Coup de filet antidrogue à Libreville : 3 proches de Sylvia Bongo interpelés puis gardés à vue

Les Bongo Valentin verseraient dans le crime organisé autour de la drogue et le braconnage. C’est en substance, les révélations faites ce mardi soir par le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville Bruno Obiang Mvé. Il a pris la parole sur Gabon 1ère pour commenter une importante opération antidrogue menée dans la matinée au domicile de Frédéric Haffray, beau-frère de l’ancienne Première dame Sylvia Bongo, et consorts. Cette descente s’inscrit dans une série d’interventions lancées depuis un an par la justice gabonaise contre les réseaux criminels opérant sur le territoire. Contrairement à ce qu’a laissé entendre Sylvia Bongo dans la journée d’hier, cette affaire n’a rien d’un complot : les faits parlent d’eux-mêmes, selon les autorités judiciaires.

Le procureur de Libreville a apporté hier soir des éclaircissements à l’opinion, après une perquisition qui en a appelé d’autres, visant des proches de l’épouse d’Ali Bongo ayant encore eux leur quartier dans la capitale gabonaise. Actuellement à Londres, Sylvia Bongo semble désormais engagée dans une campagne sur la toile pour obtenir sa libération et celle de son fils, Noureddin Valentin, tous deux toujours poursuivis pour de nombreux crimes par la justice gabonaise.
Un coup de filet au cœur des Bongo Valentin
Selon Bruno Obiang Mvé, l’opération a été menée non pas par la >Direction générale des services spéciaux (DGSS, gare républicaine) comme s’est alarmée d’avance Sylvia Bongo sur X, mais par la Direction générale des recherches (DGR) de la gendarmerie en étroite collaboration avec l’Office central antidrogue (Oclad). Elle a ciblé le domicile de Frédéric Haffray, beau-frère de l’ancienne Première dame ainsi que celui de Medhi Valentin, neveu de Sylvia Bongo, et de son épouse Amélie Duchesne.
La déclaration du procureur
« Cette action s’inscrit dans la continuité des opérations menées il y a un an, qui avaient permis le démantèlement d’un important réseau de trafiquants de drogue opérant sur le territoire national », a expliqué le procureur qui a rapidement voulu balayer les rumeurs distillées dans la journée d’hier par les proches des mis en cause dont Sylvia Bongo elle-même.
Drogue, armes et butin illicite
Les forces de l’ordre ont saisi une quantité importante de drogues : cannabis, skint, odi, et surtout 1 500 grammes de cocaïne brute, d’une valeur estimée à 37,5 millions de francs CFA. Les agents ont également mis la main sur :
des armes à feu illégalement détenues
55 munitions de marque Red Star, 2 poignards militaires
8 300 euros , soit 5,4 millions de francs CFA en devises
47 montres de valeur, 2 ordinateurs portables, 4 téléphones, un appareil satellitaire
et plusieurs points d’ivoire, en violation des conventions internationales sur la faune.
Une vue du butin retrouvé au cours de ces perquisitions
Ces preuves accablantes ont entraîné l’interpellation immédiate de Haffray, Valentin et Duchesne, en flagrant délit. Ils ont été placés en garde à vue pour les besoins de l’enquête, a martelé la déclaration de moins de 5 minutes du parquet de Libreville qui a tenu à faire la lumière sur large opération antidrogue.
« Pas de complot, mais une justice en marche »
Face aux accusations de « machination » lancées par Sylvia Bongo, la justice gabonaise entend se montrer ferme. « Depuis un an, le parquet de la République mène une lutte implacable contre les réseaux criminels à travers la traque des trafiquants de drogue, le démantèlement des circuits illégaux d’armes et la répression du trafic de produits issus du braconnage », a déclaré le procureur Obiang Mvé.
Les liasses d’argent en euros
Il a insisté sur le fait que ces opérations se déroulent sur tout le territoire, dans le respect des lois de la République , et qu’elles se poursuivront dans les jours à venir dans le cadre d’un plan de sécurisation global visant à restaurer l’État de droit. L’action judiciaire s’appuie notamment sur les articles 208 et 388 du Code pénal ainsi que la loi n°15/82 du 24 janvier 1983 sur les armes et munitions.
Alors que les investigations se poursuivent pour identifier d’éventuels complices et élargir le périmètre des responsabilités, cette affaire jette une lumière nouvelle sur l’impunité dont bénéficiaient encore certains proches du régime déchu Le parquet entend faire toute la lumière sur les ramifications de ce réseau, y compris au sein de l’ancien cercle présidentiel. « Nous sommes déterminés à faire appliquer la loi sans considération pour les anciens liens de pouvoir », a conclu le procureur.
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