercredi à Libreville par l’ambassadrice de l’Union européenne (UE) au Gabon. Pour la prochaine présidentielle d’août, il n’y aura plus de mission d’observation électorale de l’Union européenne. Les autorités gabonaises reprochent à la mission déployée lors de celle de 2016 ses vives critiques sur le processus ayant conduit à la réélection controversée d’Ali Bongo. Il semble que le pouvoir de Libreville ne veut plus prendre le risque d’une nouvelle flambée de critiques européennes dont une résolution avait dénoncé « diplomatiquement » sa réélection.

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Ali Bongo et son gouvernement ne veut plus voir d’observateurs européens pour la prochaine présidentielle. Les autorités de Libreville auraient actées ce compromis lors de la reprise du dialogue entre les deux parties en 2019, interrompu justement après l’incident de la présidentielle d’aout 2016. Moins passifs que leurs confrères africains, les observateurs européens avaient clairement dénoncé la réélection d’Ali Bongo dans un rapport de mission très défavorable.

Une gifle diplomatique toujours dans les mémoires

On se souvient que sur la base d’allégations provenant de sa mission électorale rapportant de nombreux trucages électoraux imputés au camp d’Ali Bongo, le Parlement européen de Strasbourg avait adopté la résolution 2017/2830(RSP) le 14 septembre 2017 condamnant la répression de l’opposition au Gabon. Un crise de lèse majesté pour le pouvoir de Libreville qui avait crié au partis pris de la mission de l’UE.

Ce qui avait le chic de crisper les relations entre les deux parties. Un incident diplomatique international à sa « victoire » que ne veut pas s’autoriser Ali Bongo qui veut une 3e victoire présidentielle qui se veut cette fois apaisée et sans bavure. En effet, même durant la campagne électorale de cette présidentielle controversée le gouvernement gabonais était allé jusqu’à demander l’expulsion de son territoire d’un observateur de l’UE, jugé proche du rival d’Ali Bongo, Jean Ping.

Transparence électorale alambiquée

Un « parti pris » que le régime de Libreville a conjuré avec cet accord de non participation de la mission européenne pour le scrutin à venir d’août 2023. Un signe que les tensions entre l’administration d’Ali Bongo et l’Union européenne sur les questions de transparence électorale ont toujours autant la dent dure. Espérons que la concertation convoquée par Ali Bongo la semaine permette enfin au pays de parvenir à organiser des présidentielles dont l’issue soit acceptée de tous. Le tout sans contestation et crise post-électorale, arrestation ou effusion de sang.

Pas sur que l’absence d’observateurs plus critiques que ceux africains augure d’une présidentielle sans accroc. Ce d’autant que dénoncer les observateurs et leur parti pris présumé, les autorités gabonaises semblent finalement accuser toute la mission et celles à venir. Une mission de l’UE qui avait pourtant été appelé par Ali Bongo pour faire une évaluation, impartiale et objective, de l’élection présidentielle du 27 août 2016 au regard des normes internationales et régionale ainsi que des lois gabonaises. L’essai ne semble pas avoir été concluant pour le régime de Libreville.

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