Référendum du 16 novembre : Jean Ping appelle à voter « oui » pour la reconstruction du Gabon
Dans une prise de position inattendue, Jean Ping, figure emblématique de l’opposition et ancien rival d’Ali Bongo, a lancé un appel aux Gabonais pour soutenir le projet de nouvelle Constitution lors du référendum prévu le 16 novembre prochain. Ce message, publié ce samedi sur sa page Facebook, arrive alors que la coalition pour la Nouvelle République (CNR), qu’il avait fondée, se montre divisée quant au soutien à cette initiative des autorités de transition.
Jean Ping a saisi l’occasion pour rappeler les événements du 27 août 2016, où les Gabonais avaient, selon lui, exprimé leur désir d’alternance démocratique. Mais cette volonté a été entravée, dit-il, par un « coup d’État militaro-électoral » qui permit à Ali Bongo de se maintenir au pouvoir malgré un climat de contestation. « Face à cette usurpation, les Gabonais, sous mon leadership, ont été contraints d’entrer en Résistance pour défendre la volonté populaire », a déclaré l’ancien opposant.
Récapitulatif des arguments avancés par Jean Ping :
Argument | Détails |
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Volonté de changement exprimée depuis 2016 | Rappel du vote massif des Gabonais en 2016 pour une alternance démocratique, empêché par Ali Bongo. |
Fin des mascarades électorales | Adoption de la nouvelle Constitution vue comme un moyen de tourner la page des pratiques électorales déloyales du passé. |
Constitution rédigée par et pour les Gabonais | Cette Constitution a été élaborée avec une participation citoyenne sans précédent, un gage de transparence et de légitimité. |
Union et solidarité nationale | Le texte constitutionnel est un « contrat » qui unit les Gabonais en vue de bâtir une République solidaire. |
Nouvelle gouvernance transparente et respectueuse | La Constitution incarne l’aspiration à un gouvernement qui respecte la volonté populaire et agit de manière transparente. |
Surmonter les divisions internes | Adoption de la Constitution comme moyen de dépasser les fractures sociales et politiques internes et d’avancer collectivement. |
Base pour un leadership éthique et engagé | La mise en œuvre du texte nécessitera des dirigeants compétents et éthiques, ouvrant la voie à une gouvernance responsable. |
Une chance historique | Ce référendum représente une occasion unique pour le Gabon de redéfinir ses institutions et d’instaurer un cadre constitutionnel fort et pérenne. |
Promesse d’un avenir sans précarité ni peur | Un « oui » à la Constitution offrirait une vision d’un Gabon plus sûr et prospère pour tous les citoyens. |
La chute d’Ali Bongo le 30 août 2023, suite à une intervention militaire, a redonné espoir au peuple gabonais. Ping affirme que ce moment marquant est l’occasion pour le Gabon de tourner définitivement la page d’années de mascarades électorales, ouvrant la voie à une refondation de l’État. Selon lui, cette refondation repose désormais sur l’adoption d’une nouvelle Constitution. « Aujourd’hui, il est temps de reconstruire le Gabon, de restaurer un État qui protège et valorise ses citoyens », a-t-il ajouté.
Un texte « par et pour les Gabonais »
Ping considère cette Constitution comme un texte « par et pour les Gabonais ». Il affirme que ce projet est le fruit d’un « processus participatif sans précédent » qui a permis aux citoyens d’intervenir dans l’élaboration de leur propre cadre législatif. En soutenant le « oui », Ping estime que la Constitution proposée incarne l’aspiration du peuple à un gouvernement plus transparent et à une société solidaire.
Toutefois, cette prise de position crée des tensions au sein de la CNR, la coalition de Ping, où certains membres sont opposés à ce projet constitutionnel. Malgré ces divergences, Ping a tenu à rassurer ses partisans en soulignant que ce vote pour la Constitution n’est pas un soutien aux autorités de transition mais une décision en faveur de l’avenir du pays. Il appelle les Gabonais à se concentrer sur l’objectif commun de bâtir une société juste et inclusive. « Le seul candidat de ce référendum, c’est notre Constitution gabonaise, » a-t-il insisté.
Une vision pour surmonter les fractures internes
En exhortant les citoyens à voter « oui », Ping défend l’idée que cette Constitution est une étape essentielle pour surmonter les fractures internes et avancer vers une gouvernance plus respectueuse des droits et des attentes du peuple. « Cette Constitution est le contrat qui unit les Gabonais en tant que membres d’une République solidaire », a-t-il déclaré, ajoutant que son adoption rapide permettrait d’entamer les réformes tant attendues.
Pour l’ancien opposant, cette Constitution ne résoudra pas immédiatement tous les défis du pays, mais elle jettera les bases nécessaires à une société résiliente et bien gouvernée. « Sa mise en œuvre nécessitera un leadership compétent, éthique et engagé », a-t-il souligné. Selon lui, le référendum constitue une opportunité unique d’instaurer un cadre constitutionnel solide, indispensable pour le développement futur.
Un référendum comme chance historique pour le Gabon
Ping conclut son appel en rappelant que ce référendum est une chance historique pour le Gabon. « Le 16 novembre, disons oui pour un avenir meilleur, pour un Gabon au service des Gabonais, pour un Gabon fort et prospère », a-t-il exhorté. Pour Ping, la nouvelle Constitution permettra de construire un Gabon où les citoyens n’auront plus à craindre les abus de pouvoir ni la précarité.
Les Gabonais s’apprêtent donc à se prononcer sur cette nouvelle Constitution, un vote qui pourrait marquer un tournant majeur dans la trajectoire politique du pays et ouvrir une nouvelle ère pour ses institutions. « Ce référendum est unique dans notre histoire », a déclaré Ping, « non pas parce qu’il est le premier, mais parce que c’est le premier où les Gabonais ont participé aussi activement à l’élaboration de leur propre Constitution ».
Voici l’intégralité de son appel du 9 novembre :
Chers compatriotes,
Le 27 août 2016, les Gabonais ont exprimé, par un vote massif, leur désir de changement et d’alternance. Cependant, ce processus a été interrompu brutalement par un coup d’État militaro-électoral. Ali Bongo s’est proclamé vainqueur, renversant ainsi l’ordre constitutionnel et privant les Gabonais du choix démocratique qu’ils venaient de faire. Face à cette usurpation, les Gabonais, sous mon leadership, ont été contraints d’entrer en Résistance pour défendre la volonté populaire.
Notre Résistance poursuit deux objectifs : restaurer la légitimité du pouvoir en chassant les imposteurs, et instaurer une nouvelle République – plus juste, solidaire et soucieuse du bien-être des citoyens.
Après sept années d’efforts, la chute du pouvoir d’Ali Bongo a enfin eu lieu le 30 août 2023 grâce à une intervention décisive de nos forces armées. Ce renversement a mis fin à des années de mascarades électorales et a redonné espoir à notre peuple.
Aujourd’hui, il est temps de reconstruire le Gabon, de restaurer un État qui protège et valorise ses citoyens. L’adoption d’une nouvelle Constitution représente une première étape cruciale vers cette reconstruction. Ce texte, rédigé par et pour les Gabonais, est le fruit d’un processus participatif sans précédent et reflète notre engagement commun pour un Gabon digne, sûr et prospère.
J’invite donc chaque Gabonais à voter OUI à cette Constitution, non seulement parce qu’elle résulte de notre participation collective, mais aussi parce qu’elle incarne notre aspiration à un gouvernement transparent et respectueux de la volonté populaire. Ce référendum est unique dans notre histoire, non pas parce qu’il est le premier, mais parce que c’est le premier où les Gabonais ont participé aussi activement à l’élaboration de leur propre Constitution.
La Constitution, c’est le contrat qui unit les Gabonais en tant que membres d’une République solidaire. Plus tôt elle sera adoptée, plus vite nous pourrons avancer et faire face aux défis qui nous attendent, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos frontières. Adopter cette Constitution nous donnera les bases pour bâtir un Gabon plus résilient et mieux préparé aux défis de notre époque.
Certes, cette Constitution ne résoudra pas tous les problèmes du Gabon à elle seule. Sa mise en œuvre nécessitera un leadership compétent, éthique et engagé, ainsi qu’une population active, solidaire et tournée vers l’intérêt général. Ensemble, avec cette Constitution comme fondement, nous pourrons réaliser le Gabon de nos rêves.
Pour ma part, et au nom de la CNR Canal Historique et de tous ceux qui me soutiennent dans ce combat pour la libération du Gabon, je vous exhorte : le 16 novembre, disons OUI pour un avenir meilleur, pour un Gabon au service des Gabonais, pour un Gabon fort et prospère.
Un Gabon à l’abri de la peur. Un Gabon à l’abri du besoin.
Merci.
Jean Ping
@info241.com