Justice

Ali Bongo et le gouvernement gabonais règlent leurs comptes judiciaires avec l’opposition

Ali Bongo et le gouvernement gabonais règlent leurs comptes judiciaires avec l’opposition
Chantal Myboto et Jean-Louis Ikapi, sous le coup de poursuites judiciaires de l’exécutif gabonais © 2016 D.R./Info241

Après avoir indiqués réfléchir à des actions judiciaires contre les contradicteurs du pouvoir gabonais, le gouvernement gabonais et Ali Bongo multiplient désormais les convocations judiciaires contre les pourfendeurs du régime.

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Après Chantal Myboto il y a quelques jours, c’est au tour de Jean-Louis Ikapi, secrétaire politique chargé des affaires sociales de l’Union du peuple gabonais (UPG, tendance Moubamba) de faire les frais des foudres judiciaires couplées de l’Etat Gabonais et d’Ali Bongo pour les griefs de diffamation.

La chasse judiciaire est ouverte !

Tout serait parti d’une déclaration ferme de l’UPG datant du 6 mai, indiquant que ce parti d’opposition ne soutenait nullement le président Ali Bongo pour la présidentielle à venir. Apportant ainsi un démenti aux propos tenus la veille par Alain-Claude Bilie By Nze sur RFI.

Lire aussi >>> L’UPG dément fermement soutenir Ali Bongo à la présidentielle gabonaise

Comme pour le cas de Chantal Myboto (l’audience est prévue pour le 10 juin), fille du président de l’un des principaux partis d’opposition opposé à Ali Bongo, Jean-Louis Ikapi de l’UPG a reçu à son tour une convocation à comparaître en correctionnelle le 13 juin prochain au palais de justice de Libreville. Ce, pour répondre des chefs de diffamation envers Ali Bongo et d’outrage au Porte-parole du gouvernement qu’est Alain-Claude Bilie By Nze.

La déclaration à l’origine des foudres d’Ali Bongo et du gouvernement

Diffamation et outrage à l’Etat Gabonais

Dans le document de 4 pages énonçant les poursuites, consulté par la rédaction d’Info241, l’Etat gabonais s’offusque que les propos du porte-parole du gouvernement aient été qualifiés de « mensongers » par le secrétaire politique de l’UPG lors de sa déclaration. Il s’agit pour le ministère public ni plus ni moins d’outrage et de diffamation à l’encontre de l’Etat, indique le convocation signifiée par huissier le 25 mai à Jean-Louis Ikapi.

Concernant les poursuites civiles introduites par Ali Bongo, les avocats du président du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1968) reprochent à Jean Louis Ikapi de l’avoir qualifié de « principal suspect » dans la disparition de l’opposant historique Pierre Mamboundou, fondateur de ce parti, décédé le 15 octobre 2011.

Le président de l’UPG, Bruno Ben Moubamba, s’est dit outré par ces poursuites qualifiants celles-ci de « manœuvres » visant à le museler. Non sans rappeler que Jean-Louis Ikapi était un ancien membre du cabinet de feu Pierre Mamboundou et que le premier à avoir incriminé Ali Bongo dans le decès de celui-ci, était son actuel ministre de l’Agriculture et président de l’une des 3 ailes de ce parti : Mathieu Mboumba Nziengui.

Un verdict qui pèsera encore sur le climat politique ambiant

A moins de trois mois de la présidentielle, Ali Bongo attaqué de toute part par une opposition dont les acteurs sont de plus en plus nombreux, tente de freiner les ardeurs de ses contradicteurs par la désormais voie judiciaire dont il est également le président du Conseil supérieur de la magistrature, organe supérieur qui décide notamment de l’affectation des magistrats dans les juridictions devant dire et lire droit dans le pays.

Ces poursuites s’appuient notamment pour le cas de Jean-Louis Ikapi sur des griefs plutôt légers d’autant qu’il agissait au nom de son parti et non à titre privé. Même si ces poursuites ont valeur dissuasive, il sera tout intéressant de connaitre le verdict de ces affaires qui pourrait plomber le climat politique déjà bien pesant à l’orée de cette présidentielle à haut risque pour le pouvoir d’Ali Bongo dont les soutiens traditionnels s’effritent.

@info241.com
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