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Aménagement des bassins versants

Les riverains de la capitale gabonaise asphyxiés par des inondations torrentielles

Les riverains de la capitale gabonaise asphyxiés par des inondations torrentielles
Les riverains de la capitale gabonaise asphyxiés par des inondations torrentielles © 2017 D.R./Info241

La capitale gabonaise est le théâtre d’une catastrophe sans pareille suite à l’absence des bassins versants dans des quartiers sous intégrés dits « Mapanes ». Les riverains des PK5, 6,7 et des quartiers Plein Ciel et Batavea situés en plein cœur de Libreville vivent depuis deux jours un cauchemar, empêtrés dans des inondations. La responsabilité des autorités gouvernementales est pointée. Où sont passés les financements de la BAD et de la FAE ?

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Info241 surplace a pu constater des habitations complètement inondées, de nombreuses familles gabonaises qui ont dormi à la belle étoile. Sans compter de nombreux dégâts matériels. Depuis 24 heures, les riverains de Libreville vivent dans un cauchemar indescriptible, au moment tous les médias publics font la part belle au lancement de dialogue politique d’Ali Bongo.

Info241 a sillonné les 3ème et 6ème arrondissements de la capitale gabonaise. Un constat amer de la calamité dans laquelle les familles gabonaises vivant dans les quartiers de ces arrondissements sont confrontées depuis la nuit du 17 février. Mme Mboumba du quartier Plein-Ciel n’a pas dissimulé sa colère envers les autorités municipales et gouvernementales : «  Nous vivons depuis des années à chaque saisons de pluies ces inondations. Ce n’est pas un fait nouveau. Mais tous les maires qui sont passés à la tête de la capitale gabonaise, tous les gouvernements depuis Omar Bongo jusqu’Ali Bongo, ne peuvent trouver une solution idoine visant à viabiliser les canalisations  ».

Les habitants du quartier Plein-ciel noyés dans les eaux

Avant d’ajouter dépiter : «  Nous vivons un calvaire chaque année. Nous perdons du matériel électro-ménager sans que nous soyons assurés ni assistés par les autorités compétentes. Regardez-vous-mêmes les journalistes l’état de la dégradation de la situation, de nombreuses maisons sont inondées jusqu’à la toiture. Plusieurs familles ont dormi à la belle étoile, d’autres habitations vont s’ébouler, les enfants, des vielles personnes sont troublés et apeurés. Que fais le gouvernement gabonais ?  »

En réponse au silence des autorités politiques a martelé un enseignant vivant dans le quartier de Bellevue « nous avons voulu exprimer notre mécontentement en posant des barricades sur la voie publique. Nous avons eu droit à une répression policière. Plutôt que de nous envoyer une assistance par exemple : l’intervention du génie militaire ou des pompiers. Aucune mesure d’urgence pour nous accompagner et trouver des solutions pour nous loger n’est lancée  ».

Une vue du quartier Bellevue

Un jeune étudiant révolté habitant du quartier Belle Peinture n’est pas allé dans le dos de la cuillère fustigeant le laxisme des autorités politiques en ces termes : « les autorités gabonaises nous prennent pour des animaux. Car comment comprendre qu’une revendication citoyenne qui date depuis belle lurette, des sinistré que nous sommes suite à une non-assistance criarde de la part du gouvernement gabonais et des autorités municipales, ils trouvent judicieux de nous réprimer ».

Avant d’étayer son propos : « La solution qu’ils ont trouvé contre notre mouvement d’humeur est de dépêcher sur les lieux sinistrés des agents armés jusqu’aux dents appartenant aux Forces de police d’intervention (FOPI). En nous dispersant, nous citoyens lésés et maltraités par des coups de matraques, des bombes lacrymogène pour étouffer une revendication citoyenne qui s’impose avec la force policière, qui et pourtant garant des libertés publiques et de notre sécurité. Des victimes qui sont fatigués par ces sempiternelles inondations sont battues. Dans quel pays sommes-nous ? A quand la restauration de l’état de droit au Gabon » s’est-t-il interrogé chagriné.

Une vue du quartier Batavéa

Selon un universitaire gabonais sinistré, interrogé surplace au quartier Bellevue : « Le gouvernement gabonais et Ali Bongo sont les premiers responsables de cette catastrophe que nous vivons. Rappelons-nous qu’un programme d’aménagement des bassins versants avait été financé par la de la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Fond Africain de l’Eau (FAE). Avec pour but d’apporter une réponse concrète aux problèmes d’irrigation et d’évacuation des eaux usées causés par la rapide expansion démographique et géographique de la ville, ainsi qu’aux cas des dégradations relevés dans certains quartiers lors de fortes pluies. Qu’est-ce qu’ils ont de ses milliards décaissés ? Selon notre constat c’est sur le dos des deniers publics gabonais que les hommes politiques construisent leur paradis doré. Ils vivent dans l’opulence au détriment de notre souffrance ».

> Une vue des quartiers PK 5 & 6

Les inondations dans les quartiers du 3e et du 6ème arrondissement de Libreville sont légions. Chaque année lorsque la saison de pluie bat son plein les riverains des quartiers des Pk, de Batavea, Avea, Plein Ciel sont souvent plongés dans un gouffre suite aux inondations. Au regard de cette énième catastrophe du fait du manque d’aménagement des bassins versants un bilan s’impose. L’opinion publique se souvient que le Ministère des Infrastructures, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire avait lancé le 17 mars 2014, un programme d’aménagement des bassins versants de Libreville en collaboration avec l’appui financier de la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Fond Africain de l’Eau (FAE).

Un atelier avait même été organisé en octobre 2014 visant à actualiser les études d’aménagement et d’assainissement des trois bassins versants de Terre-Nouvelle, dans la zone du marché du PK8, Nzeng-Ayong, Gué-Gué et Sainte-Marie/Awondo (Plaine Orèty). Ce chantier avait pour but de disposer d’informations récentes sur les travaux d’aménagement effectués. Sous Ali Bongo, le Gabon s’est endetté à hauteur de 40 milliards de francs CFA pour l’aménagement des circuits d’écoulement des eaux de Terre-Nouvelle, dans la zone du marché du PK8, Nzeng-Ayong, Gué-Gué et Sainte-Marie/Awondo (Plaine Orety). Une solution arguait le gouvernement à cette époque, parmi tant d’autres pour parer aux inondations dans la capitale gabonaise. Aujourd’hui, qu’en-t-il dans les faits ?

@info241.com
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