Clicky


Désillusion

Après 30 mois sans salaire, un ancien leader de la diaspora gabonaise écrit à Ali Bongo

Après 30 mois sans salaire, un ancien leader de la diaspora gabonaise écrit à Ali Bongo
Simeon J Francis Ekoga à gauche, est dans de beaux draps à la CNAMGS © 2017 D.R./Info241

Ayant quitté la France et sa famille de l’opposition pour se rallier à Ali Bongo, Simeon J Francis Ekoga se dit victime d’une « injustice » de la part de ses nouveaux amis. Dans une lettre ouverte publiée ce vendredi sur Facebook, cet ancien membre de la diaspora qui continue tout de même de croire en Ali Bongo malgré ses déboires, est désormais sans le sou avec « femme et enfants scolarisés ». Un retour au « pays » qui n’aura finalement pas tenu toutes ses promesses avant de sombrer dans les déboires à la dent tenace d’un régime demi-centenaire.

Moov Africa

Simeon J Francis Ekoga, celui que plusieurs de ses anciens camarades de la diaspora gabonaise qualifient de "traître", est plus que jamais dans la tourmente financière. Depuis 30 mois, écrit-il à Ali Bongo, cet ancien conseiller technique du directeur général de la CNAMGS est « SANS FONCTION et SANS REVENU ». En cause, ses nouveaux amis du pouvoir et de la CNAMGS lui reprochent d’avoir écrit et inspiré un article à charge contre son employeur, paru chez nos confrères d’Echos du Nord en 2014.

Ayant « refusé » d’endosser la responsabilité de cette « forfaiture », écrit-il, Michel Mboussou, le patron de la CNAMGS ne l’a « plus jamais adressé la parole, encore moins associé aux différentes réunions ou confié la moindre tâche particulière ». Il est depuis sa condamnation sans procès, rejeté par son entreprise d’affectation. Le désormais soutien d’Ali Bongo depuis son premier septennat en "appelle" donc à "une intervention personnelle" de celui qui l’a fait quitter la France pour venir travailler à ses cotés : Ali bongo.

Une histoire qui en dit long sur le destin mitigé de ces personnalités en vue qui ont cru au renouveau prôné par Ali Bongo. Un renouveau qui ne semble pas résister aux vielles habitudes d’un régime et ses réseaux de roitelets qui font régner leurs propres lois, sous le nez et la barbe d’un Ali Bongo bien trop occupé à tenter de conserver un pouvoir que lui dispute âprement une opposition plus tenace et aguerrie.

Voici l’intégralité de cette lettre adressée à Ali Bongo par Simeon J Francis Ekoga :

Objet : Réparation d’une grave « INJUSTICE »

Monsieur le Président de la République,

Je viens très respectueusement auprès de votre haute bienveillance, vous relater les faits suivants :

Après plusieurs décennies passées en France, et militant activement dans la diaspora politique, j’ai immédiatement adhéré à votre projet politique et personnellement décidé de vous soutenir fermement en quittant le bord politique auquel j’appartenais, et ce nonobstant les menaces, les railleries et autres quolibets de mes « camarades » de l’époque. Ainsi, j’ai favorablement répondu à votre main tendue ; afin de participer à la construction de notre pays, sachant que dans votre vision : « Pour le bâtir, le Gabon a besoin de l’apport de tous ses fils, sans en exclure un seul. » Cela se matérialisera aussitôt par ma nomination au poste de Conseiller du Directeur Général de la Cnamgs par décision prise en Conseil des Ministres, en sa séance du 22 avril 2010.

Ainsi, je pense m’être acquitté de ma tâche avec brio ; puisque j’ai, de nouveau, été nommé voire confirmé comme Conseiller Technique du Directeur Général de la Cnamgs par décision prise en conseil des ministres, en sa séance du 20 septembre 2012. Cependant, le 23 décembre 2014, il a été brutalement mis fin à mes activités, SANS QU’AUCUN DÉCRET NE SOIT PROMULGUE ET NE ME DÉMETTE DE MES FONCTIONS, après environ CINQ (05) ANS de franche et honnête collaboration de ma part.

Monsieur le Président de la République, il s’avère que le 07 avril 2014, Markky Edzang Zue, un des reporters du journal « Echos du Nord » est passé à la Cnamgs voulant justement rencontrer le Directeur Général pour disait-il « recouper des informations au sujet de présumées malversations financières autour des bons de paiements des Gabonais Économiquement Faibles (GEF). » Il va laisser, à la réception (qui va décharger lesdits documents sous le numéro 470 via un cachet), une demande d’audience dûment remplie (où il mentionnera son nom, sa fonction, le but de sa « visite » et son contact téléphonique) en y agrafant un projet d’article au vitriol (à paraître et qui n’est plus paru) sur la gestion « détaillée » de la Cnamgs. Je voudrais préciser que je n’étais nullement au courant du passage de ce journaliste. Le lendemain, c’est-à-dire le 8 avril 2014, monsieur Francois Owono Messi, l’agent comptable de la structure débarquera dans mon bureau pour une explication assez musclée ; il avait entre ses mains cet article, dont je ne connaissais ni l’existence encore moins la teneur, que venait de lui remettre le DG de la structure comme étant un « tract » (dont je serais l’auteur et le rédacteur) que les « services spéciaux de la Présidence » venait de lui faire parvenir. Grande a été ma surprise d’apprendre, à cet instant précis, que le DG de la Cnamgs exhibait à certains de ses collaborateurs le « projet d’article » du journaliste « d’Echos du Nord » comme étant un tract dont je serais l’auteur voire le rédacteur et que je faisais circuler dans au sein de l’établissement, en « omettant » probablement de leur dire d’où il provenait exactement. Depuis cette date, ayant « refusé » d’endosser une telle « forfaiture », le DG de la Cnamgs ne m’a plus jamais adressé la parole, encore moins associé aux différentes réunions ou me confier la moindre tâche particulière. Pour étayer mes propos et confirmer la véracité de mon récit, je joins à la présente toutes les preuves matérielles (demande d’audience du journaliste et son « projet d’article » plus ma lettre au DG de la Cnamgs, où je marque mon étonnement quant à l’agression physique dont j’ai été victime de la part de l’agent comptable et ses assertions sur l’existence de « tracts » au sein de l’établissement…)

Monsieur le Président de la République, j’ai cru et je continue de croire en vous et à votre politique. Vous êtes le pilier central de notre unité et le garant de la cohésion nationale. Je m’en remets totalement à vous. Car depuis TRENTE (30) MOIS, le père de famille que je suis est arbitrairement traité : SANS FONCTION et SANS REVENU AUCUN. Croyant à votre vision politique, Je suis rentré au Gabon avec femme et enfants scolarisés. QUID DE L’ÉGALITÉ DES CHANCES ? Voilà pourquoi, j’en appelle à votre intervention personnelle connaissant les valeurs d’équité et de justice que vous défendez depuis votre accession à la Magistrature Suprême, afin de pouvoir réparer une telle « INJUSTICE » caractérisée qui n’a que trop duré, en me remettant dans mes droits et/ou en me redéployant vers une entité à votre convenance et à votre discrétion.

Dans l’espoir que ma situation trouvera assez rapidement une solution pérenne, je vous prie, Monsieur le Président de la République, d’accepter mes remerciements anticipés et d’agréer l’expression de mon profond respect.

Simeon J Francis Ekoga

@info241.com
Moov Africa

Newsletter de Info241.com

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir notre newsletter quotidienne


Info241.com s'engage à ne pas vous envoyer de messages non sollicités. Si vous changez d'avis, vous pourrez vous désabonner de cette newsletter à tout moment.

Commenter l'article