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Port-Gentil : 21 travailleurs sociaux en formation pour renforcer la réinsertion des détenus

Port-Gentil : 21 travailleurs sociaux en formation pour renforcer la réinsertion des détenus
Port-Gentil : 21 travailleurs sociaux en formation pour renforcer la réinsertion des détenus © 2024 D.R./Info241

Le 19 septembre, vingt-et-un travailleurs sociaux de la mairie de Port-Gentil et ceux de la prison centrale de Port-Gentil ont pris part à une formation certifiante sur le renforcement des capacités des travailleurs sociaux des mairies et des prisons de Libreville, Port-Gentil et de Lambaréné. L’objectif est que tous les services sociaux travaillent en synergie, que les participants s’outillent sur les besoins nécessaires des détenus et mettent en lumière les conséquences d’une réinsertion mal préparée.

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Le bâtonnier général Germain Effayong de la prison centrale de Port-Gentil était le centre névralgique de la rencontre axée sur le renforcement des capacités des travailleurs sociaux des mairies et des prisons de Libreville, Port-Gentil et de Lambaréné, en vue de l’accompagnement et du suivi de la réinsertion des femmes et des jeunes en conflit avec la loi au Gabon.

Une vue de la séance de formation de jeudi

L’objectif de cette formation de renforcement des capacités, organisée par l’ONG Sifos, est de permettre aux vingt-et-un participants d’avoir une meilleure connaissance des problèmes auxquels sont généralement confrontées les femmes et les jeunes faisant l’objet d’incarcération au Gabon, mais aussi d’identifier les principaux besoins des femmes et des jeunes pendant et après l’incarcération et de mettre en lumière les conséquences d’une réinsertion mal préparée.

Le 19 septembre, lors de la formation, il était surtout question de mieux analyser le travail majeur de l’acteur social, cet analyste de la société ayant un rôle prépondérant à jouer en lien avec la lutte contre la récidive. « Cela consistait à les outiller pour tout ce qui est approche, leur permettant de lutter efficacement contre la récidive. Le travailleur social axe son action sur la satisfaction ou la réponse donnée au besoin des personnes en conflit avec la loi  », pense l’expert formateur du ministère des Affaires sociales, Brice Effa Nto’o.

Une remise d’attestation

Il s’agissait de permettre à ceux-ci de mieux mesurer l’impact de leurs interventions dans la lutte contre les récidives, d’amener les apprenants à identifier, maîtriser et utiliser les différentes techniques et outils d’intervention leur permettant de suivre au mieux, pendant et après la réinsertion, leurs clients ayant été incarcérés. « Il était surtout question de les outiller quant aux méthodes et outils qu’ils vont généralement utiliser pour exécuter un accompagnement vis-à-vis d’un détenu », explique le formateur Brice Effa Nto’o. Phénomène mondial et national en particulier, la récidive n’a de cesse d’influencer la société et toutes les couches sociales.

Pour le formateur, l’écoute attentive et des entretiens approfondis avec des personnes en conflit avec la loi seraient des mécanismes essentiels visant à faire de meilleurs diagnostics dans le but de proposer des solutions grâce à une implication de toutes les parties. « Tout comportement déviant ou délinquant est un appel au secours. Et le travailleur social doit être outillé pour décortiquer ce message en mettant en place des approches nécessaires qui incluent le développement de certaines techniques  », recommande-t-il.

L’ONG Sifos Gabon, qui est une organisation à but non lucratif, s’est spécialisée depuis 22 ans dans la prévention et la lutte contre la traite des personnes et dans la formation-emploi des jeunes déscolarisés et non scolarisés de 16 à 25 ans, et des femmes vulnérables, par l’acquisition des compétences professionnelles capables de garantir durablement leur autonomisation. « Nous avons décidé de former les travailleurs sociaux des prisons et des mairies, de renforcer leurs capacités afin de créer une synergie entre eux pour qu’ils puissent mettre en place un plan d’accompagnement et de réinsertion afin que celle-ci soit facile et que la récidive diminue  », a déclaré la fondatrice de l’ONG Sifos, Chantal Sagbo.

Parce qu’ils avaient véritablement besoin de sourire, d’amour, d’affection et de compassion, l’ONG Sifos a recensé près de 2 000 enfants issus de familles défavorisées au Gabon. « Nous sommes sur trois prisons actuellement, que nous avons équipées et formées  », dit-elle. Recenser l’ensemble des connaissances et expériences fondées et/ou erronées dont disposent les participants sur les questions posées, puis les compléter par des connaissances et pratiques appropriées aux besoins des femmes et des jeunes en conflit avec la loi au Gabon, était l’une des missions de ce séminaire de renforcement des capacités des travailleurs sociaux.

« Cela nous permet d’avoir une étude globale au niveau de la commune, de nous mettre en réseau et d’avoir la capacité d’occuper ces jeunes à leur sortie de détention. Ça va nous permettre de lutter efficacement contre la récidive », pense le capitaine Gildas Gaël Mouboga. Et le chef du service administratif de la prison centrale de Port-Gentil d’ajouter : « Aujourd’hui, à la prison, nous avons déjà un centre d’examen où nous présentons des candidats qui obtiennent de très bons résultats. L’ONG Sifos et la mairie pourraient mettre à notre disposition une maison de transit, pour que les détenus aient un temps d’adaptation à l’extérieur après leur sortie  », propose-t-il.

Ce cours magistral a surtout permis aux vingt-et-un participants de mettre en exergue leurs connaissances grâce à des cas pratiques, de partager leurs expériences, leurs aptitudes à adopter et les erreurs à éviter. Tout ceci a pour finalité d’amener tous les apprenants à ne plus uniquement constater les récidives chez les détenus réinsérés, mais surtout à être des acteurs actifs de la réduction de celle-ci, par le changement de mentalité, d’approche et d’intervention. « Cette formation nous a permis d’acquérir des connaissances, et est venue accentuer, sinon renforcer, notre savoir. Elle est d’une importance capitale, et nous osons croire que ce que nous avons reçu nous permettra de mieux nous exprimer et mieux accompagner ces personnes en conflit avec la loi  », espère l’agent municipal Euloge Moely.

En outre, en début de journée, un important don de kits informatiques a été fait à la direction des Affaires sociales et de la Solidarité de la mairie de Port-Gentil. Il vise à accompagner les agents des services des Affaires sociales, afin de mieux mener leur métier. Les lenteurs dans le suivi judiciaire, qui entraînent beaucoup de dépressions chez les personnes incarcérées ; la restriction excessive des droits humains ; la méconnaissance de la durée à passer en détention (le non-respect des durées de la détention préventive) ; la disparition des dossiers au Tribunal ; le tirage au sort des dossiers des détenus ; l’absence de notification du service Greffe de la prison centrale quant à la durée des peines ; autant de problématiques auxquelles sont confrontées les femmes et les jeunes en conflit avec la loi au Gabon.

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