Front politique

Elections 2025 : 4 ex candidats à la présidentielle voient rouge et appellent Oligui à une concertation

Elections 2025 : 4 ex candidats à la présidentielle voient rouge et appellent Oligui à une concertation
Elections 2025 : 4 ex candidats à la présidentielle voient rouge et appellent Oligui à une concertation © 2025 D.R./Info241

À moins d’une semaine de la clôture officielle du dépôt des candidatures pour les élections législatives et locales de 2025, quatre anciens candidats à la présidentielle d’avril montent au front. Réunis ce jeudi 31 juillet à Akanda, Stéphane Germain Iloko Boussengui, Thierry Yvon Michel N’Goma, Joseph Lapensée Essingone et Axel Stéphane Ibinga Ibinga ont tenu une conférence de presse conjointe. Leur objectif : tirer la sonnette d’alarme sur les nombreuses irrégularités qu’ils disent observer dans l’organisation actuelle du scrutin.

Moov Africa

Trois mois après une présidentielle qualifiée de «  calme  » et « exemplaire » sur le plan de la maturité politique, ces personnalités de l’opposition pointent un retour des « vieilles pratiques  ». Ils dénoncent notamment l’implication de magistrats en activité dans les instances dirigeantes du parti présidentiel UDB, ce qui, selon eux, contrevient à la nouvelle Constitution gabonaise. Ils reprochent en outre au Conseil supérieur de la magistrature de ne pas avoir statué sur les demandes de mise à disposition desdits magistrats.

Un découpage électoral contesté

Parmi les autres griefs exposés figure un découpage électoral qu’ils jugent « arbitraire » et déconnecté des réalités démographiques et territoriales. Pour ces anciens candidats, cette réorganisation des circonscriptions favoriserait certains bastions proches du pouvoir au détriment d’autres zones, pourtant fortement peuplées. Ils s’inquiètent également de la faible représentativité de la diaspora, pourtant récemment réintégrée dans le corps électoral, mais qui reste, selon eux, marginalisée par les modalités pratiques de vote.

L’essentiel de cette conférence de presse :

Irrégularités dénoncées Propositions adressées à Brice Clotaire Oligui Nguema
Présence de magistrats en fonction dans les instances du parti présidentiel (UDB) Retirer les magistrats administratifs des commissions électorales locales
Inaction du Conseil supérieur de la magistrature sur les demandes de mise à disposition Interpeller les institutions judiciaires pour garantir l’impartialité des acteurs électoraux
Découpage électoral jugé arbitraire et déséquilibré Réaménager le calendrier électoral pour une meilleure préparation
Faible représentation de la diaspora dans les nouvelles circonscriptions Adapter la répartition des sièges pour intégrer pleinement la diaspora
Exclusion de l’opposition dans la gestion du processus électoral Associer toutes les sensibilités politiques à l’organisation des élections
Absence de cadre de dialogue entre majorité et opposition Organiser une concertation nationale entre majorité et opposition
Délais jugés trop courts pour déposer les candidatures dans certaines zones administratives Proroger le dépôt des candidatures jusqu’au 25 août pour inclure les nouveaux basculements territoriaux

Au-delà de ces aspects techniques, c’est surtout le mode de gestion du processus électoral qui cristallise les critiques. Les quatre opposants accusent le gouvernement d’exclure de manière systématique l’opposition des organes de préparation des scrutins. « Ce qui est inacceptable dans un contexte où la Constitution consacre un statut à l’opposition » , a martelé Axel Stéphane Ibinga Ibinga. Ils appellent à une révision urgente de l’approche institutionnelle adoptée par les autorités.

Cinq propositions adressées au chef de l’État

Dans cette perspective, les conférenciers soumettent plusieurs recommandations au président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema. Ils plaident pour un réaménagement du calendrier électoral, la prorogation du dépôt des candidatures jusqu’au 25 août, le retrait des magistrats administratifs des commissions électorales locales, ainsi qu’une meilleure inclusion des forces politiques dans la préparation des élections. À leurs yeux, seule une concertation nationale entre la majorité et l’opposition pourra garantir un climat apaisé.

Une autre vue de ce point de presse

La prise de parole de ces figures politiques intervient dans un climat tendu, alors que les élections législatives sont prévues en deux tours, les 27 septembre et 11 octobre, et les locales en un tour unique, le 27 septembre. Les autorités, de leur côté, n’ont pour l’instant pas officiellement réagi à ces revendications. Mais la pression monte, et les appels à la transparence se multiplient dans la société civile.

Un test politique pour Oligui Nguema

Cette sortie publique, coordonnée et argumentée, pourrait constituer le premier véritable test politique pour le pouvoir d’Oligui Nguema depuis son écrasante victoire à la présidentielle. Elle met en lumière la nécessité d’un dialogue inclusif pour préserver la stabilité et la crédibilité du processus démocratique en cours. À mesure que l’échéance électorale se rapproche, le gouvernement devra choisir entre l’ouverture ou le bras de fer.

@info241.com
Moov Africa

Newsletter de Info241.com

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir notre newsletter quotidienne


Info241.com s'engage à ne pas vous envoyer de messages non sollicités. Si vous changez d'avis, vous pourrez vous désabonner de cette newsletter à tout moment.

Commenter l'article