Crise post-électorale

La contestation citoyenne gabonaise contre l’élection d’Ali Bongo réprimée par les forces de l’ordre

La contestation citoyenne gabonaise contre l’élection d’Ali Bongo réprimée par les forces de l’ordre
Une vue des courageux gabonais qui ont osé manifesté leurs droits © 2017 D.R./Info241

Presqu’un an après l’élection présidentielle du 27 août 2016, la crise post-électorale demeure et paralyse tout le pays. Les violences et les massacres des citoyens, exécutés par le régime d’Ali Bongo pour imposer par les armes son élection à la tête de la République gabonaise ont laissé des traces indélébiles. Répondant à l’appel de la désobéissance civile et de la contestation pacifique lancé le 18 août par Jean Ping, en « Président élu » du Gabon, les villes de Port-Gentil, Libreville, Oyem, Tchibanga et Omboué ont bravé les intimidations et la répression violente des forces de l’ordre voulant empêcher l’expression des libertés publiques.

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L’appel de mobilisation citoyenne de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping qui revendique toujours sa victoire à la présidentielle semble avoir été entendu. Malgré la mise en place d’un gouvernement qualifié d’ouverture, le Gabon est loin d’avoir retrouvé un climat social et politique stable. Et ce, malgré l’obsession du régime controversé de Libreville de vouloir tourner la page macabre des élections présidentielles de 2016. Face à la volonté des citoyens d’exercer dans un élan pacifique les libertés et droits fondamentaux garantis par la Constitution gabonaise, le régime contesté d’Ali Bongo a fait le choix de la répression civile et des privations régulières des libertés publiques. Au Gabon, la dictature se durcit davantage, mais la population qui a en partage la précarité et la misère sur bien des plans, attend des changements qui ne viennent pas, avec le sentiment que les principales préoccupations des pouvoirs publics sont trop éloignées de leurs besoins existentiels.

Dans son discours solennel à la nation gabonaise, Jean Ping, en président élu de la République gabonaise avait déclaré : « Nous devons briser les lourdes chaines qui entravent le bon déroulement de notre histoire. Ces lourdes chaines ont une origine, la dictature ; mettons-y définitivement fin par la démocratie. Nous avons là, l’occasion de montrer au monde la force et la détermination de notre peuple. Depuis le 31 Août 2016, date du braquage de votre vote, vous avez toujours manifesté votre volonté d’en découdre par tous les moyens avec ce régime. A partir de ce jour, je ne vous retiens plus. En conséquence, je demande aux populations de l’Estuaire, du Haut-Ogooué, du MoyenOgooué, de la Ngounié, de la Nyanga, de l’Ogooué-Ivindo, de l’Ogooué-Lolo, de l’OgoouéMaritime, du Woleu-Ntem et tous les Gabonais de la diaspora, de se lever comme un seul homme, pour marquer solennellement, mon arrivée au pouvoir ».

Des gabonais de Port-Gentil battant le pavé malgré la répression des forces de l’ordre

Ce message fort tant attendu n’a pas tardé d’avoir un écho sur le territoire national. A Port-Gentil, « la rebelle », capitale économique du Gabon notamment, les partisans de Jean Ping ont manifesté vendredi mais ont été dispersés violemment par la police gabonaise. Et pourtant explique M. Féfé Onanga, représentant de la coalition pour la Nouvelle République qui a vu son QG cassé par les forces de l’ordre et sa mère de 88 ans grièvement blessée, « nous avons le droit de manifester et d’exprimer notre liberté d’opinions face à l’oppression. Nous n’allons rien lâcher, Ali Bongo occupe illégalement et illégitimement le poste de président de la République et le monde entier le sait. Et malgré les intimidations et les violences perpétrées par des agents de la police et de la gendarmerie aux ordres qui ont pourtant le rôle de protéger et d’encadrer les manifestations citoyennes, nous allons poursuivre nos actions de contestaion. Et nous invitons tout le peuple gabonais à emboîter le pas. C’est l’heure de la libération nationale. Tous Gabons où qu’il soit doit se lever contre la dictature d’Ali Bongo  ».

Une des citoyens mobilisés au QG de Jean Ping

Même constats, du côté d’Oyem au nord du Gabon et dans la capitale gabonaise, Libreville, les sympathisants de Jean Ping menés par l’édile de la ville septentrionale Sieur Vincent Essone Mengue, se sont vus bloquer l’accès de la voie publique par les forces de l’ordre où les cortèges des manifestants avaient prévu circuler et extérioriser leur désarroi au coup d’état militaro-électoral d’Ali Bongo. « De toutes les vertus, la justice est celle qui concourt le plus au bien commun des hommes » disait à juste titre Jean-Jacques Rousseau. C’est bien cette pensée qui résonne dans le cœur des citoyens gabonais qui subissent toujours les affres du régime tyrannique d’Ali Bongo qui a fait le choix de la violence pour, semble-t-il, maintenir leurs privilèges et leur soif d’enrichissement illicite en embrigadant le sommet de l’Etat gabonais. Face à ce défi, une mentalité de résistance gabonaise émerge. Ce fût le cas à Tchibanga dans le sud-ouest du Gabon, où les citoyens gabonais ont battu le pavé et ont manifesté à la place de l’indépendance.

Les gabonais déterminés contre le régime d’Ali Bongo

Rappelons que dans son discours solennel à la nation du 18 août 2017, Jean Ping s’est montré très déterminé à faire respecter le vote démocratique du peuple gabonais qui doit à son tour désormais jouer sa partition citoyenne. Le « Président élu » du Gabon avait déclaré ce qui suit : « Oui, mes chers compatriotes, le Gabon nous survivra. Il survivra à nos enfants et à toutes les générations qui suivront. Il est venu le temps pour nous de nous réapproprier ce chemin qui mènera au triomphe de tous nos principes, de toutes nos valeurs, de tout ce qui fait de nous un Grand Peuple. Car il n’y a pas d’indépendance sans le respect de la souveraineté du peuple ».

S’exprimant sur la médiation internationale pour la passation des charges pacifiques, Jean Ping avait indiqué : « Nous avons tout tenté pour que ceux qui ont choisi de régner par le sang des Gabonais retrouvent la raison et la sagesse. Mais, vous le constatez vous-mêmes, rien n’y a fait. Ils ne sont obnubilés que par une volonté aveugle de s’accrocher par tous les moyens au pouvoir, un pouvoir que les Gabonaises et les Gabonais leur ont clairement refusé, le 27 Août 2016. Il est donc temps que nous soyons les maîtres de notre destin commun. Et cela nul Homme, nulle arme, nul système ne peut le faire à notre place ».

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