Port-Gentil : Plusieurs familles gabonaises sans abri après un violent orage
À Port-Gentil, c’est devenu la tradition : chaque année les populations de la capitale économique gabonais souffrent des méfaits de la saison des pluies. Ce jeudi 10 novembre 2022, avec les premières pluies du mois, plusieurs familles sont une nouvelle fois sous les eaux. Plusieurs toitures ont été arrachées, le centre-ville, les écoles, églises ainsi que le marché sont inondés. Tel est le bilan de l’orage qui s’est abattu dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale économique.
Un jour de pluie a suffi pour que les habitants de plusieurs quartiers de Port-Gentil se retrouvent les pieds dans l’eau. Les meubles de la maison de Pamela Divassa, reposant autrefois sur des briques au-dessus de l’eau, ont tous été submergés ainsi que les pièces de sa maison jusqu’à hauteur des genoux. « J’ai tout perdu, je n’ai rien récupéré. Là, je ne sais où je vais dormir avec mes enfants. La maison est remplie avec de l’eau. C’est la première fois que je vois les toitures qui s’envolent. Vraiment s’il vous plait qu’on nous vienne en aide ! », a déploré à Info241 une mère de famille qui ne sait plus à quel saint se vouer.
Le calvaire des riverains ce matin
Au plus grand agacement de dizaines de milliers d’habitants de la ville, ce scénario se répète chaque année au moment des pluies. Au quartier Mini-Prix dans le 2e arrondissement, le bilan est lourd. On enregistre plus d’une dizaine de familles à la belle étoile. Les fortes pluies enregistrées dans la nuit de mercredi jusquà ce jeudi 10 novembre 2022, ont provoqué des désagréments énormes pour les populations de Port-Gentil et sa banlieue. « Ça fait deux fois que je subi le même coup et au même mois. J’avais dû sortir ma cachette pour arranger mais rien. Là, je suis dehors avec les enfants. Quand la toiture a sauté, une latte est venue tomber sur la tête de mon enfant. Les moyens pour l’emmener à l’hôpital je n’ai pas. Je demande juste de l’aide ! », implore Cécile, une commerçante qui a tout perdu.
Une vue du marché Grand village
La conséquence de ces pluies font que les routes sont quasiment impraticables, des maisons sous les eaux. C’est le cas par exemple du centre-ville, non loin du tribunal. Là-bas plusieurs conducteurs ont dû abandonner sur place leurs véhicules littéralement engloutis par les eaux. À la Documentation, le constat est le même. Pire, la cathédrale Saint-Louis, le marché du Grand village, les écoles publiques primaires urbaine 1 et 2 et bien d’autres, ont été pris d’assaut par les eaux. Les fortes précipitations ont replongé la capitale et sa banlieue, dans les affres des inondations. « Et c’est reparti ! On ne peut pas se plaindre, nous sommes habitués à ça chaque année. Y’a aucune politique réelle d’assainissement concernant Port-Gentil », regrette désespérément François Matsanga.
Une vue du niveau des eaux à la Documentation
La nappe phréatique, il faut le préciser, n’est pas très loin du niveau du sol. Aussi, dans la capitale économique, les réseaux d’évacuation des eaux usées, ne sont pas dimensionnés pour résister aux fortes précipitations. D’où les inondations à la tombée de la moindre goutte d’eau. En outre, le plan de curage des caniveaux et d’assainissement initié par le maire Gabriel Tchango ne porte toujours pas ses fruits. Voici donc le nouveau paysage de Port-Gentil, cette ville oubliée. Plus que jamais se pose la nécessité pour le gouvernement de reloger les populations avant que Port-Gentil, cette presqu’île ne disparaisse. C’est du moins ce que suggèrent les experts en environnement.
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