Du chanvre et des bijoux à l’origine d’une rixe mortelle entre « frères » gabonais à Port-Gentil
Un règlement de compte entre des frères de ghetto à Port-Gentil a plongé le 3 janvier dernier la capitale économique gabonaise dans un nouveau deuil. La victime, Glenn Léris Essono Ébaneth d’une vingtaine d’années, a trouvé la mort lors d’une violente rixe sous les coups de deux de ses amis qui en avaient après lui. Après le drame irréparable, ils ont été arrêtés par les limiers de la police judiciaire et placé ce vendredi, soit une semaine plus tard sous les verrous à la prison du Château.
Fitzgerald Ogandaga Ronombo : premier suspect
En tee-shirt violet, c’est Fitzgerald Ogandaga Ronombo, alias Aspic. Ce Gabonais de 28 ans serait l’un des présumés assassins de Glenn Léris Essono Ébaneth, décédé dans la journée du 3 janvier dernier, au niveau du quartier dit Nouvelle Route Transfo, dans le 3ᵉ arrondissement de Port-Gentil. Ce matin-là, constatant que son chanvre avait disparu, feu Glenn Léris Essono Ébaneth questionne son frère de chambre pour savoir s’il avait une idée d’où son produit prohibé pouvait se trouver. Muet comme une carpe, Fitzgerald Ogandaga Ronombo se met dans une colère noire après la disparition de son téléphone portable. Une violente rixe éclate alors entre les deux hommes, aux alentours de 9 heures.
Le dealer de chanvre qui accusait la victime
« Comme il était dans ses choses de vente de tabac, il disait qu’on lui a volé. Quand mon téléphone a disparu, la première personne que j’ai directement accusée, c’était le défunt. On s’est bagarré, je lui ai mis trois coups de poing et j’ai filé », explique à Info241 Fitzgerald Ogandaga Ronombo. Les minutes qui ont suivi, l’accusé dit avoir pris ses distances et quitté le domicile où ils vivaient tous les deux, en laissant son "frère" en parfaite santé.
Alors qu’il buvait quelques bières dans un maquis à proximité, Fitzgerald Ogandaga Ronombo a été surpris d’apprendre qu’un corps sans vie gisait en route. Pris de panique, il décide d’aller voir et tombe sur plusieurs traces de sang. « C’est au bistrot que j’ai appris que quelqu’un est allongé au sol, et quand je suis arrivé, le corps était déjà parti, mais j’ai vu les traces de sang », relate Fitzgerald Ogandaga Ronombo.
Ulrich Mapangou Pambou : principal suspect
En tee-shirt blanc, c’est Ulrich Mapangou Pambou, alias Pablo. Ce Gabonais de 27 ans serait le présumé auteur du meurtre du regretté Glenn Léris Essono Ébaneth. Selon sa version des faits, après l’altercation survenue le matin entre le défunt et Fitzgerald Ogandaga Ronombo, le second accusé aurait réclamé son bijou qu’il avait confié au défunt. De là, une violente rixe éclatera vers 19 heures, impliquant également un certain Zimonda.
L’auteur présumé des coups mortels
Seul contre deux, Ulrich Mapangou Pambou, alias Pablo, décide de battre en retraite. Remonté comme un loup blessé, il prend un couteau qu’il aurait précieusement dissimulé dans son jean, avant de se mettre à la recherche du défunt. « J’ai pris la fuite et me suis muni d’un couteau qui était posé sur une table. Quand je me suis croisé avec le défunt, je lui ai planté ça à la cuisse. Ce n’était pas mon intention de le tuer, j’ai porté un seul coup et je regrette ce que j’ai fait », explique Ulrich Mapangou Pambou.
La case prison
Après cet acte de violence et de barbarie entre des frères du très célèbre ghetto "Nyahoulé", Pablo fuit en prenant la direction de chez lui, laissant sa victime gisant sur la route. « Parfois dans la rue, c’est comme ça que ça se règle. Quand ton pote te trouve, il peut venir et te planter une bouteille. Il s’agit souvent de douleurs inutiles », dit-il.
L’antenne provinciale de la police judiciaire, avisée, s’est aussitôt mise à traquer le fugitif, qui a finalement été arrêté quelques heures après son acte criminel. Le vendredi 10 janvier, ils ont été entendus par le magistrat instructeur, qui leur a délivré un mandat de dépôt pour la prison centrale de Port-Gentil (Château).
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