Victime d’une séquestration arbitraire de 11 mois par les forces apparentées au régime de Libreville, Armel Mouendou Mbina qui réclame justice pour ses 306 jours de captivité est de nouveau sur la sellette. Selon nos informations, l’opposant politique serait menacé d’une nouvelle d’arrestation. En cause une interview qui circule depuis ce dimanche où il désigne nommément ses ravisseurs qui n’ont jamais été inquiétés depuis 4 ans.
Sa dernière interview intitulé "1ère Partie. Ali Bongo Ondimba ou la gouvernance par le Kidnapping et la torture", circule depuis ce dimanche. Armel Mouendou Mbina dit Grand Kalley revient devant la caméra sur son enlèvement le 2 janvier 2018. En effet, il avait été enlevé par des hommes armés et cagoulés. Conduit à la "Cité de la démocratie", Armel Mouendou Mbinaavait été ensuite avec deux autres personnes séquestré et torturé dans l’enceinte de la Direction générale des contre ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM-B2) pendant près d’une année.
Jeté en prison
Après sa « libération » par ses ravisseurs, Armel Mouendou Mbina avait dénoncé son enlèvement y compris les commanditaires de cette séquestration extrajudiciaire. Après cet incident, il avait de nouveau été arrêté puis condamné à un an de prison pour « outrage au président de la République » le 02 octobre 2019.
L’interview accordée à l’activiste Bernard Christian Rekoula
Sorti de prison, Armel Mouendou Mbina est déterminé à obtenir justice et désigne nommément deux officiers supérieurs de l’armée gabonaise. La justice lui répond qu’avant de convoquer deux officiers de l’armée qu’il dénonce (les colonels Sipamio Berre et Frédéric Bongo, ndlr), le ministère de la Défense du Gabon doit d’abord donner son autorisation !
« Je veux savoir qui a donné l’ordre de me kidnapper »
Dans cette interview, Armel Mwenbine revient sur les tortures qu’il a subies et demande qui a donné l’ordre aux militaires qui l’ont enlevé et torturé sachant que le B2, est placé sous l’autorité directe d’Ali Bongo. « Je veux savoir qui a donné l’ordre de me kidnapper », déclare Armel Mouendou Mbina bien déterminé à voir ses bourreaux devant un tribunal, bourreaux dont il dénonce « l’immunité » qui leur garantit une impunité jusque-là totale. « Je veux savoir qui a donné l’ordre de me kidnapper », maintient l’opposant gabonais qui assure que sa croisade continuera tant qu’il n’aura pas obtenu justice.
Nouvelle tentative d’intimidation
Cette arrestation - si elle survient - n’est pas sans rappeler celle du 5 octobre 2019 et ne vise qu’un seul but : faire taire Armel Mouendou Mbina. Car officiellement, l’Etat gabonais ne pratique ni enlèvements, ni tortures d’opposants politiques. Le Gabon siège quand même au conseil des droits de l’Homme de l’ONU…
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