Corruption

Le Gabon à la 17e place africaine des pays corrompus, selon Transparency international

Le Gabon à la 17e place africaine des pays corrompus, selon Transparency international
Le Gabon à la 17e place africaine des pays corrompus, selon Transparency international © 2017 D.R./Info241

Transparency International vient de publier l’édition 2016 de son célèbre rapport sur la corruption dans le monde. Le Gabon occupe la 17e place à l’échelle continentale et 101e place au classement mondial. L’enrichissement illicite et les détournements de fonds publics sont légion au Gabon. Ceux qui constituent des fortunes dans le pays ne sont pas toujours des hommes d’affaires, mais surtout des hommes et femmes politiques proches du régime Bongo-PDG au pouvoir depuis 1968. Quid de la richesse opulente de la famille Bongo Ondimba et de leurs affidés, puisant tous les pans de l’économie gabonaise avec leur holding tristement célèbre, Delta Synergie.

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Le document qui a établi le classement de 176 pays met en exergue cette année la relation entre la corruption et les inégalités qui se nourrissent mutuellement pour créer un cercle vicieux entre la corruption, l’inégale répartition du pouvoir dans la société, et la répartition inégale de la richesse. « Dans beaucoup de pays, les populations ne parviennent pas à satisfaire leurs besoins les plus élémentaires et vont se coucher affamées chaque nuit à cause de la corruption, pendant que les puissants et les corrompus mènent un train de vie somptueux  », constate José Ugaz, président de Transparency International.

ONG rappelons-le qui est financé grandement par le groupe français pétrolier, Total, lui-même accusé par plusieurs ONG africaines de pillages compulsifs de l’or noir. Ces structures associatives l’imputent également le prolongement des dictatures dans la sous-région de l’Afrique centrale notamment au Gabon et au Congo Brazzaville. En privilégiant ses contrats dorés dans l’exploitation du pétrole. Transparency International est souvent accusé de taire des nombreux pillages des anciennes puissances coloniales notamment des entreprises du CAC40 français.

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L’enrichissement illicite et détournements de fonds publics : méthode modèle au Gabon

Néanmoins, selon un rapport de Transparency international publié en décembre dernier portant sur la corruption et la bonne gouvernance dans le monde, de 2011 à 2014 ce serait la somme colossale de 700 milliards de FCA qui aura été détournée par l’État gabonais sous le magistère d’Ali Bongo Ondimba. « L’économie est comme un organe vivant qui réagit aux défis extérieurs. L’Etat a le devoir de veiller sur sa bonne santé, de la protéger contre les vices des hommes véreux, les aléas de la nature  », affirmait Guy Sorman un intellectuel libéral français qui s’inscrit également dans la défense des droits de l’homme. Aujourd’hui, le délitement de l’esprit public est au sommet de l’Etat et dans ses rouages. L’Etat est devenu le lieu privilégié d’accaparement patrimonial.

En effet, les autorités politiques gabonaises, qui semblent loin d’incarner des ’’Hommes d’Etats et de satures respectables’’, brillent depuis maintenant plus de 50 dans l’enrichissement illicite. Et ce par une corruption qui favorise le détournement abusif des deniers publics en causant une fracture sociale criarde. Et une pauvreté galopante à cause des injustices sociales et de la mauvaise répartition des richesses du pays. Selon Transparency International, de 2011 à 2014 au Gabon, c’est la faramineuse somme de 700 milliards de FCFA qui auraient été détournée dans une corruption organisée par l’État gabonais sous les auspices d’Ali Bongo et du régime PDG-clan Bongo.

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En effet, pour une population d’à peine 1,6 millions d’habitants au Gabon, soit l’équivalent de la population totale de l’une des 22 régions de France, la Bourgogne, estimée exactement à 1.642.440 habitants en janvier 2009. Avec des budgets annuels colossaux en constante augmentation, soit 2096 milliards en 2010 (3,1 milliards d’euros), 2365 milliards de francs CFA en 2011 (3,6 milliards d’euros), 2453 milliards de francs CFA en 2012 (3,7 milliards d’euros).

Et arrêté pour 2013 à 3141 milliards de francs CFA soit 4,7 milliards d’euros, les dirigeants actuels du Gabon peinent à assurer le minimum vital à leurs populations (eau, logement, transport, éducation, formation, aides sociales diverses…). Alors qu’en Bourgogne où des réalisations impressionnantes ont été réalisées pour améliorer le niveau et la qualité de vie des populations, les budgets enregistrés étaient largement inférieurs à ceux votés chaque année au Gabon.

C’est alors qu’on note qu’en 2010, le budget annuel était de 780 millions, avant de passer à 819 millions d’euros en 2011 puis à 825,62 millions d’euros pour l’année 2012. Et 7000 mille milliards pour l’exercice 2016. Une augmentation qui semble se justifier par la crise qui sévit dans toute l’Europe et par cette volonté de toujours rechercher le meilleur pour les populations dont on a la charge. Ainsi sommes-nous passé de la gestion patrimoniale à la mangéocratie ou le "festin des vautours" perpétré par un système clan Bongo-PDG au pouvoir depuis 47 ans sans alternance démocratique.

L’impunité à tous les niveaux, cause de la mauvaise gouvernance au Gabon

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L’impunité et la mauvaise gouvernance sont les deux faces d’une même pièce ; elles engendrent à la fois des crimes économiques, des malversations financières, d’une part, et des crimes humains, de sang, d’autre part. Elles constituent la sève nourricière du sous-développement, du marasme économique et altèrent la cohésion sociale.

Delta Synergie est sans nul doute, la plus importante entreprise gabonaise de tous les temps. L’entreprise est pourtant méconnue du grand public. Pour cause, ses actionnaires sont également aux commandes de tous les leviers de l’économie gabonaise depuis 47 ans. C’est du moins ce qu’avait révélé e très sérieux Mediapart le 12 mars 2015, comme un clin d’œil à la célébration du 47e anniversaire du Parti démocratique gabonais (PDG), parti fondé aux aurores, par Omar Bongo Ondimba.

Mais une autre création économique, plus secrète, confirmera le génie financier du patriarche de la françafrique : Delta Synergie. Une main-basse gigantesque sur l’économie gabonaise orchestrée par la famille Bongo Ondimba et leurs alliés pour s’offrir des parts sociales rentables de plus de 35 entreprises majeures de notre économie. Au mépris de la Constitution et des règles juridiques pourtant établies. Dans cette prise illégale d’intérêts, au sommet de cette puissante pyramide de rente, figurent bien sûr Ali Bongo Ondimba et son clan mais aussi de nombreux hauts responsables et cadres de l’administration gabonaise et dans le secteur privé.

In fine, l’organisation indique également que la corruption et les inégalités alimentent le populisme. L’échec de la classe politique traditionnelle à lutter contre la corruption fait grandir le cynisme au sein des populations qui se tournent vers les leaders populistes qui ont beau jeu de promettre la fin de la corruption et l’abolition des privilèges. Un discours très actuel au vu des grandes tendances de l’année 2016 dans le monde politique.

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