Travcon en guerre contre les impayés de 52,4 milliards de la famille Bongo
On en sait un peu plus sur l’arraisonnement de l’avion officiel gabonais cloué au sol en région Parisienne depuis le 25 février dernier. La facture réclamée à l’Etat Gabonais serait le fait de loisirs privés entre 2008 à 2010 à mettre au compte de Pascaline Mferri Bongo Ondimba, selon les avocats présidentiels qui s’époumonent à parler de violation des conventions internationales sur l’immunité diplomatique. Un exemple probant de la non-séparation des dépenses « nationales » de celles relevant des loisirs de la famille Bongo, aux commandes du Gabon depuis 1967.
On connait désormais le nom de l’entreprise helvétique qui a obtenu de la justice française la saisie conservatoire du précieux Boeing 777-236 de l’Etat Gabonais , immatriculé TR-KPR, venu en France procéder à des révisions, et immobilisé depuis lors... Il s’agit de la société suisse Travcon AG, avionneur spécialisé dans les voyages d’affaires VIP.
Pascaline Mferri Bongo et une candidate de télé-réalité américaine en 2008
Selon des documents consultés par Le Monde Afrique, 52,4 milliards de F.CFA (8 millions de dollars) ont été facturés par la société suisse à la famille Bongo, qui préside au destin du Gabon depuis 1967. L’ardoise a été adressée à Pascaline Mferri Bongo Ondimba, ancienne conseillère et directrice de cabinet de son père, le président feu Omar Bongo. Travcon AG organisait une grande partie des voyages, principalement à caractère officieux et non diplomatiques, de celle qui à l’époque était la grande argentière du Gabon.
Il semblerait que la présidence gabonaise ne veut pas assumer le passif financière de son père encore moins celui de la sœur d’Ali Bongo, l’actuel occupant du palais du Bord de mer. Il faut dire que le détail de ces factures concerne des voyages à grands traits de la famille Bongo. Factures que s’est refusé d’honorer son frère et président au nom de la « rupture avec les pratiques du passé ».
Le « nouveau » pouvoir incarné par Ali Bongo
Reste que cette affaire qui démontre tout de même des dissensions familiales chez les Bongo, tombe assez mal pour la cohésion des héritiers d’Omar Bongo autour d’Ali Bongo dont le pouvoir est affaibli par des scandales à répétition. Ali Bongo fait ainsi passer les pratiques familiales de sa sœur comme relevant de pratiques à proscrire, propre au passé dont il a hérité les bons comme les mauvais aspects. Mettre sur la place judiciaire les errements financiers de Pascaline Mferri Bongo est un puissant marqueur de l’ambiance qui règne au sein de cette famille au pouvoir au Gabon depuis près d’un demi-siècle.
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