Conflit homme-faune : les femmes de l’Ivindo crient leur colère avant l’arrivée de Bilie-By-Nzé

Les populations Ogivines vivent quotidiennement dans la crainte d’une attaque des pachydermes protégés par les autorités de Libreville. Après les charges meurtrières d’éléphants qui avaient fait deux victimes en deux jours il y a un trimestre environ, et malgré le communiqué de Christiane Leckat, le gouverneur de l’Ogooué-Ivindo qui avait ordonné la battue administrative de tous les éléphants dans « toute zone où il y a menace ou agression », la menace persiste et la mort guette les habitants de cette partie du Gabon qui ne savent plus à quel saint se vouer.

Une vue de la manifestation d’hier

Et pour se faire véritablement entendre, les femmes de Batouala dans la province de l’Ogooué-Ivindo sont montées au créneau hier pour dénoncer les sévices dont elles sont victimes depuis longtemps. En arpentant les ruelles de leur département, elles n’ont pas un seul instant hésité de crier haut et fort « Ho yayoo maman, y a pas d’enrôlement maman » ou encore « Hoo yayoo maman, les éléphants venez voter maman ».

« Cette décision a été mûrement réfléchie à la veille de la tournée provinciale du Premier ministre dans la province de l’Ogooué Ivindo qui commence le lundi 17 avril prochain », indique Claire, une des manifestantes. Ces dernières ont menacé de fermer les voies d’accès et de sortie menant à Batouala. Comme doléances, elles voudraient s’entretenir sans aucun intermédiaire avec le chef du gouvernement gabonais Alain Claude Bilie-By-Nze, qui sera en tournée dans sa province natale dla semaine prochaine.

En effet, depuis des mois voire des années, la province de l’Ogooué-Ivindo est fortement secouée par les conflits homme-faune. Il ne se passe plus un jour sans que l’on enregistre soit le saccage des plantations villageoises ou des agressions physiques sur les habitants dans les environs. Les populations n’arrivent plus à cultiver la terre, tellement l’angoisse et la peur de laisser sa vie se sont installées. Comme conséquences : la précarité et la faim gagnent les familles sans qu’aucune mesure idoine n’ait été prise afin de garantir une survie à ces populations de l’arrière pays.

Il faut dire qu’à Mékambo, il y a moins de 7 mois, la circonscription avait enregistré pas moins de cinq morts, tous tués par des éléphants qui dévastent sur leur passage les plantations des populations. Le ministère des Eaux et Forêts avait organisé du 15 au 17 décembre 2021 à Libreville, ’’Les Assises nationales sur la gestion du Conflit Homme-Eléphant’’. Les conclusions issues de ces travaux étaient censées renforcer les mesures afin de faire baisser considérablement le conflit homme-éléphant. Il s’agissait notamment de la construction des clôtures électriques d’un montant de trois milliards, l’indemnisation et la révision du décret sur les battues administratives.