Front social

Grève des transports à Port-Gentil : le mouvement d’humeur levé sous réserve

Grève des transports à Port-Gentil : le mouvement d’humeur levé sous réserve
Grève des transports à Port-Gentil : le mouvement d’humeur levé sous réserve © 2022 D.R./Info241

La grève des transports à Port-Gentil n’aura duré que quelques heures ce vendredi. Lancé à l’appel de la Fédération gabonaise des syndicats des transports et assimilés (FEGASTA), le mouvement de grève a été levé vendredi sous réserve d’une période d’observation de 10 jours au terme d’un entre les syndicats, les autorités provinciales et les forces de l’ordre. Le point d’achoppement étant le racket policier des taxis de la commune.

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En effet, il ne se passe plus un seul jour, une semaine voire un mois sans qu’un contrôle de routine ne soit effectué par les forces de l’ordre dans des espaces réduits. Ils opèrent régulièrement sur la route principale Forasol-N’tchéngué, mais également dans les quartiers comme Tournant SEEG, Transfo, Tobia, Château et au marché du Grand village pour ne citer que ceux-là. Aux dires des transporteurs en commun, ces contrôles réguliers seraient devenus comme une sorte de « tontine » où chacun passe verser à tour de rôle ses 500, 1000 et même 2000 FCFA à chaque checkpoint. Et ceci, au nez et à la barbe du gouverneur de la province et des commandants des forces de l’ordre qui se terrent dans un mutisme qui ne dit pas son nom.

Le racket policier en ligne de mire

Eu égard à ce phénomène, la FEGASTA a ainsi lancé le vendredi une grève générale illimitée de 10 jours inclus. Elle condamne avec fermeté le phénomène grandissant de racketage orchestré quotidiennement par les éléments de la police et leurs collègues de la gendarmerie. En effet, unis comme un seul homme, les près de 2000 taxis que comptent la ville du sable, ont décidé collégialement de mettre fin à ce qu’ils considèrent comme étant une « injustice ». En signe de protestation, ils ont garé leur véhicule afin que l’autorité provinciale trouve des solutions pérennes visant à garantir la sérénité dans ce secteur des transports.

Les leaders de la FEGASTA vendredi

« L’autorité a devant les forces de l’ordre pris la décision de mettre un terme à cette situation. Car c’est le point qui fâche les taximen. Cette décision vient à point nommé », a déclare à Info241 Albert Bernard Bongo Essono, président de la FEGASTA. Ainsi, après juste six heures de grève intense, le syndicat a décidé ce même jour, de suspendre son mouvement sous réserve. Ce, après un tour de table avec le gouverneur de la province de l’Ogooué-Maritime, Paul Ngome Ayong, en présence des deux corps de sécurité précités.

Une levée de grève sous réserve

En d’autres termes, la mise en réserve de cette grève durant ces dix jours, sera sanctionnée après observation de l’avancée des négociations par l’obligation de la FEGASTA affiliée à la COSYGA, d’entrevoir d’autres négociations avec l’autorité provinciale aux fins que cette levée du mouvement soit consignée dans un procès-verbal. C’est du moins ce qui ressort de cette rencontre tenue vendredi à partir de 11h selon les règles et procédures syndicalistes.

« Nous avons levé le mouvement sous réserve. Mais il y a dix jours d’observation. Si ça ne se passe pas comme convenu, on reprendra la grève et là, avec plus de détermination et d’engagement. C’est suite au respect des procédures que ça été levée », a affirmé Albert Bernard Bongo Essono. Ce mouvement qui a touché tous les secteurs d’activité de la ville a pour revendication principale, le racketage. Hormis ce point tant décrié, d’autres ont été également épluchés au peigne fin par le gouvernement. Parmi lesquels l’augmentation du nombre de passagers, l’augmentation du temps de travail etc.

Vers la fin du racket policier ?

Des points qui ont surtout trouvé un écho favorable suite aux dernières décisions prises récemment par le chef de l’État mettant fin aux restrictions gouvernementales. En revanche, le point sur l’expertise, une compétence émanant du ministère des transports et non aux services de la mairie de Port-Gentil, reste toujours d’actualité.

Les deux institutions ont été saisies par la FEGASTA en effet, pour qu’un accord soit trouvé dans les plus brefs délais. Tout compte fait, la FEGASTA reste confiante quant à la suite des négociations et reste tout de même méfiante en ce qui concerne un retour imminent des agents verbalisateurs dans leurs zones de contrôle et de confort. Cependant, elle s’engage à favoriser le dialogue et à garantir un apaisement dans ce secteur pour le bonheur du plus grand nombre.

« Nous sommes contents car près des six points ont été pris en compte. Le bureau provincial a assisté aux négociations. Si il y a un comportement déviant, s’ils ne respectent pas l’observation des dix jours, à ce moment ils seront quoi faire pour rentrer en grève puisqu’ils sont dotés de tous les mécanismes nécessaires », a conclu le président de la FEGASTA. La tension sociale reste néanmoins vive à Port-Gentil fragilisée par une crise économique sans précédent dû à la chute du prix de baril de pétrole.

@info241.com
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