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Libertés publiques

Emprisonnement du trésorier du Parlement gabonais : la toile s’indigne !

Emprisonnement du trésorier du Parlement gabonais : la toile s’indigne !
Emprisonnement du trésorier du Parlement gabonais : la toile s’indigne ! © 2016 D.R./Info241

Depuis quelques semaines, la toile s’indigne contre l’arrestation arbitraire du trésorier du Parlement gabonais, l’agent comptable Jean Pierre Doukaga Kassa, proche de Guy Nzouba Ndama, président démissionnaire de l’Assemblée Nationale. Les citoyens internautes réclament à travers des post à l’effigie de l’incarcéré sa libération et exige au président Ali Bongo Ondimba le respect scrupuleux des libertés publiques au Gabon.

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Plusieurs citoyens et activistes gabonais arborent désormais sur leur profil personnel notamment, la photo du trésorier du Parlement gabonais, le natif de la Nyanga, Jean Pierre Doukaga Kassa afin de marquer leur indignation face à cet énième cas d’abus de pouvoir et de privations des libertés publiques orchestrés par le pouvoir de Libreville. En vue selon une source proche du dossier d’intimider et freiner les ardeurs de Guy Nzouba, dont le départ fracassant et inattendu alarme le régime au pouvoir depuis 1967.

A cet effet, plusieurs appels à la libération s’organisent par une déferlante et enflammée indignation perceptibles sur les réseaux sociaux depuis l’arrestation de ce haut fonctionnaire de l’état gabonais. On peut lire sur des affiches conçues à l’effigie de Jean Pierre Doukaga Kassa des messages tels que " Non à la justice aux ordres", "Libérez Jean Pierre Doukaga", "L’injustice au Gabon est une expression favorite du régime d’Ali Bongo", "Non à la privation des libertés publiques", "La justice pour Jean Pierre Doukaga Kassa" Stop à la manipulation de la justice à des fins politiques", "Emprisonnement arbitraire".

Affiche d’un appel à la libération diffusée sur les réseaux sociaux.

Du côté de Tchibanga, chef lieu de la province originaire de M. Doukaga, une réunion de contestation avait été organisée par les femmes et les jeunes nynois du département de Mougoutsi. Au cours de cette action de mobilisation contre ce qu’ils nomment comme étant une injustice aggravée et une haute trahison, les membres adhérents du parti au pouvoir avaient décidé d’un commun accord de suspendre radicalement toute action politique du PDG, jusqu’à la sortie de leur fils.

Pour rappel des faits, juste un temps après la démission retentissante de l’Assemblée nationale, de Guy Nzouba Ndama, le nouveau questeur de la chambre basse du Parlement gabonais, Ferdinand Evariste Mbadinga Mombo, avait intenté une poursuite judiciaire contre Jean-Pierre Doukaga Kassa, agent comptable de l’institution. Avec un motif hasardeux et tendancieux, celui-ci aurait emporté avec lui des documents comptables de l’Assemblée nationale.

Au rebours des voies et des procédures judiciaires autorisées par la loi gabonaise, Jean-Pierre Doukaga avait donc été interpellé dans son bureau de l’Assemblée nationale, en fin de journée du 19 avril 2016. Sans mandat d’arrêt, il avait été conduit à la Direction générale des recherches (DGR), un service de la Gendarmerie nationale. Selon un des ses proches, il paye sa proximité et sa fidélité professionnelle envers Guy Nzouba Ndama qui a démissionné du poste de président de l’Assemblée nationale, le 31 mars dernier. Et qui plus est, a annoncé sa candidature à la prochaine présidentielle.

Cette arrestation assurément arbitraire et fomentée par le palais du Bord de mer fait émerger plusieurs irrégularités. En effet, Jean-Pierre Doukaga à ce jour est encore agent comptable de l’Assemblée nationale. Vu qu’il n’a pas été démis officiellement de ses fonctions par son administration de tutelle, le Trésor public gabonais. Dès lors, explique un juriste gabonais interrogé par Info241, «  le nouveau questeur ne saurait porter plainte à l’agent comptable ou au précédent questeur, leur gestion ne relève pas de son exercice, indique un observateur avisé. »

Tout en faisant remarquer que «  tout au plus, le directeur général de la Comptabilité publique pourrait engager cette procédure judiciaire, tandis que le juge concerné au premier chef par cette affaire, si affaire il y a, est la Cour des comptes, seule pouvant saisir à ce sujet le Procureur de la République. Sur quelle base l’arrestation de Jean-Pierre Doukaga s’est-elle effectuée ? Tout cela pue le micmac politique, au détriment des dispositions juridiques en vigueur en terre gabonaise. Cela ressemble à un règlement de comptes politiques au sommet de l’état dont l’appât malheureusement est M. Doukaga. »

Une autre affiche très partagée sur les réseaux sociaux.

Il faut souligner dans ce sens que lors d’un point de presse les députés démissionnaires du mouvement Héritage et modernité PDG avaient marqué leurs indignations contre l’arrestation du trésorier du Parlement, Jean-Pierre Doukaga Kassa. Ils avaient dénoncer ainsi, « les basses œuvres politiciennes qui s’intensifient avec l’inexorable déclin du régime. » Dès lors avait déclaré Barro Chambrier, « les accusations mensongères, proférées à l’encontre de monsieur Jean-Pierre Doukaga Kassa, cadre du Trésor public à la compétence et l’intégrité reconnues dans son corps professionnel, et son arrestation arbitraire, illustre l’abus d’autorité et la dérive totalitaire du régime. »

Or, avait indiqué outré l’honorable député « nous avons appris que notre compatriote haut fonctionnaire de l’administration du trésor public, trésorier affecté au parlement a été arrêté par la Direction Générale de Recherche (DGR), le mardi 19 mars 2016, dans ses bureaux de l’Assemblée nationale. » En violation soulignait-t-il « de la loi 5/85 portant règlement général sur la comptabilité de l’Etat, les comptables publics sont, entre autres, chargés de la tenue de la compatibilité du poste comptable dont ils ont la responsabilité, de la conservation des pièces justificatives y afférentes et de la garde et de la conservation des fonds appartenant ou confiés à l’Etat. »

« Notre rassemblement peine à trouver les fondements légaux ou réglementaires qui disposent le questeur récemment promu, à engager précipitamment une procédure judiciaire contre Jean-Pierre Doukaga Kassa, sans attendre les conclusions d’un éventuel contrôle diligenté par le trésorier-payeur général lui-même, et exécuté dans les formes réglementaires accoutumées par l’inspection des services du Trésor public  » avait indiqué Alexandre Barro Chambrier, considérant cette arrestation comme une « énième cabale politicienne ». Afin de brandir menaces et intimidation du pouvoir d’Ali Bongo. Et d’une « évidente instrumentalisation ethnique et communautaire destinée à neutraliser le mécontentement de la communauté dont est issu le mis en cause ».

Les députés dissidents du PDG avaient appelé les « autorités politiques gabonaises au respect de l’intégrité physique et de la dignité de monsieur Jean-Pierre Doukaga Kassa  ». Le mouvement des députés ronchonneurs du parti au pouvoir depuis 1967 « ont invité le président de la République au ressaisissement et au respect des engagements constitutionnels liés à sa charge et nous lui demandons de prendre de la hauteur en tirant toutes les conséquences de sa gouvernance calamiteuse et de se soumettre à la volonté du peuple gabonais de le voir quitter le pouvoir, compte tenu entre autre, de l’imbroglio juridique sur sa filiation. »

@info241.com
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