Transition au Gabon : Albert Ondo Ossa crie au loup et dénonce un recul vers l’ordre ancien
L’ancien candidat à la présidentielle d’août 2023 annulée par l’armée gabonaise, Albert Ondo Ossa, a donné de la voix ce mardi pour dénoncer la transition actuelle au Gabon et le régime du général Oligui Nguema. Dans une interview accordée à RFI, il a réitéré tout le mal qu’il pensait des conclusions du Dialogue national inclusif d’avril et de la pseudo transition qui se caractérisait par un retour à recul vers l’ordre ancien du système Bongo-PDG.
Dix mois après le scrutin qu’il a logiquement remporté face à Ali Bongo donné vainqueur par le Conseil gabonais des élections (CGE), Albert Ondo Ossa n’en démord toujours pas. C’est sur RFI qu’il a choisi ce mardi de livrer son analyse de la transition menée par le général-président Brice Oligui Nguema. Celui-ci en prend pour son grade.
Pratiques du passé
L’ancien candidat consensuel de l’opposition gabonaise a souligné les dangers d’un recul vers les pratiques du passé, affirmant que ces mêmes pratiques ont dénaturé le pays. « Lorsque les mêmes pratiques reviennent, c’est un réel problème, et moi, j’ai le devoir de m’adresser à la population gabonaise qui m’a majoritairement voté le 26 août dernier, » a-t-il déclaré. Ondo Ossa se considère toujours comme le président légitime du Gabon, soutenant que les résultats des élections du 26 août existent et ont été publiés par les personnes habilitées. « Ce n’est pas une supposition, c’est une réalité, véritablement », a-t-il insisté.
Concernant le dialogue national et ses 1 000 recommandations, il a critiqué le format et le mode de désignation des participants, les qualifiant d’imposture et de manipulation. « Ce qui est important, ce ne sont pas tellement les recommandations, pour intéressantes qu’elles soient, » a-t-il dit. « Seul un échantillon représentatif, intégrant toutes les composantes du pays, est habilité à faire des propositions sérieuses. »
Mesures populistes
Il a également exprimé son scepticisme quant aux mesures prises contre les responsables du PDG, les qualifiant de populistes. « Ce sont des annonces qui procèdent du populisme. Il ne s’agit pas de faire des annonces, c’est une volonté populaire qui doit s’exprimer, » a-t-il ajouté.
Pour Ondo Ossa, la seule solution viable est un retour à l’ordre constitutionnel basé sur les résultats des élections. « Il y a eu une élection, il y a eu un vainqueur, c’est le retour à l’ordre constitutionnel, » a-t-il affirmé, ajoutant qu’il ne rejoindrait jamais la transition actuelle, même pour un poste à responsabilités. « Comme membre de l’équipe et à quelque niveau de responsabilité que ce soit, je dis non. Comme consultant, oui ».
Il a conclu en soulignant l’importance de revenir à l’ordre constitutionnel pour éviter une catastrophe. « Le Gabon est dans un état catastrophique, » a-t-il averti. « Il faudrait qu’il y ait un sursaut de patriotisme pour qu’on revienne à l’ordre constitutionnel, sinon c’est la catastrophe ». Ondo Ossa reste déterminé à poursuivre son engagement politique, confiant que le peuple gabonais, qui a voté pour lui, continuera à soutenir sa vision pour un Gabon réformé et démocratique.
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