Education Nationale

Les jeunes de l’UPG dénoncent la mort de l’école de la République orchestrée par le régime d’Ali Bongo

Les jeunes de l’UPG dénoncent la mort  de l’école de la République orchestrée par le régime d’Ali Bongo
Les membres du MJU lors d’une action de sensibilisation politique © 2016 D.R./Info241

La crise post-électorale gangrène tous les secteurs clés de la société gabonaise, l’éducation des jeunes, pilier d’une nation n’est pas en reste. Dans une interview accordée ce mercredi à Info241, Elza Ritchuelle Boukandou, présidente du Mouvement des Jeunes Upégistes, tendance aile loyaliste présidée par Moukagni-Iwangou, s’exprime sur la crise de l’éducation nationale en affirmant que « l’école de la République est en danger, malgré les dévouements des enseignants et des personnels éducatifs ». Selon la juriste gabonaise très engagée pour une alternance démocratique aux côtés du président élu Jean Ping, le système éducatif gabonais est en panne faute d’une politique publique efficace.

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Interrogée sur les contours de la conférence de presse que le Mouvement des Jeunes Upégistes (MJU) a récemment tenue à Libreville Mme Elza Ritchuelle Boukandou, présidente du MJU a déclaré ce qui suit : « J’ai souhaité évoquer avec la presse un sujet qui préoccupe chacun d’entre nous, celui de l’avenir de nos enfants et de ce qu’est devenue l’école de la République. Comme moi, vous avez certainement constaté qu’après une succession de crises au sein de l’éducation nationale, aujourd’hui l’école de la République est en danger ? ».

Au rebours, du mutisme et de la passivité criarde du Conseil National de la Jeunesse du Gabon, sur les problématiques de jeunesse, la présidente du MJU a expliqué à Info241 pourquoi selon elle l’école de la République est en danger, « Elle est en danger, malgré le dévouement des enseignants et des personnels éducatifs, que je veux respectueusement saluer ici. Elle est en danger, parce qu’on ne lui a pas donné les moyens de s’adapter à la massification de l’enseignement et à la diversité infinie des réalités de nos enfants. Elle est en danger parce qu’elle subit les conséquences d’une absence de politique publique de l’éducation nationale ; Elle est en danger parce qu’elle est victime du nivellement généralisé et du refus de l’excellence  ».

Pour Mme Boukandou Elza, « Au fond, le danger de l’école que nous percevons aujourd’hui tous avec la succession de mesures mortifères pour l’éducation, c’est le danger de la République. L’école de la République doit être tout à la fois le socle de notre contrat social et la pierre angulaire de notre identité nationale. La République doit construire l’Ecole et l’Ecole doit instruire les enfants de la République. C’est ce lien indissoluble entre la République et l’Ecole qui explique l’attachement passionnel des upegistes à la question de l’enseignement ».

La présidente des jeunes de l’UPG, Elza Ritchuelle Boukandou

Tout en soulignant que « cette école de la République que le gouvernement du hold up est en train de saccager comme il sait si bien le faire, nous en sommes tout autant les produits que les dépositaires, c’est pourquoi nous devons la protéger par un consensus national. C’est le jour où la gangrène de l’autoritarisme a pénétré l’école, que l’école a été plongée dans ce danger qui, semble s’enraciner et, ne pas avoir de fins pour tant de familles. A partir du moment où l’école est devenue un instrument aux mains des politiciens sans politiques, des pédagogues de laboratoires et des sociologues de salon, elle a fini par devenir un enjeu partisan au détriment d’un peuple ».

Pour la juriste gabonaise, figure éminente de la jeunesse de l’opposition gabonaise, « L’école que chacun rêve de voir sanctuarisée est soumise depuis des décennies au diktat du rabais et du nivellement par le sous-sol dont certaines forces politiques se font le relais. Après avoir institué la terreur politique, le PDG et ses alliés sont en voie de conceptualiser la terreur scolaire, c’est ainsi qu’ils ont décidé non plus seulement de sacraliser les inégalités dans l’accès à l’école, mais aussi au contenu même de l’enseignement public. Après avoir pris en otage le peuple gabonais, ils s’attèlent désormais à prendre en otage nos pensées. Nous ne l’acceptons pas  ».

Nous vous livrons dans les lignes qui suivent un des temps forts de la conférence de presse animée par la présidente du MJU, Elza Ritchuelle Boukandou sur la crise de l’éducation nationale en terre gabonaise.

J’en veux pour exemples, la transformation des écoles primaires en collège d’enseignement secondaire ou la réforme des coefficients qui a été décidée sans aucune concertation et que l’on veut imposer à marche forcée. Je ne veux pas d’un ministre de l’éducation qui se fixe pour objectif premier de « sauver les apparences ». Je ne veux pas d’un ministre qui organise une école pour demander aux enfants de répondre aux angoisses politiques des adultes. Je veux d’un ministre de l’éducation nationale qui aura à cœur de donner à tous les enfants un égal accès à l’éducation. L’école doit faire la promotion de tous pour assurer la sélection des meilleurs.

Je veux rappeler que ce sont les familles les plus modestes qui ont le plus besoin d’une école qui pratique l’exigence. Si, comme nous le déplorons, l’école ne favorise pas l’accès à l’école, alors nous creuserons infiniment les inégalités. Car aujourd’hui nous constatons que l’école gabonaise est incapable de transmettre les savoirs, de former les esprits et émanciper les citoyens de toute la république.
Dans la politique de terreur scolaire, je veux dénoncer la sordide campagne de dénigrement organisé contre les syndicalistes de l’éducation, et je veux rendre ici un hommage mérité à Jean Remi YAMA et sa suite pour la dignité avec laquelle ils battent pour que nos enfants apprennent dans des conditions minimales de réussites.

Ces enseignants sont l’une des clés de voûte de la méritocratie républicaine. Les fragiliser c’est menacer tout l’édifice car sans enseignants il n’y a pas d’enseignement. Je veux dire aux enseignants que je respecte profondément la mission qui est la leur et, au nom des jeunes upégiste je leur exprime tout notre soutien. Je connais peu de métiers si exigeants, si importants que celui d’enseigner. Je sais que la dégradation perpétuelle des conditions de travail touche d’abord l’enseignant. Ils sont les victimes quotidiennes des violences, de la paupérisation, d’une administration qui s’est politisée au point de considérer les syndicalistes comme des adversaires politiques.

Insulter, menacer un enseignant, c’est bien s’en prendre à la République. Je veux dire aux enseignants, que nous entrons dans une nouvelle République il nous faut établir un pacte de confiance, il nous faut une nouvelle histoire de la République et de son école. J’ai enfin une autre conviction, en tant que présidente d’un mouvement politique autonome, je veux que pour l’école il y ait davantage de place pour l’autonomie.

L’autonomie du professeur dans sa classe. Faisons confiance à son expérience. Il n’a nul besoin des circulaires ministérielles pour savoir comment enseigner.
L’autonomie des établissements. Ils doivent pouvoir s’adapter à leur environnement. Composer leur administration, constituer des classes, modifier leur organisation. Un élève qui fait 5 Km à pieds pour arriver en classe ne peut pas être traité comme un élève qui fait à peine deux cent mètre dans une voiture climatisée entre son domicile et l’école.

Enfin, je dirai que reconstruire l’école de république c’est restaurer l’autorité de l’Etat. L’Ecole c’est la question du Gabon, et nous l’avons à cœur. Un Gabon pour tous à l’abri du besoin et de la peur, c’est un Gabon engagé pleinement dans une ambition pour une école républicaine. Nous y arriverons..

@info241.com
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