Flagrant délit

Jeune Afrique accuse le Premier ministre gabonais de faire des « fake news » à son encontre

Jeune Afrique accuse le Premier ministre gabonais de faire des « fake news » à son encontre
Issoze Ngondet volant au secours du candidat PDG opposé à Barro Chambrier à Libreville © 2018 D.R./Info241

Décidément le second tour des législatives de ce samedi promet d’être épique. Dernière frasque en date, un imbroglio médiatique entre le Premier ministre gabonais Emmanuel Issoze Ngondet et l’hebdomadaire Jeune Afrique. Nos confrères accusent Issoze Ngondet d’avoir produit des « propos imaginaires » à son endroit tandis que le Premier ministre dit avoir avoir été conseillé par l’hebdomadaire pour faire barrage par tous les moyens à l’opposant Alexandre Barro Chambrier, candidat au second des législatives dans le 4e arrondissement de la capitale gabonaise.

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Rien ne vas plus entre Jeune Afrique et Emmanuel Issoze Ngondet. Le média panafricain connu pour son soutien indéfectible aux régimes présidentiels du continent semble ne pas assumer ses "conseils" donnés au Premier ministre gabonais pour que celui-ci apporte son soutien à l’adversaire d’Alexandre Barro Chambrier, en ballottage dans le 1er siège du 4e arrondissement de Libreville pour le second tour des législatives de ce samedi.

Une photo de la causerie organisée en soutien à Ndong Ekomi

Un conseil suivi à la lettre puisque dans un extrait vidéo de campagne distillé, Emmanuel Issoze Ngondet a laissé clairement entendre que son soutien à Séverin Pierre Ndong Ekomi aurait été soufflé par l’hebdomadaire. Ceci en vue de « mettre un terme à la présence de Barro Chambrier, alias Satanas, au 4e arrondissement ». Prêtant ainsi des ambitions présidentielles pour 2023 à l’opposant qui pourrait se servir de sa probable stature de député pour faire de l’ombre à Ali Bongo.

"Sa stratégie : il sait que le Jaune [Jean Ping, ndlr] ne peut ne plus être candidat parce qu’il est aujourd’hui un peu plus âgé... Il sait que Moukombo [Guy Nzouba Ndama, ndlr] a été battu, donc il n’a plus de force. Il [Barro Chambrier, ndlr] pense que c’est son heure : il a 60 ans. Et il est élu député, il va se présenter chez nous comme le chef de l’opposition, mais surtout à l’étranger. Parce qu’il aime beaucoup parler à l’étranger", a lâché Issoze Ngondet jeudi lors d’une causerie en soutien à Ndong Ekomi.

L’extrait vidéo du soutien du Premier ministre à Ndong Ekomi accusant Jeune Afrique

Et de poursuivre, "Les gens de Jeune Afrique m’ont appelé pour dire ’mais pourquoi vous ne faire rien pour mettre un terme à la présence de Barro Chambrier, alias Satanas, au 4e arrondissement ?’ ", a fièrement confessé publiquement l’hiérarque du parti d’Ali Bongo au cours de cette causerie publique. Et de conclure : "Il ne faut donc pas lui donner l’occasion d’aller à l’Assemblée (nationale) et se construire une trajectoire pour la présidentielle 2023. On met fin à tout ça samedi", a laissé entendre Issoze Ngondet.

Alexandre Barro Chambrier probable épouvantail anti-Bongo en 2023, selon Issoze Ngondet

Des "des propos imaginaires" rétorque hier soir l’hebdomadaire sur son site internet. Relevant au passage une "fake news" du Premier ministre gabonais. Des accusations tout de même lourdes contre le chef de la primature gabonaise qui aurait donc imaginé avoir été appelé par « des gens de Jeune Afrique ». L’hebdomadaire qui tient à soigner son image indique être coutumier de pareil faits de "fake news" sur le continent en période électorale.

Qui ment alors dans cette affaire ? Issoze Ngondet ou Jeune Afrique ? Difficile de trancher tant on connait le passé brumeux de l’hebdomadaire avec les "tyrans" du continent et le sérieux que semble afficher Issoze Ngondet en tenant ses propos qui pourraient loin d’être "imaginaires". Seul un nganga érudit pourrait dire qui des deux diffame l’autre !

@info241.com
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