Répression judiciaire

Arrestation des syndicalistes de Dynamique unitaire : ils racontent leur calvaire judiciaire !

Arrestation des syndicalistes de Dynamique unitaire : ils racontent leur calvaire judiciaire !
Ghislain Malanda et Sylvie Nkoghe Mbot, deux des quatre syndicalistes arrêtés dernièrement © 2019 D.R./Info241

On en sait un peu plus sur les conditions d’arrestation des quatre syndicalistes de Dynamique unitaire, interpellés les 10 et 12 juillet derniers suite à leur propos sur la mort institutionnelle d’Ali Bongo. Relâchés au terme d’une garde à vue qui aura duré plusieurs jours, deux de ces quatre leaders syndicaux, Sylvie Nkoghe Mbot et Ghislain Malanda, se sont confiés hier à nos confrères de La Loupe. Ils reviennent sur les conditions de leur arrestation judiciaire « musclée » et la mauvaise compréhension de leur déclaration en soutien à celle du président de Dynamique unitaire, Jean Remy Yama, quelques jours auparavant.

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Nos confrères de l’hebdomadaire La Loupe ont rencontré deux des quatre membres de la confédération syndicale Dynamique unitaire arrêtés par la police judiciaire gabonaise pour s’être exprimés sur l’état de santé d’Ali Bongo. Interrogés pour diffamation contre Ali Bongo, ces syndicalistes sont désormais accusés en sus, d’atteinte à l’autorité de l’Etat et de propagation de fausses nouvelles. Dénonçant des arrestations arbitraires et illégales, ces membres de la société civile gabonaise reviennent sur les conditions de leur interpellation et la mauvaise interprétation faite par les autorités gabonaises de leurs propos.

Arrestations "musclées"

Pour la secrétaire confédérale de Dynamique unitaire, Sylvie Nkoghe Mbot, son arrestation est intervenue alors qu’elle se rendait chez une commerçante du quartier. "C’est le vendredi 12 juillet dernier, à 11 h, que j’ai été interpellée. Ils étaient au nombre de quatre, ils m’ont interpellé devant mon domicile, pendant que je me rendais à un commerce en face de ma maison. Une maman chez qui j’allais acheter de la banane. Au moment où j’étais en train de prendre la banane, les agents de la police sont arrivés de manière brusque et m’ont sommée de les suivre", a-t-elle déclaré à nos confrères de La Loupe dans leur livraison n°416 de ce 23 juillet.

Poursuivant son récit, Sylvie Nkoghe Mbot est revenue sur les propos des agents de la police judiciaire à son encontre : "Je ne savais pas pourquoi, alors j’ai demandé qu’elle en était le motif. Ils m’ont répondu : « Suivez-nous seulement ! Ne nous forcez pas à vous brutaliser ! Suivez-nous seulement ! ». Je rétorque en indiquant : « Qu’est-ce que j’ai fait ? Regardez la tenue que je porte ! Je viens tout juste de me lever. Je suis en train de faire la cuisine. Je venais prendre de la banane, pour continuer ma cuisine. J’ai ma maman qui m’attend pour se restaurer. J’ai mes enfants en bas âge qui sont à la maison tous seuls. Permettez-moi au moins que j’avise les miens de ce qui se passe ». Ils n’ont voulu rien savoir", a relevé la syndicaliste.

Même son de cloche pour le président du Samtac (Syndicat des agents du ministère du Transport et de l’Aviation civile) Ghislain Malanda, arrêté trois jours plus tôt. "Le mercredi 10 juillet dernier, alors que je sortais de mon bureau, accompagné de l’un de mes collaborateurs et d’un parent, pour me rendre à une réunion du côté d’Awendjé. Arrivé à la montée d’Awendjé, je vois arriver devant moi, à toute vitesse, un véhicule qui me barre le chemin et m’ordonne que je me gare. Indiquant que c’était la Police judiciaire. Les agents de police vont me demander de quitter mon véhicule et de m’embarquer avec eux. Un autre agent va prendre mon véhicule et suivre celui de la PJ. Une méthode musclée, alors qu’il aurait fallu tout simplement m’envoyer une convocation", a-t-il déploré.

L’esprit de la déclaration du 2 juillet qui a mis le feu aux poudres

Revenant sur le sens de la déclaration du 2 juillet lue par le président de Dynamique unitaire, Sylvie Mbot a rappelé que : "Lorsque nous avons dit « Ali Bongo est mort », c’est sur le plan de ses activités présidentielles en tant que président et chef de l’Etat. Nous, en tant que syndicalistes et travail-leurs, Ali Bongo est notre principal interlocuteur ; ce n’est pas nous qui le disons, mais la loi. C’est la Constitution qui dit que le chef de l’Etat est le détenteur du pouvoir suprême. C’est lui notre interlocuteur donc si on a un problème, on s’adresse directement à lui. C’est pourquoi, depuis novembre 2018, nous avons demandé à le rencontrer. Depuis cette date, nous n’arrivons pas à le rencontrer".

Et la secrétaire générale de cette confédération syndicale de clamer : "Nous invitons les autorités judiciaires et politiques qui nous menacent aujourd’hui d’arrestation de relire notre déclaration ; de s’approprier son contenu, pour comprendre le sens profond de notre démarche. On ne veut rien d’autre que rencontrer le chef de l’Etat". Position également partagée par Ghislain Malanda : "Pourtant, nous ne cessons de dire qu’il faut que le président discute, rencontre les partenaires syndicalistes et la société civile. Nous voulons rencontrer le chef de l’Etat pour lui dire : « Que c’est lui qui a les solutions aux différents problèmes »".

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